Bitcoin au Pakistan : Vers un Nouvel Eldorado Crypto

Imaginez un pays de 240 millions d’habitants, majoritairement jeune, qui décide de placer Bitcoin au cœur de sa stratégie économique. Un pays qui tourne le dos aux modèles traditionnels pour embrasser pleinement la révolution blockchain. C’est exactement ce que le Pakistan semble préparer, et les déclarations récentes de son ancien ministre dédié aux cryptomonnaies ont fait l’effet d’une bombe dans la cryptosphère.

À l’occasion de la conférence Bitcoin MENA à Abu Dhabi, Bilal Bin Saqib a pris la parole pour défendre une vision audacieuse. Président de l’Autorité de régulation des actifs virtuels du Pakistan (PVARA), il n’a pas mâché ses mots : Bitcoin et les actifs numériques ne sont plus une simple spéculation, mais une infrastructure essentielle pour l’avenir.

Le Pakistan prêt à faire de Bitcoin son nouveau moteur économique

Cette prise de position n’est pas arrivée par hasard. Le Pakistan traverse une période de transformation profonde. Face aux limites des systèmes financiers classiques, le gouvernement cherche des solutions innovantes pour dynamiser son économie et intégrer sa population jeune au monde numérique.

Bilal Bin Saqib l’a dit clairement : le pays ne peut plus compter uniquement sur les anciennes recettes. Il faut un « nouveau moteur ». Et ce moteur, selon lui, pourrait bien être Bitcoin et la technologie blockchain.

« Nous voyons Bitcoin, les actifs numériques et la blockchain non seulement comme de la spéculation, mais comme de l’infrastructure. Pas comme du bruit, mais comme la base d’un nouveau rail financier pour le Sud global. »

Bilal Bin Saqib, président de la PVARA

Cette citation résume parfaitement l’ambition pakistanaise. Loin de voir les cryptomonnaies comme un simple outil spéculatif, les autorités les considèrent comme les fondations d’un système financier moderne, inclusif et décentralisé.

Une population jeune, un potentiel immense

Le Pakistan possède un atout majeur : sa démographie. Près de 70 % de la population a moins de 30 ans. Cette jeunesse connectée représente une force de travail numérique en pleine expansion, l’une des plus dynamiques d’Asie.

Dans ce contexte, adopter massivement les cryptomonnaies apparaît comme une évidence. Plutôt que de rester à la traîne, le pays veut devenir un leader régional, voire mondial, dans l’écosystème blockchain.

Bilal Bin Saqib a d’ailleurs comparé le Pakistan au Salvador, pionnier de l’adoption légale de Bitcoin :

« Si le Salvador peut le faire avec 6 millions de personnes, imaginez ce que le Pakistan peut faire avec une population 40 fois plus grande et l’une des forces numériques à la croissance la plus rapide d’Asie. »

Bilal Bin Saqib

Cette comparaison n’est pas anodine. Elle montre que les autorités pakistanaises observent attentivement les expériences étrangères et veulent les adapter à leur échelle, bien plus vaste.

Un marché crypto déjà en pleine explosion

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon l’indice d’adoption de Chainalysis pour 2025, le Pakistan se classe troisième mondial en termes de croissance de l’utilisation des cryptomonnaies. Ce n’est pas un hasard : les Pakistanais adoptent massivement les actifs numériques pour les transferts d’argent, l’épargne et les investissements.

Les envois de fonds des expatriés représentent une part importante de l’économie. Les frais élevés des systèmes traditionnels poussent de plus en plus de citoyens vers les solutions crypto, plus rapides et moins coûteuses.

Cette dynamique populaire rencontre désormais une volonté politique forte. Les deux forces combinées pourraient propulser le Pakistan très loin dans la hiérarchie mondiale des nations crypto-friendly.

Des mesures concrètes déjà mises en place

Les annonces ne restent pas au stade des discours. Depuis plusieurs mois, le Pakistan multiplie les initiatives favorables aux cryptomonnaies.

Dès mai 2025, les autorités ont révélé leur intention de constituer une réserve stratégique de bitcoins. Une décision qui rappelle celle d’autres nations souhaitant diversifier leurs actifs face à l’inflation et aux incertitudes géopolitiques.

Dans le même temps, 2 000 mégawatts d’électricité excédentaire ont été alloués au minage de Bitcoin et aux centres de données dédiés à l’intelligence artificielle. Une mesure qui montre que le pays veut attirer les mineurs et les entreprises technologiques.

En septembre, un appel a été lancé aux sociétés crypto internationales pour qu’elles sollicitent des licences sous le nouveau cadre réglementaire fédéral. L’objectif : créer un environnement sûr et attractif pour les investisseurs.

• Réserve stratégique de BTC : diversification des actifs nationaux
• Électricité dédiée au minage : 2 000 MW disponibles
• Licences pour entreprises étrangères : cadre réglementaire clair et incitatif
• PVARA : autorité dédiée à la supervision du secteur

Ces décisions traduisent une stratégie cohérente : réguler pour mieux attirer, développer les infrastructures pour soutenir la croissance, et positionner le pays comme hub régional.

La PVARA, pilier de la régulation pakistanaise

Au centre de cette transformation se trouve la Pakistan Virtual Assets Regulatory Authority (PVARA). Créée pour encadrer le secteur, elle joue un rôle clé dans l’élaboration des règles et la délivrance des licences.

Sous la direction de Bilal Bin Saqib, la PVARA adopte une approche équilibrée : protéger les investisseurs tout en favorisant l’innovation. Cet équilibre est crucial pour attirer les capitaux étrangers sans exposer la population à des risques excessifs.

Contrairement à certains pays qui ont opté pour l’interdiction pure et simple, le Pakistan choisit la voie de la régulation intelligente. Une stratégie qui pourrait servir de modèle à d’autres nations émergentes.

Pourquoi le Pakistan pourrait devenir un géant du Bitcoin

Plusieurs facteurs convergent pour faire du Pakistan un candidat sérieux au titre de nouvel Eldorado crypto.

D’abord, sa taille démographique. Avec 240 millions d’habitants, le potentiel d’adoption massive est colossal. Si seulement 10 % de la population utilise régulièrement des cryptomonnaies, cela représente déjà un marché plus grand que beaucoup de pays développés.

Ensuite, son positionnement géographique. Situé au carrefour de l’Asie du Sud, du Moyen-Orient et de l’Asie centrale, le Pakistan peut devenir un hub naturel pour les échanges crypto régionaux.

Enfin, ses ressources énergétiques. Malgré les défis, le pays dispose d’un potentiel hydroélectrique important et d’électricité excédentaire dans certaines régions, idéal pour le minage.

Ces éléments combinés pourraient créer un effet boule de neige : plus d’adoption attire plus d’investissements, qui renforcent les infrastructures, qui accélèrent l’adoption.

Les défis à relever pour réussir cette ambition

Tout n’est pas rose pour autant. Le Pakistan fait face à des obstacles importants qui pourraient freiner sa révolution crypto.

La stabilité politique et économique reste fragile. Les changements de gouvernement pourraient remettre en question les avancées actuelles. La corruption et la bureaucratie compliquent parfois la mise en œuvre des réformes.

L’éducation financière de la population représente un autre défi. Si la jeunesse est connectée, une grande partie manque encore de connaissances sur les risques et les bonnes pratiques en matière de cryptomonnaies.

Enfin, les relations internationales jouent un rôle. Le Pakistan doit naviguer entre les pressions des institutions traditionnelles comme le FMI et sa volonté d’indépendance financière via Bitcoin.

Malgré ces hurdles, la trajectoire actuelle reste positive. La détermination affichée par les autorités semble solide.

Comparaison avec d’autres nations pionnières

Le chemin emprunté par le Pakistan rappelle celui de plusieurs pays qui ont déjà fait le pari du Bitcoin.

Le Salvador reste la référence. En faisant de Bitcoin une monnaie légale, le petit pays d’Amérique centrale a attiré l’attention mondiale et des investissements significatifs, malgré les critiques.

Plus récemment, le Bhoutan a discrètement constitué une importante réserve de Bitcoin grâce au minage hydroélectrique. L’Argentine étudie également des réserves stratégiques face à son inflation galopante.

Le Pakistan se distingue par son échelle. Aucun pays de cette taille n’a encore franchi le pas d’une adoption aussi ambitieuse. Si le projet aboutit, l’impact mondial pourrait être considérable.

Quel impact sur le prix et l’adoption mondiale de Bitcoin ?

Une adoption massive par le Pakistan aurait des répercussions bien au-delà de ses frontières.

D’abord sur le prix. L’entrée d’un État de cette taille sur le marché, avec une réserve stratégique et un soutien au minage, pourrait absorber une quantité significative de BTC et soutenir sa valeur à long terme.

Ensuite sur la légitimité. Chaque nation qui embrasse Bitcoin renforce son statut d’actif sérieux, loin de l’image spéculative des débuts.

Enfin, un effet domino pourrait se produire dans la région. L’Inde voisine, actuellement restrictive, pourrait être poussée à assouplir sa position. D’autres pays du Sud global pourraient suivre.

Nous pourrions assister à une nouvelle phase d’adoption institutionnelle et nationale, accélérant la maturation du marché crypto.

Conclusion : un tournant historique en gestation

Le Pakistan se trouve à un carrefour décisif. Les déclarations de Bilal Bin Saqib à Bitcoin MENA ne sont pas de simples effets de manche : elles s’inscrivent dans une série d’actions concrètes qui dessinent les contours d’une véritable révolution numérique.

Si le pays parvient à concilier régulation intelligente, développement infrastructurel et éducation de masse, il pourrait bel et bien devenir le nouvel Eldorado du Bitcoin. Un géant démographique et économique qui ferait entrer les cryptomonnaies dans une nouvelle ère.

Le monde crypto observe avec attention. Car ce qui se joue à Islamabad et Karachi pourrait redessiner la carte mondiale de l’adoption Bitcoin pour les années à venir.

Une chose est sûre : le Pakistan ne veut plus être un suiveur. Il veut écrire l’histoire aux côtés des pionniers. Et avec 240 millions d’habitants derrière lui, il a les moyens de ses ambitions.