Imaginez : vous ouvrez votre wallet un matin et il est vide. Plus rien. 2,47 milliards de dollars ont déjà disparu ainsi rien qu’au premier semestre 2025. C’est la réalité brutale que CertiK a mise en pleine lumière le 10 décembre lors de la Fintech Week d’Abu Dhabi.
Dans une salle remplie de régulateurs, banquiers et géants de la tech, Jason Jiang, CBO de CertiK, a pris le micro pour un constat sans appel : la blockchain est encore adolescente, mais les attaques, elles, sont déjà ultra-professionnelles.
Abu Dhabi 2025 : le sommet où la sécurité web3 est devenue une priorité mondiale
Chaque année, Abu Dhabi Fintech Week rassemble ce que le Moyen-Orient fait de plus influent en finance et technologie. En 2025, l’événement a franchi un cap : la blockchain n’est plus une curiosité, c’est une infrastructure critique dont la sécurité préoccupe désormais les États.
Au cœur du Global Blockchain Show, Jason Jiang a délivré une keynote qui a fait l’effet d’un électrochoc. Son message ? Nous n’avons plus le choix : sans confiance, transparence et résilience, l’adoption massive promise depuis dix ans restera un mirage.
« Il a fallu 450 ans au système financier traditionnel pour mûrir. La blockchain n’a que 16 ans. Il est temps de grandir vite, ensemble. Chez CertiK, nous pensons que l’avenir repose sur la confiance, la transparence et la résilience. Nous sommes prêts. »
Jason Jiang, CBO de CertiK – Abu Dhabi, 10 décembre 2025
2,47 milliards de dollars : le bilan terrifiant du premier semestre 2025
Le rapport semestriel 2025 de CertiK ne laisse place à aucune ambiguïté. Entre janvier et juin, les incidents de sécurité ont causé 2,47 milliards de dollars de pertes. Un chiffre en hausse constante depuis trois ans.
Les deux grandes menaces identifiées :
- Le vol de portefeuilles privés (private key compromise)
- Les attaques de phishing ultra-sophistiquées
Ces deux vecteurs représentent à eux seuls plus de 60 % des fonds perdus.
Derrière ces chiffres, il y a des projets ruinés, des investisseurs dépouillés et parfois des vies brisées. Et pourtant, nombreux sont ceux qui continuent de penser « ça n’arrive qu’aux autres ».
Pourquoi les attaques explosent-elles maintenant ?
Plus il y a d’argent dans l’écosystème, plus les hackers investissent en R&D. C’est aussi simple que ça. Un groupe comme Lazarus (lié à la Corée du Nord) dépense des dizaines de millions par an en ingénieurs et outils pour casser les protocoles DeFi.
En parallèle, l’arrivée massive d’institutions et de fonds traditionnels attire les regards. Un exchange qui custodies 10 milliards attire forcément plus l’attention qu’un DEX à 50 millions il y a trois ans.
Et le pire ? La majorité des attaques n’exploitent même pas de failles complexes dans le code des smart contracts. Non. Elles ciblent l’humain : phishing, social engineering, SIM swapping.
Le framework en trois piliers proposé par CertiK
Face à ce constat, Jason Jiang n’est pas venu les mains vides. Il a présenté le cadre de sécurité que CertiK déploie désormais pour tous ses partenaires :
- Confiance : audits en continu, proofs of reserve, transparence totale des équipes
- Transparence : outils comme Skynet en temps réel, score de sécurité visible publiquement
- Résilience : bug bounty géants, assurance intégrée, plans de réponse aux incidents testés
Ce n’est plus une option, c’est la nouvelle norme selon CertiK.
Abu Dhabi, futur hub de la finance décentralisée sécurisée ?
Le choix d’Abu Dhabi n’est pas anodin. Les Émirats ont compris avant beaucoup d’autres pays que la blockchain n’est pas une mode passagère. Avec VARA à Dubaï et maintenant l’ADGM qui accélère, le pays se positionne comme le Switzerland of the Middle East version Web3.
Et la sécurité est au cœur de la stratégie. Les régulateurs locaux l’ont bien compris : sans confiance, pas d’investisseurs institutionnels. Et sans institutionnels, pas d’adoption massive.
La présence de CertiK à ce niveau n’est donc pas un hasard. L’entreprise, qui a déjà audité plus de 4 000 projets et détecté plus de 60 milliards de dollars de risques, est devenue incontournable.
Et nous, simples utilisateurs, que devons-nous retenir ?
Que vous soyez un holder de longue date ou un nouvel arrivant, les règles de base n’ont jamais été aussi cruciales :
- Utilisez toujours un hardware wallet pour les gros montants
- Vérifiez trois fois les URLs et jamais cliquer sur un lien reçu par DM
- Activez la 2FA avec une application (pas SMS)
- Privilégiez les projets audités par CertiK, PeckShield ou Hacken
- Méfiez-vous des rendements trop beaux pour être vrais
Parce qu’en 2025, le plus grand risque n’est plus la chute du Bitcoin. C’est de se réveiller avec un wallet à zéro.
Vers une maturité forcée du secteur
La bonne nouvelle dans tout ça ? Ces attaques, aussi douloureuses soient-elles, forcent le secteur à grandir. Chaque hack majeur déclenche une vague d’améliorations : multisig généralisé, proofs of reserve, assurance DeFi, audits plus fréquents.
Comme l’a si bien dit Jason Jiang : « Il a fallu 450 ans à la finance traditionnelle pour devenir ce qu’elle est. Nous avons 16 ans. Mais nous avançons 100 fois plus vite. »
Et si 2025 est l’année où la douleur est la plus forte, elle pourrait bien être aussi celle où la blockchain passe enfin à l’âge adulte.
Une chose est sûre : ceux qui survivront à cette période seront les géants de demain. Et la sécurité sera leur principale arme.
