Alors que le cours du Bitcoin caracole à des sommets historiques au-delà des 100 000 dollars, une tribune publiée dans la rubrique FT Alphaville du Financial Times a récemment fait couler beaucoup d’encre dans la communauté crypto. Intitulé « Hodlers: an apology », cet article signé Bryce Elder, rédacteur en chef de la section, semble présenter des excuses aux adeptes de la première cryptomonnaie. Mais derrière une apparente concession, le mépris et les réticences persistent.
Une apologie à double tranchant
Dès son premier article sur le sujet en 2011, quand le Bitcoin valait à peine plus de 15 dollars, FT Alphaville n’a jamais mâché ses mots vis-à-vis de la crypto-reine. Elder assume totalement ce scepticisme de longue date :
Cependant, il concède aussi que certains lecteurs pourraient attendre des excuses pour avoir été dissuadés d’investir, maintenant que le BTC a pulvérisé la barre symbolique des 100 000 dollars. Mais le ton sarcastique employé ne laisse planer aucun doute sur le véritable message : l’équipe d’Alphaville reste profondément dubitative sur la valeur et l’utilité de Bitcoin.
Un “jeu à somme négative” sans utilité réelle ?
Malgré sa valorisation stratosphérique, Bitcoin est décrit dans l’article comme un « jeu à somme négative » et un système inefficace. Alphaville le voit comme une curiosité technologique dénuée d’utilité pratique, que ce soit en tant que monnaie ou réserve de valeur. Son prix refléterait davantage « un baromètre de l’hypothèse » qu’une valeur intrinsèque.
Le timing de cette publication interroge. La récente envolée du Bitcoin au-dessus des 100 000 dollars a fait taire de nombreux détracteurs historiques, mais pas le Financial Times. Bryce Elder insiste avec ironie :
« Nous sommes désolés si, à un moment donné au cours des 14 dernières années, vous avez choisi, en vous basant sur notre couverture, de ne pas acheter ce dont le nombre a grimpé. »
Critiquer Bitcoin : un enjeu de visibilité ?
Si cette formule se veut une excuse, elle illustre surtout le mépris persistant d’Alphaville sur les promesses supposées de Bitcoin. L’article a rapidement suscité une vague de réactions sur les réseaux sociaux, notamment Twitter. D’aucuns y voient une « cope-pology » (excuses aigries) ou encore une « faux apology » (fausse repentance).
Alphaville se démarque aussi du système financier traditionnel, avec lequel ils affirment ne pas être davantage alignés. Cette critique tous azimuts témoigne d’une posture globalement méfiante vis-à-vis des systèmes financiers, centralisés comme décentralisés.
Bitcoin : bulle spéculative ou révolution en marche ?
L’ascension fulgurante de Bitcoin malgré des années de critiques soulève une question fondamentale : peut-on encore le cantonner à une simple bulle spéculative ? Si les sceptiques pointent du doigt son inefficacité et sa volatilité, ses partisans y voient la preuve d’une adoption croissante et d’une valeur refuge face aux incertitudes économiques.
Au final, le ton cinglant de la tribune de FT Alphaville révèle un malaise plus profond : la difficulté pour de nombreux observateurs traditionnels à concilier les promesses de la blockchain avec les limites actuelles de Bitcoin. Ce scepticisme affiché reflète une crainte sous-jacente : celle de voir l’essor de Bitcoin bousculer les règles établies.
Malgré une valorisation record, l’avenir de Bitcoin comme potentielle monnaie mondiale reste encore à écrire. Mais une chose est sûre : son ascension fulgurante ne laisse plus personne indifférent, pas même ses critiques les plus acharnés. La révolution crypto ne fait peut-être que commencer.