En l’espace de quelques heures, la Corée du Sud a été secouée par deux événements majeurs : une déclaration surprise de loi martiale par le président Yoon Suk-yeol, suivie d’un volume d’échanges record de 34 milliards de dollars sur les plateformes de cryptomonnaies locales. Cette séquence explosive illustre une fois de plus le rôle des cryptoactifs comme valeur refuge en période d’incertitude politique.
Une nuit de chaos politique et financier
La soirée du 3 décembre restera gravée dans les mémoires des Sud-Coréens. Vers 20h, le président Yoon Suk-yeol annonce la mise en place de la loi martiale, invoquant des menaces « anti-étatiques » visant l’opposition. Cette décision sans précédent depuis la démocratisation du pays en 1987 provoque immédiatement une vague de panique sur les marchés financiers.
Les investisseurs se ruent alors vers les cryptomonnaies, perçues comme une protection contre l’instabilité. En quelques minutes, le prix du Bitcoin s’envole, atteignant un pic à 62 182 dollars (88 millions de wons) sur la plateforme Upbit. Les autres cryptoactifs connaissent des mouvements similaires.
Des volumes d’échanges records
Selon les données de CoinMarketCap, les cinq principaux exchanges sud-coréens – Upbit, Bithumb, Coinone, Korbit et Gopax – ont enregistré un volume combiné de 34,2 milliards de dollars en 24 heures. Un chiffre astronomique, quasiment le double des 18 milliards observés la veille. Upbit concentre à lui seul 27,25 milliards de ce total.
Face à cet afflux soudain de transactions, plusieurs plateformes ont connu des pannes temporaires, incapables d’absorber la charge. Cette ruée sans précédent confirme l’appétence des Sud-Coréens pour les cryptoactifs, mais aussi leur sensibilité aux soubresauts politiques.
Un refuge en temps de crise
Si la loi martiale a finalement été levée au bout de six heures, sous la pression de l’opposition et de manifestations spontanées, son impact sur le marché des cryptomonnaies est indéniable. Cet épisode illustre parfaitement le statut des actifs numériques comme valeur refuge en période troublée.
Décentralisés et résistants à la censure, le Bitcoin et ses pairs apparaissent comme une protection essentielle contre l’arbitraire et l’instabilité des pouvoirs traditionnels. Cette thèse se vérifie à nouveau en Corée du Sud, où la population n’a pas hésité à convertir massivement ses avoirs en cryptomonnaies pour se prémunir des conséquences de la loi martiale.
Un pays à la pointe des cryptos
Avec cet épisode spectaculaire, la Corée du Sud confirme son statut de place forte des cryptomonnaies. Le pays est depuis plusieurs années dans le top 3 mondial en termes d’adoption et de volumes échangés, aux côtés des États-Unis et du Japon.
Cette appétence s’explique par plusieurs facteurs : une population technophile, des infrastructures numériques de pointe, mais aussi une réglementation relativement souple. Contrairement à la Chine, les autorités sud-coréennes ont choisi de réguler plutôt que d’interdire, favorisant ainsi le développement d’un écosystème dynamique.
Les événements récents prouvent que cette approche porte ses fruits. En permettant aux citoyens d’accéder librement aux cryptoactifs, la Corée du Sud renforce sa résilience face aux chocs politiques et financiers. Une leçon dont pourraient s’inspirer bien d’autres pays.
Les points clés à retenir :
- Le président sud-coréen décrète brièvement la loi martiale le 3 décembre
- Les exchanges crypto locaux enregistrent 34 milliards de dollars de volume en 24h
- Le Bitcoin atteint 62 000$ (88 millions de wons) sur Upbit au plus fort de la crise
- Cet épisode confirme le statut des cryptos comme refuge en temps de crise
- La Corée du Sud s’affirme comme une place forte mondiale des actifs numériques
Alors que le pays retrouve progressivement son calme, cet épisode rocambolesque restera comme un moment clé dans l’histoire mouvementée des cryptomonnaies. Une fois de plus, le Bitcoin et ses pairs ont prouvé leur capacité à absorber les chocs et à offrir une alternative résiliente en temps de crise. En Corée du Sud comme ailleurs, les actifs numériques s’imposent comme une composante incontournable d’un monde en mutation rapide.