Adam Back Lance BSTR sur Nasdaq

Et si un pionnier de la cryptomonnaie, ayant inspiré le créateur de Bitcoin lui-même, décidait de bouleverser la finance traditionnelle ? C’est exactement ce que fait Adam Back, figure emblématique du monde crypto, avec son projet audacieux : amener BSTR, une entreprise centrée sur une réserve massive de Bitcoin, sur le prestigieux Nasdaq. Cette initiative marque un tournant pour l’adoption institutionnelle des cryptomonnaies, et elle soulève une question brûlante : Bitcoin peut-il devenir la nouvelle norme des réserves d’entreprise ?

BSTR : Une Révolution Bitcoin au Cœur de Nasdaq

Le 17 juillet 2025, une annonce a secoué le monde de la finance : Bitcoin Standard Treasury Reserve (BSTR) prévoit de s’introduire en bourse via une fusion avec Cantor Equity Partners I (CEPO), une société d’acquisition à vocation spéciale (SPAC). Cette opération, orchestrée par Cantor Fitzgerald, positionne BSTR comme un acteur clé dans l’intégration du Bitcoin dans les marchés publics.

Bitcoin est plus qu’une monnaie, c’est une base économique fiable pour les entreprises visionnaires.

Adam Back, PDG de Blockstream

Avec une réserve de 30 021 Bitcoins, valorisée à environ 3,5 milliards de dollars, BSTR n’est pas une entreprise crypto ordinaire. Elle adopte une stratégie unique : mesurer sa performance non pas en revenus traditionnels, mais en Bitcoin par action. Cette approche audacieuse vise à faire de Bitcoin un pilier central des finances d’entreprise, en phase avec une vision où la cryptomonnaie devient une réserve de valeur incontournable.

Un Pari de 3,5 Milliards sur Bitcoin

Le projet BSTR repose sur une réserve impressionnante de 30 021 BTC. Parmi ceux-ci, 25 000 Bitcoins proviennent des actionnaires fondateurs, incluant Adam Back et Blockstream Capital, tandis que 5 021 autres ont été acquis via une levée de fonds privée (PIPE). Mais BSTR ne s’arrête pas là : l’entreprise ambitionne de lever jusqu’à 1,5 milliard de dollars supplémentaires pour renforcer ses réserves, ce qui pourrait permettre l’acquisition de plus de 12 500 BTC additionnels.

La fusion avec CEPO, dirigée par Brandon Lutnick, fils de l’ancien secrétaire au Commerce américain Howard Lutnick, montre l’intérêt croissant des acteurs traditionnels pour Bitcoin. Une fois finalisée, CEPO sera renommée BSTR Holdings et cotée sur Nasdaq, bien que le ticker définitif reste à confirmer.

Au-Delà d’une Simple Réserve : Une Vision Stratégique

BSTR ne se contente pas d’accumuler des Bitcoins. L’entreprise ambitionne de devenir une plateforme complète pour les services financiers basés sur Bitcoin. Parmi les services envisagés, on trouve des stratégies de rendement en nature, des prêts libellés en Bitcoin, des outils de staking, et même des conseils stratégiques pour les entreprises et les gouvernements souhaitant intégrer Bitcoin à leurs réserves.

Nous voulons faire de Bitcoin le socle des finances modernes, accessible aux institutions comme aux particuliers.

Sean Bill, Directeur des Investissements de BSTR

Pour renforcer sa crédibilité, BSTR a recruté Sean Bill, un investisseur expérimenté ayant déjà accompagné un fonds de pension américain dans ses premiers pas vers Bitcoin. Cette expertise institutionnelle, combinée à la vision d’Adam Back, positionne BSTR comme un acteur sérieux dans un secteur encore jeune.

Adam Back : Le Pionnier Derrière BSTR

Adam Back n’est pas un novice dans le monde de la cryptomonnaie. Né en 1970 à Londres, ce docteur en systèmes distribués a marqué l’histoire en créant Hashcash en 1997, un mécanisme de preuve de travail conçu pour lutter contre le spam par e-mail. Ce système a directement inspiré Satoshi Nakamoto, qui l’a cité dans le white paper de Bitcoin en 2008. Back est ainsi l’un des rares noms mentionnés dans ce document fondateur.

En 2014, il co-fonde Blockstream, une entreprise dédiée à l’infrastructure Bitcoin. Sous sa direction, Blockstream a développé des innovations majeures comme le Lightning Network pour des transactions rapides, le sidechain Liquid pour des échanges sécurisés, et même des nœuds satellitaires permettant d’accéder à Bitcoin dans des régions isolées. Aujourd’hui, avec BSTR, Back franchit une nouvelle étape en intégrant Bitcoin aux marchés financiers traditionnels.

Un Contexte Favorable à l’Adoption Institutionnelle

L’annonce de BSTR intervient dans un contexte réglementaire en évolution. En décembre 2024, le Financial Accounting Standards Board des États-Unis a adopté une nouvelle norme comptable permettant aux entreprises de valoriser leurs actifs numériques, comme Bitcoin, à leur juste valeur marchande. Cette décision élimine une barrière majeure à l’adoption de Bitcoin par les entreprises, qui craignaient auparavant la volatilité comptable.

Par ailleurs, des propositions législatives comme le GENIUS Act et le CLARITY Act sont en cours d’examen au Congrès américain. Ces lois visent à clarifier les cadres réglementaires pour les actifs numériques, offrant ainsi une sécurité juridique accrue aux entreprises comme BSTR.

BSTR Face à la Concurrence

Avec ses 30 000 BTC, BSTR se positionne parmi les plus grands détenteurs corporatifs de Bitcoin, mais elle n’est pas seule. Strategy (anciennement MicroStrategy) domine avec plus de 600 000 BTC, suivi par des mineurs comme Marathon Digital (49 000 BTC) et Riot Platforms (19 000 BTC). D’autres entreprises, comme Tesla ou Coinbase, détiennent des réserves plus modestes, allant de 8 500 à 15 400 BTC.

Ce qui distingue BSTR, c’est son modèle axé sur Bitcoin par action et son ambition de devenir une plateforme de services financiers. Contrairement aux mineurs ou aux entreprises diversifiées, BSTR mise tout sur Bitcoin comme actif central, avec une stratégie d’expansion via des instruments financiers comme les obligations convertibles et les PIPE.

Les Risques et Opportunités

Malgré son ambition, BSTR n’est pas à l’abri des risques. La volatilité du Bitcoin reste une préoccupation majeure, surtout pour une entreprise qui dépend de financements externes plutôt que de revenus internes. Une chute soudaine des prix pourrait affecter la confiance des investisseurs, comme en témoigne la baisse de 17 % du cours de CEPO juste après l’annonce.

La volatilité est un défi, mais aussi une opportunité pour ceux qui croient en la valeur à long terme de Bitcoin.

Brandon Lutnick, PDG de CEPO

Cependant, les opportunités sont tout aussi significatives. L’entrée de BSTR sur Nasdaq pourrait attirer davantage d’investisseurs institutionnels, renforçant la légitimité de Bitcoin comme actif d’entreprise. De plus, la collaboration avec Cantor Fitzgerald, qui soutient également d’autres projets crypto comme Twenty One Capital, montre une dynamique croissante dans l’intégration des cryptomonnaies aux marchés traditionnels.

L’Héritage d’Adam Back et l’Avenir de BSTR

Adam Back incarne l’esprit cypherpunk, prônant la décentralisation, la confidentialité et l’innovation ouverte. Avec BSTR, il ne se contente pas de suivre les traces de Bitcoin ; il cherche à redéfinir la manière dont les entreprises et les institutions perçoivent cet actif. En combinant son expertise technique avec une vision financière audacieuse, Back pourrait bien ouvrir une nouvelle ère pour Bitcoin.

Alors que BSTR se prépare à entrer sur Nasdaq, les yeux du monde financier sont tournés vers ce projet. Sera-t-il le catalyseur qui fera de Bitcoin un actif incontournable pour les entreprises ? Une chose est sûre : avec Adam Back à la barre, l’aventure ne fait que commencer.