Imaginez une monnaie internationale fonctionnant de façon totalement autonome, sans aucune autorité centrale pour la contrôler. C’est le concept révolutionnaire derrière Bitcoin, la cryptomonnaie originelle créée par le mystérieux Satoshi Nakamoto en 2009. Mais plus d’une décennie après sa naissance, Bitcoin conserve-t-il son statut unique de monnaie numérique véritablement décentralisée ?
Pour Tether, Bitcoin reste la référence absolue en matière de décentralisation
C’est en tout cas l’avis de Paolo Ardoino, le CEO de Tether, société émettrice du très populaire stablecoin USDT. Lors de son intervention à la conférence BTC Prague le 13 juin dernier, il a affirmé haut et fort que seul Bitcoin pouvait prétendre au titre de « monnaie décentralisée » :
Pour lui, les autres cryptomonnaies, Ethereum compris, souffrent toutes d’une certaine forme de centralisation. Que ce soit au niveau de leur développement, avec des équipes qui peuvent changer les règles à tout moment, ou de leur gouvernance, souvent aux mains de quelques gros détenteurs.
Tether reconnaît sa propre centralisation
Paolo Ardoino va même plus loin en admettant que son propre stablecoin USDT, pourtant numéro 3 des cryptomonnaies en termes de capitalisation, est lui aussi centralisé. En tant que société américaine, Tether se voit en effet contrainte de se plier aux régulations des autorités US, quitte à geler des transactions sur demande.
Une situation impensable avec Bitcoin, dont les transactions restent anonymes et impossibles à censurer, grâce à la robustesse de son réseau blockchain. Sa décentralisation quasi-parfaite le met à l’abri de toute ingérence.
Bitcoin, un joyau d’ingénierie mathématique et cryptographique
Pour le patron de Tether, la force de Bitcoin réside dans ses fondations purement mathématiques. Son code source, immuable, est régi par des lois cryptographiques qui le rendent impossible à pirater ou modifier, même par ses propres développeurs.
Les avantages uniques de Bitcoin :
- Un algorithme de minage Proof-of-Work ultra sécurisé
- Une politique monétaire fixe et déflationniste (21 millions de BTC max)
- Un réseau peer-to-peer résilient et sans point unique de défaillance
- Des transactions pseudonymes et résistantes à la censure
À l’inverse, la plupart des autres cryptos reposent sur une gouvernance plus souple et centralisée, parfois même aux antipodes de l’idéal libertarien de Satoshi Nakamoto. Beaucoup ont adopté le Proof-of-Stake, un mécanisme de consensus certes plus écolo et scalable, mais qui tend à concentrer le pouvoir aux mains des plus gros stakers.
L’avenir de la finance entre les mains de Bitcoin ?
Plus de 14 ans après le lancement de Bitcoin, force est de constater que le projet original de Satoshi a remarquablement tenu ses promesses. Malgré des hauts et des bas, BTC demeure de loin la crypto la plus décentralisée et à l’abri des tentatives de contrôle.
Une propriété essentielle pour s’imposer, peut-être, comme la monnaie libre et équitable de demain. Et reléguer nos vieilles devises étatiques au rang de reliques du passé ? Seul l’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : pour bâtir une finance ouverte à tous, c’est probablement vers le modèle Bitcoin qu’il faudra se tourner.