BlackRock Détient Plus de BTC que MicroStrategy

Imaginez la scène : le plus grand gestionnaire d’actifs du monde, celui qui pèse 11 000 milliards de dollars, vient discrètement de dépasser le champion toutes catégories du hodling Bitcoin, MicroStrategy. Ce n’est plus Michael Saylor qui détient le plus gros trésor en BTC parmi les entités cotées. C’est BlackRock. Et pourtant, personne n’a vraiment vu venir ce basculement historique.

Le 6 décembre 2025, les chiffres sont tombés : l’ETF iShares Bitcoin Trust (IBIT) de BlackRock détient désormais 776 474 BTC. Soit environ 3,9 % de l’offre totale de Bitcoin en circulation. MicroStrategy ? Elle reste coincée un peu en dessous des 3,5 %. Le roi est mort, vive le roi.

Quand Wall Street dévore silencieusement la révolution Bitcoin

Ce n’est pas un coup d’éclat. C’est une prise de pouvoir progressive, méthodique, presque clinique. Pendant que les médias regardaient les baleines individuelles, les mineurs russes ou les annonces politiques, BlackRock achetait. Tous les jours. Sans bruit. Même quand le prix vacillait.

Entre le 1er novembre et le 1er décembre 2025, alors que certains émetteurs d’ETF vendaient plus de 23 000 BTC, BlackRock en ajoutait tranquillement 24 411. Résultat : près de 780 000 BTC sous gestion pour le seul IBIT. Un chiffre qui donne le vertige.

Larry Fink : « J’avais tort sur Bitcoin »

Le moment le plus savoureux reste sans doute l’aveu public de Larry Fink. L’homme qui dirige 11 000 milliards de dollars a reconnu lors de la conférence DealBook du New York Times qu’il considérait autrefois Bitcoin comme « un outil de blanchiment d’argent ».

« Mon processus de pensée a évolué. Je vois désormais un grand cas d’utilisation pour Bitcoin. »

Larry Fink, PDG de BlackRock – Décembre 2025

Cette phrase résonne comme un tremblement de terre dans la cryptosphère. L’homme qui incarnait le scepticisme institutionnel absolu vient de faire son coming out pro-Bitcoin. Et il n’est pas seul.

Derrière lui, toute une génération de gestionnaires de fortune traditionnels change de camp. Bank of America recommande désormais jusqu’à 4 % d’allocation Bitcoin via les ETF. Vanguard, le plus conservateur des géants, commence à craquer et étudie sérieusement le lancement de son propre produit. Le mur de Berlin institutionnel est en train de s’effondrer.

Comment BlackRock a réalisé l’impossible en un an

Lancé en janvier 2024, l’ETF IBIT était censé être un produit parmi d’autres. Personne n’imaginait qu’il deviorerait le marché aussi vite. Pourtant, les ingrédients du succès étaient là :

• La marque BlackRock : confiance absolue des institutionnels
• Une structure de frais ultra-compétitive (0,25 % puis 0,12 % avec waiver)
• Une liquidité monstre dès le premier jour
• Des flux entrants constants même pendant les corrections

Résultat ? IBIT est devenu en quelques mois le ETF Bitcoin le plus gros et le plus rapide de l’histoire à atteindre 50 milliards de dollars sous gestion. Puis 70 milliards. Et aujourd’hui, il flirte avec les 100 milliards.

Pendant ce temps, MicroStrategy continuait sa stratégie d’endettement convertible pour acheter du BTC. Une stratégie brillante… jusqu’à ce qu’un géant aux poches infiniment plus profondes entre dans la danse avec une méthode bien plus propre : laisser les clients payer pour accumuler.

MicroStrategy détrônée : la fin d’une ère ?

Michael Saylor a été le premier. Le visionnaire. Celui qui a compris avant tout le monde que Bitcoin était l’actif de réserve ultime pour une entreprise technologique. Il a risqué sa société, sa réputation, son bilan. Et il a eu raison.

Mais aujourd’hui, le jeu a changé. Quand votre principal actionnaire est BlackRock (qui détient plus de 12 % de MicroStrategy), et que ce même BlackRock possède plus de BTC via son ETF que vous directement… la symbolique est cruelle.

Ce que ça change vraiment pour Bitcoin

Ce dépassement n’est pas qu’une anecdote de classement. C’est un signal tectonique.

Quand le plus grand gestionnaire d’actifs du monde détient près de 4 % de votre supply, Bitcoin n’est plus un actif alternatif. C’est un actif de base. Comme l’or. Comme les obligations d’État. Comme les actions Apple.

• Les 21 millions de BTC deviennent soudain très concrets quand on voit qui les détient
• La pression vendeuse des petits porteurs devient négligeable face aux achats institutionnels
• Le narratif « Bitcoin appartient aux cypherpunks » prend un sérieux coup
• La tokenisation de Bitcoin via les ETF devient la principale porte d’entrée

Et maintenant ? Vers les 5 % pour BlackRock ?

La machine est lancée. Rien ne semble pouvoir l’arrêter.

Si les flux continuent au rythme actuel (environ 1 milliard de dollars par semaine en moyenne), BlackRock pourrait détenir 5 % de tous les Bitcoin d’ici mi-2026. Peut-être même avant.

Et derrière BlackRock, Fidelity, ARK, Bitwise, Invesco continuent d’accumuler. Les dix plus gros ETF Bitcoin spot détiennent déjà plus de 1,1 million de BTC. Soit plus de 5,5 % du supply total. En moins de deux ans.

« Nous sommes encore au tout début de l’adoption institutionnelle. Ce que nous voyons aujourd’hui n’est que la pointe de l’iceberg. »

Un gérant de portefeuille européen, anonyme

Le plus ironique ? Tout cela se passe alors que Satoshi Nakamoto voulait créer un système sans intermédiaire de confiance. Et voilà que le plus grand intermédiaire de confiance de la finance mondiale devient le plus gros gardien de son invention.

Bitcoin n’a jamais été aussi décentralisé dans sa détention… et pourtant jamais aussi concentré entre les mains de quelques géants régulés.

Bienvenue dans la maturité.

Et quelque part, Michael Saylor doit avoir un sourire en coin. Parce qu’au fond, il a gagné. Il a juste transmis le flambeau au suivant. Le flambeau est désormais tenu par une main en costume trois pièces qui pèse 11 000 milliards de dollars.

Le Bitcoin corporate est mort. Vive le Bitcoin institutionnel.