Blast : Révolution des Layer 2 ou Arnaque Pyramidale ?

Tieshun Roquerre, alias Pacman, l’homme derrière la marketplace NFT Blur, lance Blast, un nouveau réseau layer 2 sur Ethereum. En quelques mois, la plateforme attire les foules avec son modèle de rendement natif alléchant. Mais rapidement, les critiques fusent, certains qualifiant carrément Blast de pyramide de Ponzi. Alors, révolution de la finance décentralisée ou mirage dangereux ? Plongeons dans les arcanes de ce phénomène qui divise la communauté crypto.

Blast, le layer 2 au rendement explosif

Blast propose un rendement natif attractif sur les dépôts en Ether (3,4%) et en stablecoins (8%). Le secret ? La plateforme gère elle-même le staking, connectant automatiquement les actifs déposés au réseau principal Ethereum pour générer des intérêts.

Les revenus sont assurés en stakant l’ETH via le protocole de staking liquide Lido, et pour les stablecoins, via le protocole DeFi MakerDAO. Ce dernier génère des gains en USDB, le stablecoin maison. Les taux sont cumulatifs, appliqués au solde et non au dépôt initial, selon un modèle de rendement sans risque (RFR).

Blast Points et Blast Gold, les clés du succès

Outre les intérêts, les utilisateurs de Blast cumulent des Blast Points et du Blast Gold. Les Points s’obtiennent via des tirages aléatoires (spins), le parrainage, ou encore des multiplicateurs pour tester les premières dapps sur la blockchain Blast. Le Gold, lui, récompense les gros déposants, pour apporter de la liquidité à l’écosystème.

Le 26 juin, ces Points et Gold accumulés ont été convertis en jetons BLAST lors d’un airdrop très attendu. En tout, 17 milliards de tokens ont été distribués, dont 7 milliards aux détenteurs de Points, 7 milliards aux détenteurs de Gold, et 3 milliards à la Fondation Blur pour redistribution à sa communauté.

Blast dépasse les layer 2 établis

En à peine 4 mois, Blast a attiré plusieurs millions de dollars de dépôts utilisateurs, dépassant de nombreux layer 2 existants. Au moment du lancement de son token, le réseau totalisait plus de 2 milliards de dollars de valeur verrouillée (TVL), rivalisant avec les poids lourds du secteur.

Les accusations de fraude se multiplient

Mais rapidement après l’airdrop, les critiques ont commencé à fuser. Certains investisseurs comme Christian2022.eth ont accusé Blast d’être une arnaque, son fondateur Pacman un “serial scammer”. Argument avancé : un airdrop jugé insuffisant par rapport aux sommes déposées.

Un autre sujet d’inquiétude : la prolifération de liens de phishing se faisant passer pour des ressources officielles de Blast, en particulier sur les réseaux sociaux comme X (ex-Twitter). De fausses pubs incitaient à visiter des sites frauduleux pour participer soi-disant à l’airdrop.

Quid de l’avenir de Blast ?

Malgré la controverse, l’équipe Blast continue de tracer sa route. Les développeurs prévoient de déployer leur propre infrastructure applicative et portefeuille crypto sur le réseau, visant à concurrencer des acteurs comme MetaMask.

Leur approche se veut plus holistique que celle des layer 2 concurrents, en optimisant à la fois l’infrastructure et l’écosystème d’apps, là où d’autres se concentreraient trop sur le réseau en délaissant les applications tierces.

Le système d’incitation de Blast cible dans un premier temps les catégories d’applications blockchain répondant déjà à une demande du marché : exchanges décentralisés (DEX), produits dérivés, protocoles de prêt… Le calcul de rentabilité devrait attirer encore plus d’utilisateurs, comme cela a fonctionné pour propulser Blur devant OpenSea.

Bilan : Blast, pépite ou supercherie ?

Difficile de trancher à ce stade. Le modèle de Blast est indéniablement innovant et attractif avec ses rendements natifs et son écosystème intégré. Mais les zones d’ombre demeurent sur sa viabilité à long terme et l’origine réelle des rendements faramineux promis.

Comme souvent dans le monde des cryptos, le projet suscite autant d’enthousiasme que de défiance. Aux investisseurs d’exercer leur discernement et de bien évaluer les risques avant de se laisser séduire par le chant des sirènes. L’avenir nous dira si Blast révolutionne vraiment la finance décentralisée ou s’il n’était qu’un énième feu de paille. Une chose est sûre : le débat est loin d’être clos !