Trois ans après avoir fait du Salvador le premier pays au monde à adopter le Bitcoin comme monnaie légale, le président Nayib Bukele dresse un bilan positif malgré les réserves initiales. Dans un entretien au Time Magazine, celui qui s’est autoproclamé “dictateur le plus cool du monde” a défendu ce pari audacieux sur la crypto-économie.
Bitcoin, un coup de projecteur international pour le Salvador
Si moins de 12% des Salvadoriens ont réalisé ne serait-ce qu’une transaction en Bitcoin selon le Time, Nayib Bukele assure que l’objectif premier était surtout de repositionner le Salvador sur l’échiquier mondial. Mission accomplie pour celui qui a fait la une du magazine américain :
Un pari risqué mais assumé
En septembre 2021, le Salvador était devenu le premier pays à faire du Bitcoin une monnaie légale aux côtés du dollar américain. L’objectif affiché : booster l’inclusion financière dans un pays où 70% de la population n’a pas accès aux services bancaires traditionnels. Le gouvernement a lancé le Chivo Wallet, une application officielle offrant 30$ en Bitcoin à chaque Salvadorien pour les inciter à l’utiliser.
Malgré ces efforts, l’adoption n’a pas été massive, beaucoup d’utilisateurs n’effectuant aucune transaction après avoir dépensé le bonus initial. Le pays détient actuellement 5 851 BTC, soit environ 352,3 millions de dollars.
Faciliter les transactions et les remises de fonds
Au-delà de l’inclusion financière, l’adoption du Bitcoin visait aussi à réduire le coût des remises de fonds des expatriés, vitales pour l’économie salvadorienne. Via le Lightning Network, le Bitcoin permet en effet des transactions plus rapides et moins chères, un atout clé dans un pays où les infrastructures bancaires traditionnelles sont souvent inaccessibles.
Mais cette politique a aussi fait face à de nombreux défis, comme des problèmes techniques avec le Chivo Wallet et le scepticisme de la population. La Banque Mondiale et le FMI ont mis en garde contre les risques liés à la volatilité du Bitcoin.
Miser sur le Bitcoin pour attirer les capitaux et les touristes
Loin de se laisser décourager par les critiques, Nayib Bukele voit le Bitcoin comme un élément clé de sa stratégie pour attirer les investissements étrangers et doper le tourisme. Un pari en partie réussi selon Damian Merlo, un lobbyiste cité par le Time :
Trois ans après ce pari audacieux, le bilan semble donc mitigé. Si l’adoption du Bitcoin par la population salvadorienne reste limitée, Nayib Bukele assure que les bénéfices en termes d’image et d’attractivité économique sont bien réels. Un “Great Rebranding” qui n’a pas fini de faire parler de lui.