Et si Bitcoin devenait la nouvelle boussole des investisseurs ? Dans les cercles crypto, une phrase revient sans cesse : « Bitcoin is the hurdle rate ». Traduite en français, elle proclame que Bitcoin est la nouvelle référence pour évaluer la rentabilité des investissements. Mais que signifie vraiment cette idée audacieuse, et pourquoi suscite-t-elle autant de débats ? Cet article explore en profondeur cette notion, ses implications pour les investisseurs, et les controverses qu’elle soulève dans l’écosystème crypto.
Bitcoin : Une Révolution dans l’Évaluation des Investissements
Dans un monde où les actifs traditionnels comme les obligations d’État ou l’or sont souvent considérés comme des références sans risque, Bitcoin bouscule les conventions. L’idée que Bitcoin puisse servir de hurdle rate, ou taux de rendement minimum, intrigue autant qu’elle divise. Pour comprendre cette notion, il faut d’abord saisir ce qu’est un hurdle rate et pourquoi Bitcoin est proposé comme une alternative audacieuse.
Qu’est-ce que le Hurdle Rate ?
Le hurdle rate, ou taux de rendement minimum, est un concept clé en finance. Il représente le seuil de rentabilité qu’un investissement ou un projet doit dépasser pour être considéré comme viable. Les entreprises et les investisseurs utilisent ce taux pour évaluer si un projet mérite d’être lancé ou si un actif vaut la peine d’être acquis. Ce calcul prend en compte plusieurs facteurs : les coûts, l’inflation, les taux d’intérêt, et surtout, les risques associés.
Les éléments clés du hurdle rate :
- Coût du capital : Le coût moyen pondéré du capital (WACC) est souvent utilisé comme base.
- Risque : Une prime de risque est ajoutée pour compenser l’incertitude.
- Actifs de référence : Les obligations d’État, comme les bons du Trésor américain à 10 ans, servent souvent de benchmark.
Historiquement, les bons du Trésor américain sont considérés comme des actifs sans risque, car ils sont garantis par le gouvernement. Leur rendement, bien que modeste, est stable. Mais dans l’univers crypto, les bitcoiners remettent en question cette suprématie, arguant que Bitcoin offre une alternative plus robuste et prévisible.
Pourquoi Bitcoin est-il Considéré comme le Nouveau Hurdle Rate ?
Dire que Bitcoin est le hurdle rate revient à affirmer qu’aucun investissement ne devrait être envisagé s’il ne surpasse pas le rendement de Bitcoin. Cette idée repose sur deux arguments principaux : la performance historique de Bitcoin et sa prévisibilité structurelle.
Performance historique : Depuis sa création, Bitcoin a affiché une croissance impressionnante. Sur une période de cinq ans, il n’a jamais enregistré de rendements négatifs, contrairement aux bons du Trésor, dont les rendements ont fluctué, parfois tombant sous 1 % (comme en 2008 ou 2020). Par exemple, en 2025, Bitcoin s’échange autour de 108 161 $, avec une capitalisation boursière dépassant les 2 150 milliards de dollars.
Bitcoin est comme un compte bancaire dans les nuages, totalement décentralisé : ni le gouvernement suisse, ni américain ne peut l’influencer.
John McDonald
Prévisibilité structurelle : Contrairement aux actifs traditionnels, Bitcoin repose sur des règles immuables. Son offre est plafonnée à 21 millions d’unités, avec un calendrier d’émission préprogrammé et des halvings tous les quatre ans, réduisant de moitié la création de nouveaux bitcoins. Cette rareté programmée contraste avec les politiques monétaires fluctuantes des banques centrales, comme la Réserve fédérale américaine, qui influencent directement les rendements des bons du Trésor.
Ces caractéristiques font de Bitcoin un actif attractif pour ceux qui cherchent à se protéger contre l’inflation ou les incertitudes économiques. En 2024, lorsque les rendements des bons du Trésor ont chuté, Bitcoin a continué de croître, renforçant son image d’actif refuge.
Bitcoin Contre les Bons du Trésor : Une Comparaison Audacieuse
Les bons du Trésor américain à 10 ans sont souvent utilisés comme référence pour le taux sans risque. Cependant, leur rendement est loin d’être stable. En 2008, il est tombé sous 1 %, et la pandémie de 2020 a provoqué une nouvelle chute. En revanche, Bitcoin a prouvé sa résilience, notamment après le krach de mars 2020, où il a rapidement repris de la valeur.
Comparaison des rendements :
- Bons du Trésor (10 ans) : Rendement moyen de 2-3 %, sujet à des fluctuations importantes.
- Bitcoin : Croissance annuelle moyenne de plus de 100 % sur 10 ans, avec des périodes de volatilité.
- Or : Rendement stable mais faible, souvent inférieur à l’inflation.
Les bitcoiners soutiennent que les bons du Trésor, bien qu’ils soient perçus comme sans risque, sont vulnérables aux politiques monétaires centralisées. La Réserve fédérale, par exemple, peut décider de baisser les taux d’intérêt, ce qui réduit les rendements des obligations. À l’inverse, Bitcoin, décentralisé et indépendant, échappe à ces manipulations.
Les Entreprises de Trésorerie Bitcoin : Une Nouvelle Tendance
Certaines entreprises, comme MicroStrategy, Metaplanet ou Nakamoto, ont adopté Bitcoin comme actif de trésorerie, renforçant l’idée qu’il est une référence incontournable. Ces sociétés accumulent des bitcoins et émettent des actions permettant aux investisseurs d’accéder indirectement à cet actif. Par exemple, l’action de MicroStrategy (MSTR) a surpassé les rendements de Bitcoin lui-même, attirant l’attention des investisseurs traditionnels.
Si vous ne pouvez pas battre Bitcoin, vous devriez au moins en posséder.
Adam Back
Cette stratégie a donné naissance à une nouvelle vague d’enthousiasme, mais aussi à des critiques. Certains puristes du Bitcoin estiment que ces entreprises diluent la philosophie décentralisée en transformant Bitcoin en un produit financier traditionnel.
Pourquoi Cette Idée est-elle Controversée ?
Si l’idée que Bitcoin soit le nouveau hurdle rate séduit beaucoup, elle n’est pas sans détracteurs. Les critiques viennent souvent des puristes du Bitcoin, qui rejettent l’approche des entreprises de trésorerie. Pour eux, acheter des actions de ces sociétés revient à s’éloigner de l’essence même de Bitcoin : la détention directe et décentralisée.
Arguments des détracteurs :
- Centralisation : Les entreprises de trésorerie introduisent un intermédiaire, contraire à la philosophie de Bitcoin.
- Risque : Les actions de ces sociétés peuvent être affectées par des facteurs externes, comme la gestion d’entreprise.
- Manipulation : Certains accusent ces entreprises d’utiliser le slogan « Bitcoin is the hurdle rate » pour promouvoir leurs actions.
Un utilisateur sur les réseaux sociaux a ironisé : « Si Bitcoin est le hurdle rate, alors détenir Bitcoin directement est la seule option. Les actions des entreprises de trésorerie ne sont qu’un détour risqué. » Cette méfiance reflète un débat plus large sur la manière dont Bitcoin doit être adopté et utilisé.
Bitcoin : Un Actif d’Avenir ou une Mode Passagère ?
Le concept de Bitcoin comme hurdle rate ne se limite pas à une simple comparaison financière. Il incarne une vision où Bitcoin devient la pierre angulaire de l’économie numérique. Avec une reconnaissance croissante de la part des gouvernements, des institutions financières et même d’anciens sceptiques, Bitcoin gagne en légitimité. Cependant, sa volatilité et les incertitudes réglementaires continuent de poser des défis.
En 2025, alors que l’inflation reste une préoccupation mondiale, Bitcoin pourrait tirer parti des politiques monétaires expansionnistes. Si la Réserve fédérale cède aux pressions pour baisser les taux, les rendements des bons du Trésor pourraient encore diminuer, renforçant l’attrait de Bitcoin comme alternative.
Comment Intégrer Bitcoin dans Votre Stratégie d’Investissement
Si Bitcoin est effectivement le nouveau hurdle rate, comment les investisseurs peuvent-ils l’intégrer dans leur portefeuille ? Voici quelques pistes :
- Détention directe : Acheter et conserver Bitcoin dans un portefeuille sécurisé pour bénéficier de sa croissance à long terme.
- Entreprises de trésorerie : Investir dans des actions comme celles de MicroStrategy, tout en restant conscient des risques.
- Diversification : Combiner Bitcoin avec d’autres actifs pour réduire l’exposition à sa volatilité.
Quelle que soit la stratégie choisie, il est crucial de comprendre les risques et de ne pas se laisser emporter par l’enthousiasme. Bitcoin, bien qu’attrayant, reste un actif spéculatif.
Conclusion : Bitcoin, une Nouvelle Norme ?
Proclamer que Bitcoin est le hurdle rate est plus qu’un slogan : c’est une invitation à repenser la manière dont nous évaluons les investissements. En défiant les actifs traditionnels comme les bons du Trésor, Bitcoin impose une nouvelle norme dans un monde financier en mutation. Cependant, entre les promesses de rendements exceptionnels et les critiques des puristes, le débat reste ouvert. Une chose est sûre : Bitcoin continue de redéfinir les règles du jeu.