Les nominations au sein de la nouvelle administration Trump font couler beaucoup d’encre. Mais celle de Scott Bessent au poste stratégique de secrétaire au Trésor soulève une question épineuse : l’homme va-t-il devoir liquider ses parts dans l’ETF Bitcoin de BlackRock pour éviter tout conflit d’intérêt ?
La « crypto-fortune » du futur secrétaire au Trésor pose question
Donald Trump a jeté son dévolu sur le milliardaire Scott Bessent pour diriger le Trésor américain. Un choix qui réjouit l’industrie crypto, au vu des positions favorables de Bessent sur le sujet. Mais la composition de son portefeuille d’investissement soulève des interrogations.
Le futur secrétaire au Trésor détient en effet pour 250 000 à 500 000 dollars de parts dans l’ETF Bitcoin Spot (IBIT) géré par BlackRock. Une exposition non négligeable à la première cryptomonnaie, qui pourrait entrer en conflit avec les nouvelles fonctions régaliennes de Bessent.
Un vent de suspicion souffle déjà sur Washington
Les règles d’éthique exigent des hauts fonctionnaires comme le secrétaire au Trésor qu’ils se séparent de certains actifs dans les 90 jours suivant leur prise de fonction. Une mesure destinée à garantir leur impartialité et à écarter tout soupçon d’enrichissement personnel.
C’est la raison pour laquelle Scott Bessent s’apprête à démissionner de son fonds spéculatif Key Square Group. Mais l’homme d’affaires n’a pas encore précisé dans le détail les autres cessions auxquelles il allait procéder. De quoi alimenter les spéculations à Washington.
Les parts de l’ETF IBIT au coeur du débat
Les regards se tournent désormais vers les parts que Scott Bessent détient dans l’ETF Bitcoin de BlackRock. Le produit, négocié au comptant, permet de s’exposer aux fluctuations du cours du BTC sans détenir directement la cryptomonnaie. Un mode d’investissement prisé par les institutionnels.
Reste à savoir si le futur responsable du Trésor US va devoir liquider ces parts dans un souci de transparence. Rien n’est moins sûr selon Matthew Sigel, responsable de la recherche chez VanEck :
« Je ne vois pas vraiment pourquoi Bloomberg dit qu’il vendra l’ETF Bitcoin. Pour les autres actifs, le désinvestissement est indiqué en note de bas de page, mais pas pour IBIT. »
Matthew Sigel, VanEck
Un débat qui fait rage dans les cercles financiers
La question divise les experts. Certains jugent incontournable une liquidation totale des actifs crypto de Scott Bessent. Mais d’autres estiment que la conservation de ses parts dans un produit régulé comme l’ETF IBIT ne poserait pas de problème éthique majeur.
Ces derniers font valoir que le futur secrétaire au Trésor ne sera pas en charge de la supervision directe du marché des cryptomonnaies. Un argument loin de convaincre les partisans de la ligne dure, qui réclament un désinvestissement total.
Les parts dans l’ETF IBIT, un épiphénomène ?
Quoi qu’il en soit, la question des parts dans l’ETF Bitcoin de BlackRock ne devrait pas remettre fondamentalement en cause la position pro-crypto de Scott Bessent. Ni celle de l’administration Trump dans son ensemble. Comme le souligne un analyste politique qui a requis l’anonymat :
« C’est un débat intéressant sur le plan éthique, mais qui n’aura probablement qu’un impact mineur sur le fond. La nouvelle administration est clairement favorable à un développement maîtrisé de l’écosystème crypto. »
Scott Bessent devrait être auditionné par le Sénat le 16 janvier prochain en vue de la confirmation de sa nomination. L’occasion peut-être d’en savoir plus sur le sort de ses parts dans l’ETF Bitcoin de BlackRock. Mais d’ici là, Donald Trump aura sans doute d’autres priorités. Comme le lancement de ses nouvelles collections de NFT…