Face à la nature décentralisée des cryptomonnaies, un paradoxe émerge : de plus en plus d’actifs crypto dépendent d’entités centralisées, introduisant ainsi des risques non négligeables. Les “wrapped assets”, comme le wrapped Bitcoin (wBTC), illustrent parfaitement cette problématique. Pour y remédier, certains acteurs se tournent désormais vers des solutions comme le Proof of Reserve afin d’apporter davantage de transparence.
Wrapped assets : un problème de confiance
Au premier abord, les cryptomonnaies adossées à d’autres actifs, dits “wrapped”, semblent être une avancée majeure. Elles permettent en effet d’utiliser un actif comme le Bitcoin sur d’autres blockchains telles qu’Ethereum, ouvrant ainsi de nouvelles possibilités en termes d’applications décentralisées et de finance décentralisée (DeFi). Cependant, cette apparente décentralisation cache une réalité bien moins reluisante.
En effet, la création et la gestion de ces wrapped assets sont généralement assurées par des entités centralisées. Ces dernières sont censées détenir l’équivalent des assets wrappés en réserve. Mais voilà, comment s’assurer de l’intégrité de ces réserves ? C’est tout le problème du manque de transparence inhérent à ce système.
Les risques liés aux entités centralisées gérant les wrapped assets :
- Possibilité de mauvaise gestion voire de malversations
- Manque d’audits et de vérification des réserves en temps réel
- Risque de perte de confiance et d’effondrement en cas de faille
La course à la transparence est lancée
Pour tenter de résoudre ce problème de confiance, plusieurs acteurs de l’écosystème crypto ont décidé d’agir. C’est notamment le cas de 21.co qui a annoncé l’intégration du système “Chainlink Proof of Reserve” pour son wrapped BTC, le 21BTC. Concrètement, cela signifie que les réserves en bitcoins de l’entreprise seront régulièrement auditées et les informations mises à jour de façon transparente grâce à des oracles décentralisés.
D’autres initiatives similaires voient le jour, à l’image du wBTC qui a également annoncé la mise en place d’un système de Proof of Reserve, même si cela a suscité quelques inquiétudes en raison de la proximité de l’auditeur avec certains acteurs controversés comme Justin Sun.
Coinbase lance son propre wrapped BTC adossé à des audits
Le géant américain des cryptomonnaies Coinbase a bien compris l’importance de la transparence. Il s’est ainsi lancé à son tour sur le marché des wrapped bitcoins en annonçant son propre produit : le cbBTC. La particularité ? Les réserves de bitcoins de Coinbase seront auditées et les rapports accessibles publiquement pour assurer une transparence maximale.
Le cbBTC sera dans un premier temps déployé sur les blockchains Ethereum, Base et Solana. Une manière pour Coinbase d’affirmer sa volonté de jouer la carte de la transparence tout en se positionnant sur le marché en pleine expansion du BTC wrappé et de la finance décentralisée de manière générale.
Quelles perspectives pour le futur ?
Avec l’essor de la DeFi et des wrapped assets, la demande pour davantage de transparence et de sécurité ne cesse de croître. Les systèmes de Proof of Reserve, bien qu’encore imparfaits, semblent être une étape nécessaire pour y parvenir. Il est probable que de plus en plus d’émetteurs y aient recours à l’avenir pour rassurer les utilisateurs.
Néanmoins, il faudra aussi se pencher sur les limites et les éventuelles failles de ces systèmes d’audit. La décentralisation et la transparence restent des idéaux vers lesquels tendre dans l’écosystème crypto, et la route est encore longue. Mais chaque initiative en ce sens contribue à renforcer l’intégrité et l’adoption de cet écosystème encore jeune mais plein de promesses, à commencer par une meilleure intégration du Bitcoin, le roi des cryptomonnaies, dans la finance décentralisée.