Imaginez un instant : des fermes de minage de Bitcoin, alimentées par les surplus d’énergie nucléaire française, bourdonnant dans des data centers tricolores. Cette vision, qui semblait à portée de main, s’est brutalement éteinte. Le 13 juin 2025, un amendement prometteur a été déposé pour explorer cette opportunité, mais l’Assemblée Nationale a tranché : irrecevable. Pourquoi ce revers ? Quelles implications pour l’avenir de la cryptomonnaie en France ? Plongez dans cette affaire qui secoue la cryptosphère hexagonale.
Un Rêve de Minage Écrasé par la Régulation
L’idée était séduisante : exploiter les excédents énergétiques de la France, notamment issus du nucléaire et des énergies renouvelables, pour alimenter des opérations de minage de Bitcoin. Ce projet, porté par un groupe de parlementaires, visait à positionner la France comme un acteur innovant dans l’écosystème crypto. Mais l’article 98 du règlement de l’Assemblée Nationale a stoppé net cette ambition. Que s’est-il passé ?
Un Amendement Plein de Promesses
L’amendement, déposé dans le cadre de la loi sur la programmation énergétique, proposait une évaluation des opportunités du minage de Bitcoin. Il mettait en avant la flexibilité du minage, capable de s’activer ou de s’arrêter en fonction des besoins énergétiques, tout en valorisant les surplus électriques. L’objectif ? Transformer une contrainte énergétique en une opportunité économique.
Le minage de Bitcoin pourrait devenir un levier pour optimiser nos ressources énergétiques, tout en boostant l’innovation technologique en France.
Un parlementaire anonyme
En effet, le minage de Bitcoin, souvent critiqué pour sa consommation énergétique, peut être localisé près des sites de production, réduisant les pertes liées au transport d’électricité. De plus, il offre une solution pour absorber les surplus, souvent gaspillés, en période de faible demande. Cette idée semblait alignée avec les objectifs de transition énergétique du pays.
Pourquoi l’Irrecevabilité ?
L’Assemblée Nationale a invoqué l’article 98, souvent utilisé pour rejeter les cavaliers législatifs, ces amendements jugés hors sujet par rapport au texte principal. Ici, le lien entre le minage de Bitcoin et la loi sur la simplification énergétique a été considéré trop ténu. Mais est-ce vraiment la seule raison ?
Les raisons probables du rejet :
- Manque de clarté dans la rédaction de l’amendement, jugée trop éloignée du cadre législatif.
- Préjugés persistants sur le Bitcoin, souvent associé à une consommation énergétique excessive.
- Résistance politique à intégrer les cryptomonnaies dans des stratégies nationales.
Ce rejet soulève une question : la France est-elle prête à embrasser l’innovation crypto, ou reste-t-elle prisonnière de stéréotypes sur le Bitcoin ?
Les Enjeux Énergétiques du Minage
Le minage de Bitcoin repose sur des calculs complexes pour valider les transactions sur la blockchain. Cette activité, bien que énergivore, peut être optimisée. En Norvège, par exemple, des mineurs exploitent l’énergie hydraulique à bas coût. En France, les surplus d’énergie nucléaire, souvent sous-utilisés, auraient pu alimenter des fermes de minage, réduisant ainsi le gaspillage énergétique.
En 2024, la France a produit environ 400 TWh d’électricité nucléaire, dont une partie est exportée ou perdue en cas de faible demande. Le minage aurait pu absorber une fraction de cette énergie, tout en générant des revenus fiscaux via les entreprises crypto.
Utiliser les surplus énergétiques pour miner du Bitcoin, c’est transformer un problème en opportunité économique.
Expert en blockchain
Malgré ces arguments, le rejet de l’amendement montre que le chemin vers une adoption institutionnelle reste semé d’embûches. Les décideurs semblent encore méfiants face à une technologie perçue comme volatile ou risquée.
Un Contexte Crypto en Ébullition
Ce revers intervient dans un contexte où la cryptomonnaie gagne du terrain en France. Des entreprises comme The Blockchain Group accumulent des Bitcoin, tandis que des acteurs comme Ledger sensibilisent le public à la sécurisation des actifs numériques. Pourtant, les obstacles réglementaires persistent.
Événements récents dans la crypto en France :
- The Blockchain Group annonce l’achat de 240 BTC en 2025.
- Une escroquerie de 40 000 € dans le Gard met en lumière les risques pour les particuliers.
- Ledger lance une campagne pour offrir des Bitcoin à ses utilisateurs.
Ces initiatives montrent un engouement croissant, mais aussi une méfiance des autorités, qui craignent les dérives comme le minage illégal ou les fraudes.
Les Conséquences pour l’Industrie Crypto
Le rejet de cet amendement envoie un signal clair : la France n’est pas encore prête à intégrer pleinement le minage de Bitcoin dans sa stratégie énergétique. Cela pourrait freiner l’installation d’entreprises spécialisées dans le minage, qui pourraient se tourner vers des pays plus accueillants, comme le Canada ou l’Islande.
Pour les acteurs locaux, ce revers est une invitation à mieux communiquer. Les parlementaires devront proposer des textes plus précis, démontrant que le minage peut être un atout, et non une menace, pour l’économie française.
Et Maintenant ?
Ce n’est pas la fin de l’histoire. Les défenseurs du projet pourraient revenir avec un amendement mieux ficelé, peut-être intégré à une loi plus directement liée à l’innovation technologique. En attendant, la communauté crypto française reste mobilisée, espérant que les mentalités évolueront.
La France a une chance unique de devenir un hub crypto en Europe. Mais il faudra du courage politique pour y parvenir.
Analyste crypto
En conclusion, ce revers est un rappel des défis auxquels fait face l’industrie crypto en France. Entre innovation et régulation, le chemin est étroit, mais l’opportunité reste bien réelle. La question est : la France saura-t-elle la saisir ?