Dans un rebondissement majeur de l’affaire opposant Citadel Securities à la startup de trading de cryptomonnaies Portofino, la Cour de District de Manhattan a statué que la plainte de Citadel pour vol de secrets commerciaux pouvait en grande partie se poursuivre.
Selon un document judiciaire en date du 30 octobre, le juge a en effet rejeté partiellement la requête de Portofino visant à faire rejeter l’affaire. Cependant, il a également fait de même pour certaines des allégations de Citadel Securities selon lesquelles Portofino aurait violé les contrats de travail de trois employés de Citadel qu’elle a tenté de recruter.
Citadel Securities Déterminée à Défendre ses Secrets Commerciaux
Citadel Securities avait précédemment allégué que le recrutement par Portofino de son trader d’options systématiques, Taym Moustapha, violait son contrat de travail. La société affirmait également avoir été contrainte de verser une « compensation substantiellement accrue » à un employé non nommé pour contrer l’offre de Portofino.
Si le juge a rejeté les revendications de Citadel concernant Moustapha et deux autres employés non identifiés, il a toutefois accordé à la société un délai de 30 jours maximum pour déposer une plainte modifiée afin de combler les lacunes relevées par le tribunal lors de la conférence.
Une Victoire Partielle pour Portofino
Le 31 octobre, la cour a en revanche accédé à la demande de Portofino de rejeter le cas impliquant un investisseur providentiel, le citoyen français Jean Canzoneri. Le juge Gregory Woods a expliqué que le tribunal n’avait pas compétence sur ce dernier, notant que son investissement présumé était antérieur à la fondation de Portofino et à tout vol allégué de secrets commerciaux.
Portofino Nie Fermement les Accusations
Rappelons qu’en mai 2023, Citadel Securities avait déposé une plainte contre ses anciens employés Leonard Lancia et Alex Casimo, les accusant d’avoir volé des secrets commerciaux pour lancer leur propre société de tenue de marché basée sur les cryptomonnaies, Portofino.
En réponse, Portofino avait demandé le rejet de l’affaire, affirmant que la plainte visait à intimider les deux ex-employés et à dissuader d’autres salariés de suivre leur exemple. La startup est depuis restée ferme sur sa position, niant catégoriquement les allégations de vol.
Les Principaux Éléments du Litige Citadel Securities vs Portofino :
- Citadel accuse Portofino de vol de secrets commerciaux
- Deux ex-employés de Citadel ont fondé Portofino
- Portofino nie les accusations et parle d’intimidation
- La justice autorise Citadel à poursuivre en partie sa plainte
- Un investisseur français écarté des poursuites
Un Dossier Complexe Loin d’Être Clos
Cette décision de justice marque une étape importante dans ce litige très médiatisé, mais le dossier est loin d’être refermé. Citadel Securities semble déterminée à protéger ce qu’elle considère comme ses secrets commerciaux les plus précieux, tandis que Portofino maintient sa position d’innocence et dénonce une manœuvre d’intimidation.
Cette affaire illustre les tensions croissantes entre les acteurs traditionnels de la finance et les nouvelles startups spécialisées dans les cryptomonnaies. Elle soulève également des questions sur les limites de la confidentialité dans un secteur en pleine ébullition où la mobilité des talents est forte.
Alors que le marché des cryptomonnaies continue de se développer et de se structurer, il est probable que ce type de litiges se multiplie, obligeant les entreprises à redoubler de vigilance dans la protection de leur propriété intellectuelle et les régulateurs à adapter leur cadre juridique à ces nouveaux enjeux.
Nous suivrons avec attention les prochains développements de cette affaire qui pourrait créer un précédent important pour l’industrie des cryptomonnaies et plus largement pour les relations entre entreprises établies et startups innovantes dans le domaine de la finance.