2024 aura été une année particulièrement intense sur le front des airdrops crypto. Entre promesses d’enrichissement rapide et déceptions cuisantes, cette pratique controversée n’a laissé personne indifférent. Alors que certains y voient un formidable outil d’adoption et de redistribution, d’autres dénoncent un système opaque et inéquitable. Faisons le bilan de cette année mouvementée pour tenter d’y voir plus clair.
Un début d’année en fanfare
L’année a débuté sur les chapeaux de roue avec des airdrops massifs de la part de protocoles de premier plan. Jupiter a donné le ton en distribuant pas moins de 700 millions de jetons JUP à ses utilisateurs de la première heure. Une opération saluée par la communauté, qui a vu là une juste récompense de leur engagement.
Dans la foulée, Dymension a lui aussi fait parler la poudre avec son “Genesis Drop”, distribuant 7% de sa supply. Là encore, l’accueil fut globalement positif, les critères d’éligibilité récompensant les utilisateurs actifs de plusieurs blockchains majeures.
Citons également les distributions remarquées de Wormhole (617 millions de jetons W), d’Avail (600 millions) ou encore d’EigenLayer (EIGEN). Chacune avec ses spécificités, mais toutes avec l’ambition affichée de favoriser l’adoption et l’engagement des utilisateurs.
L’émergence des systèmes de points
Face à l’engouement suscité par les airdrops, certains protocoles ont cherché à rationaliser le processus. C’est ainsi qu’on a vu fleurir les systèmes de points, visant à mesurer plus finement l’activité et l’engagement des utilisateurs. L’idée était séduisante : récompenser les plus méritants et limiter les comportements opportunistes.
Malheureusement, la réalité fut tout autre. Loin de l’équité espérée, ces systèmes ont souvent favorisé les “gros portefeuilles” et les farmers, laissant sur le carreau les utilisateurs lambda. Un constat amer qui a alimenté les critiques sur l’opacité et l’iniquité du système.
Des déceptions à répétition
Car malheureusement, 2024 fut aussi l’année de toutes les désillusions. Après des débuts prometteurs, de nombreux airdrops se sont révélés décevants, tant sur le plan des montants distribués que des critères d’éligibilité.
L’exemple le plus emblématique est sans doute celui de Starknet. Malgré une distribution massive de 700 millions de jetons STRK, l’opération a viré au fiasco. Critères jugés arbitraires, frustration des exclus… Loin de rassembler, l’airdrop a surtout semé la division parmi la communauté.
Un scénario qui s’est répété pour de nombreux projets, y compris parmi les plus en vue. Mode Network, Blast, ZKSync… Tous ont connu peu ou prou le même sort. Après une attente fébrile, la distribution a laissé un goût amer, entre déception et sentiment d’injustice.
Airdrop : outil d’adoption ou artifice marketing ?
- Malgré des airdrops massifs, la plupart des L2 peinent à fidéliser les utilisateurs.
- Les métriques s’effondrent souvent quelques semaines après la distribution.
- Les jetons sont massivement vendus à leur lancement, faisant chuter les cours.
- Un cycle de plus en plus critiqué : airdrop, dump, nouveau projet…
Hyperliquid ou le retour de l’espoir
Heureusement, l’année s’est terminée sur une note plus positive avec l’airdrop d’Hyperliquid. En distribuant 310 millions de jetons HYPE, soit 31% de sa supply, le protocole a fait figure d’exception. Une générosité qui doit beaucoup à son choix assumé de se passer d’investisseurs institutionnels pour tout miser sur sa communauté.
Un pari audacieux et pour l’instant réussi, au vu de l’envolée du cours du jeton HYPE et de l’engouement suscité. Avec son approche résolument communautaire, Hyperliquid redonne de l’espoir et montre qu’une autre voie est possible. Celle d’un airdrop conçu d’abord comme un outil de partage et non comme un simple artifice marketing.
Leçons et perspectives pour 2025
Au final, 2024 aura été une année contrastée pour les airdrops crypto. Si certains projets ont su tirer leur épingle du jeu, beaucoup ont déçu, alimentant la défiance d’une partie de la communauté. Les critères d’éligibilité, souvent opaques et complexes, cristallisent une bonne part des critiques.
L’exemple d’Hyperliquid montre qu’il est possible de faire les choses différemment. En plaçant sa communauté au cœur de sa stratégie, le protocole ouvre une voie prometteuse. Nul doute que d’autres projets lui emboîteront le pas, pour le plus grand bénéfice de l’écosystème.
2025 sera-t-elle l’année de la rédemption pour les airdrops crypto ? Réponse dans quelques mois. Une chose est sûre : la communauté sera particulièrement attentive aux signaux envoyés par les protocoles. À eux de saisir cette opportunité pour remettre les airdrops sur le droit chemin. L’avenir de cette pratique en dépend largement.