Imaginez un instant : un pays du Golfe qui décide de construire sa propre autoroute blockchain, réservée aux institutions, aux banques centrales et aux gouvernements, avec des péages en dirhams numériques et une sécurité à toute épreuve. Ce n’est plus de la science-fiction. Ce 9 décembre 2025, Abu Dhabi vient de franchir le pas avec le lancement officiel du mainnet d’ADI Chain et de son token natif ADI.
Pour la première fois dans la région MENA, une Layer-2 est pensée dès le départ pour répondre aux exigences des États et des grandes institutions financières. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le projet ne fait pas les choses à moitié.
ADI Chain : la première Layer-2 institutionnelle du Moyen-Orient est née
Derrière ce lancement se cache la ADI Foundation, une fondation à but non lucratif créée par Sirius International Holding, filiale digitale du géant IHC (International Holding Company), le plus gros conglomérat coté d’Abu Dhabi. Leur ambition est claire et affichée sans détour : onboarder un milliard de personnes sur la blockchain d’ici 2030.
Pour y parvenir, ils ont construit une infrastructure radicalement différente de ce que l’on connaît dans l’univers crypto classique. Exit les réseaux anarchiques pensés pour les traders retail. ADI Chain est taillée pour les gouvernements, les banques centrales et les grandes entreprises des marchés émergents.
« Les économies à plus forte croissance du monde – Moyen-Orient, Asie, Afrique – fonctionnent avec des systèmes de paiement centralisés et des réglementations strictes sur les flux de capitaux. Nous avons bâti ADI Chain exactement pour ces contraintes. »
ADI Foundation
Qu’est-ce qui rend ADI Chain unique ?
ADI Chain est une Layer-2 Ethereum construite avec la toute dernière stack ZKsync Airbender (la première blockchain publique à l’utilisant). Cela lui confère plusieurs avantages décisifs :
- Scalabilité massive grâce aux zero-knowledge proofs
- Coûts de transaction ultra-bas
- Sécurité héritée d’Ethereum
- Possibilité pour chaque gouvernement ou institution de déployer sa propre Layer-3 souveraine 100 % conforme aux lois locales
En clair : un pays peut avoir sa propre blockchain nationale, interconnectée à l’écosystème mondial, mais avec un contrôle total sur la régulation, la monnaie et les données.
Le token ADI : gaz, gouvernance et trésorerie
Le token ADI est listé dès aujourd’hui sur Kraken, Crypto.com, KuCoin, et arrivera bientôt sur eToro. Il sera également intégrable directement dans Telegram via Wallet et sur la plateforme Fasset.
Ses utilités sont multiples :
- Gas token pour toutes les transactions sur ADI Chain et les L3 associées
- Staking dans un pool soutenu par une trésorerie institutionnelle
- Participation à la gouvernance du réseau
- Moyen de paiement et de règlement entre entreprises et institutions de l’écosystème
Un stablecoin adossé au dirham arrive
La nouvelle la plus explosive : First Abu Dhabi Bank (la plus grande banque des Émirats) et IHC préparent un stablecoin 100 % adossé au dirham émirati, qui sera émis sur ADI Chain et régulé par la Banque centrale des Émirats arabes unis.
C’est une première mondiale : un stablecoin national émis par des acteurs privés majeurs, mais sous supervision directe de la banque centrale, sur une blockchain publique mais institutionnelle.
Les partenariats déjà signés sont impressionnants :
- ADREC : tokenisation du secteur immobilier d’Abu Dhabi (propriété fractionnée, registres numériques sécurisés)
- Emirates Driving Company : digitalisation des permis de conduire et paiements en stablecoin
- Alchemy, WalletConnect, Covalent comme partenaires techniques
- Plus de 50 projets en file d’attente pour déploiement
- Partenariats dans 20 pays déjà signés
Pourquoi les États ont besoin d’une blockchain différente
Dans les pays occidentaux, on a l’habitude de voir la blockchain comme un outil de désintermédiation totale. Dans les marchés émergents parmi les plus dynamiques du monde, c’est l’inverse : les États veulent garder la main.
Ils ont besoin :
- D’un contrôle sur les flux de capitaux sortants
- D’une monnaie numérique nationale traçable
- D’une infrastructure compatible avec leurs systèmes de paiement existants (centralisés)
- D’une conformité KYC/AML intégrée nativement
ADI Chain répond exactement à ces besoins. C’est une blockchain public permissionned : ouverte à tous, mais conçue pour que les institutions gardent le contrôle.
Les prochaines étapes qui vont faire parler
Le calendrier est chargé :
- Janvier 2026 : Présence au World Economic Forum de Davos (sous pavillon IHC House)
- Février 2026 : ETHDenver pour rencontrer les développeurs web3
- Lancement de Future Tech 4.0 avec l’ADGM pour former 10 000 spécialistes blockchain à Abu Dhabi
- Déploiement progressif du stablecoin dirham
Et surtout : l’ouverture effective aux gouvernements et institutions du monde entier qui veulent leur propre blockchain souveraine.
Ce que cela change pour l’écosystème crypto global
ADI Chain pourrait bien devenir le modèle de référence pour tous les pays qui veulent une CBDC ou un stablecoin national sans passer par un réseau totalement décentralisé à l’occidentale.
On parle ici d’un pont entre la finance traditionnelle et la blockchain, construit dès le départ avec les régulateurs dans la salle. Un modèle qui pourrait s’exporter en Arabie saoudite, au Qatar, à Bahreïn, mais aussi en Indonésie, au Nigeria, ou au Brésil.
En résumé : le Moyen-Orient ne se contente plus de regarder la révolution blockchain. Il la pilote.
« That’s Different. »
Slogan officiel d’ADI Chain
Et effectivement, c’est différent. Très différent.
Restez connectés : les prochains mois risquent de voir une accélération folle de l’adoption institutionnelle dans toute la région MENA. Et ADI Chain vient de poser la première pierre d’un édifice qui pourrait bien redessiner la carte mondiale de la blockchain.
