Imaginez un instant : et si les États-Unis décidaient de vendre le Maine ou le Vermont pour remplir leurs coffres de Bitcoins ? Cette idée, lancée sur le ton de la plaisanterie par Max Keiser, un analyste crypto bien connu, a de quoi faire sourire. Pourtant, derrière cette boutade se cache une question bien réelle : comment un pays aussi puissant que les USA pourrait-il financer une réserve stratégique de Bitcoin sans puiser dans les poches des contribuables ? Alors que le sujet fait débat, plongeons dans les options sérieuses – et parfois audacieuses – qui pourraient transformer cette vision en réalité.
Une Réserve Bitcoin : Pourquoi et Comment ?
Le concept d’une réserve stratégique de Bitcoin n’est pas nouveau. Des pays comme El Salvador ont déjà sauté le pas, accumulant des BTC pour diversifier leurs actifs. Aux États-Unis, l’idée refait surface sous l’impulsion de figures comme David Sacks, qui insiste sur une approche “budget neutre”. Mais financer un tel projet sans augmenter les impôts ou creuser la dette publique demande de la créativité. Explorons les pistes possibles.
Vendre des Actifs Fédéraux : Une Solution Pragmatique ?
Une des propositions les plus sérieuses consiste à céder des actifs appartenant au gouvernement fédéral. Les États-Unis possèdent des terrains, des bâtiments inutilisés et même des réserves d’or. Pourquoi ne pas les convertir en Bitcoins ? L’analyste Jimmy Song a récemment évoqué cette idée, soulignant que la vente de terres fédérales pourrait générer des milliards.
Quelques actifs potentiels à vendre :
- Terrains fédéraux dans l’Ouest américain, souvent inexploités.
- Réserves d’or, dont la valeur suit des tendances similaires au Bitcoin.
- Bâtiments publics désaffectés, un trésor caché dans les grandes villes.
Cette approche nécessiterait toutefois l’accord du Congrès, un obstacle non négligeable. Mais si elle passe, elle pourrait injecter des fonds massifs dans une réserve BTC sans toucher au budget courant.
Privatiser des Services Publics : Une Idée Controversée
Et si les USA vendaient des entités comme la poste ou Amtrak ? Cette suggestion, également avancée par Jimmy Song, vise à transformer des services publics en liquidités. Privatiser ces géants pourrait rapporter gros, mais soulève des questions éthiques et pratiques. Les Américains sont-ils prêts à voir leur courrier géré par une entreprise privée pour financer du Bitcoin ?
Vendre des services publics pour acheter du Bitcoin, c’est comme échanger une vieille voiture contre une fusée : risqué, mais potentiellement révolutionnaire.
Un analyste anonyme
Le débat est ouvert, mais cette option illustre bien la volonté de trouver des solutions hors des sentiers battus.
Louer les Droits de Nommage : Une Inspiration Sportive
Une idée plus originale encore émerge : louer les droits de nommage de lieux emblématiques. Imaginez le “Lac Binance” ou le “Parc National Kraken”. Cette pratique, courante dans le sport – pensez à la Crypto.com Arena à Los Angeles – pourrait s’appliquer aux trésors naturels américains. Un article récent sur crypto.news a exploré cette piste, suggérant que renommer le Mississippi ou les Grands Lacs attirerait des investisseurs crypto majeurs.
Donald Trump lui-même a déjà rebaptisé le Golfe du Mexique en “Gulf of America”. Pourquoi ne pas aller plus loin ? Les revenus générés pourraient directement alimenter la réserve Bitcoin, tout en restant neutres pour le budget.
Miner du Bitcoin : Une Approche Autonome
Et si les États-Unis devenaient leur propre mineur de Bitcoin ? Jiang Jinze, analyste chez Muse Labs, propose que le gouvernement lance des opérations de minage d’État, à l’image du Bhoutan. Avec ses ressources énergétiques abondantes, notamment dans les États riches en pétrole ou en hydroélectricité, le pays pourrait générer ses propres BTC sans dépendre de ventes ou d’achats externes.
Avantages du minage d’État :
- Indépendance vis-à-vis des marchés crypto.
- Utilisation des surplus énergétiques nationaux.
- Création d’emplois dans le secteur technologique.
Cette stratégie demande des investissements initiaux, mais pourrait s’avérer rentable à long terme, surtout avec la hausse actuelle du prix du Bitcoin (89 571 $ au 7 mars 2025).
Les Réserves Existantes : Où en Est-on ?
Actuellement, les États-Unis détiennent environ 200 000 BTC, mais moins de la moitié est réellement utilisable comme réserve. Une grande partie, comme les 94 643 BTC saisis lors du piratage de Bitfinex en 2016, doit être restituée. Cela limite les options et renforce l’urgence de trouver des fonds nouveaux pour étoffer cette réserve.
Max Keiser a d’ailleurs ironisé sur le passé, suggérant à Tim Draper de rendre les 29 655 BTC achetés en 2014 pour 18 millions de dollars – aujourd’hui évalués à 2,7 milliards ! Une plaisanterie qui rappelle que le temps joue en faveur du Bitcoin.
Et Après ? Les Enjeux d’une Superpuissance Crypto
Avec un sommet crypto à la Maison Blanche en vue et la création officielle d’une réserve Bitcoin le 6 mars 2025, les États-Unis se positionnent comme un futur leader mondial des cryptomonnaies. Mais pour y parvenir, ils devront choisir entre ces options – ou en inventer d’autres. Chaque piste a ses défenseurs et ses détracteurs, mais une chose est sûre : le monde regarde.
Le Bitcoin n’est pas juste une monnaie, c’est une stratégie géopolitique pour le XXIe siècle.
Jiang Jinze
Reste à voir si les USA opteront pour la vente, le minage ou une idée encore plus folle. Une chose est certaine : l’avenir de la finance mondiale pourrait bien se jouer sur ce terrain.