Notre écosystème crypto regorge de promesses et d’innovations fascinantes. Mais il cache aussi parfois de sombres recoins où se nichent des arnaques qui brisent des vies. C’est le cas du système de Ponzi Forcount, qui vient d’être démantelé par la justice américaine. Entre 2017 et 2021, ses promoteurs ont spolié plus de 8 millions de dollars à des investisseurs, principalement issus de la communauté hispanique. Le point sur cette sordide affaire.
Des promesses en or pour appâter les victimes
Forcount avait mis en place une machine bien huilée pour attirer ses proies. Ses promoteurs, dont les désormais tristement célèbres Antonia Perez Hernandez, Nestor Nunez et Juan Tacuri, sillonnaient les États-Unis pour organiser des présentations spectaculaires. Devant un public conquis, ils promettaient monts et merveilles : des rendements faramineux et rapides grâce aux cryptomonnaies, la possibilité d’atteindre rapidement la liberté financière.
Les victimes, souvent issues de communautés hispaniques défavorisées ou de classe moyenne, ont mordu à l’hameçon. L’effet communautaire et les belles paroles des arnaqueurs ont eu raison de leur méfiance. Elles ont investi massivement, en espèces, par chèque, virement ou en cryptomonnaies, espérant réaliser le rêve qu’on leur vendait.
Un système de Ponzi doublé d’une fraude par fil
Mais derrière les paillettes et les sourires, se cachait un sombre mélange de fraude pyramidale et de fraude par fil (wire fraud). Les derniers investisseurs entrés permettaient de payer les premiers, tandis que les fonds étaient détournés via des canaux numériques. Une communication communautaire bien ficelée permettait de maintenir la supercherie.
En bref, le mode opératoire de Forcount :
- Des promesses de gains mirobolants pour attirer les victimes
- Un ciblage des communautés hispaniques vulnérables
- Un système de Ponzi où les nouveaux payent pour les anciens
- Un détournement des fonds via des canaux numériques
Des aveux et des millions à rembourser
Juan Tacuri, l’un des cerveaux de l’arnaque, avait déjà plaidé coupable en juin. Il a accepté de restituer environ 4 millions de dollars ainsi que des biens acquis avec l’argent des victimes. Son sort sera connu le 24 septembre prochain.
Le 22 juillet, c’était au tour d’Antonia Perez Hernandez et Nestor Nunez de reconnaître leur culpabilité devant la justice new-yorkaise. Les deux comparses ont avoué avoir comploté pour commettre une fraude par fil. Leur peine n’est pas encore connue. Deux autres accusés attendent encore leur procès.
La lutte sans fin contre les criminels de la crypto
Le dossier Forcount n’est malheureusement que le dernier exemple en date des arnaques qui gangrènent encore trop souvent le secteur des cryptomonnaies. On se souvient de l’affaire FTX et de la condamnation de son ex-PDG Sam Bankman-Fried à 25 ans de prison en 2023. Ou encore des déboires de Changpeng Zhao, ancien patron de Binance, concernant le blanchiment d’argent.
Malgré les efforts des régulateurs et de la justice, les escrocs continuent de sévir, attirés par l’appât du gain et les possibilités offertes par ces nouvelles technologies. Il est crucial que les autorités maintiennent la pression et que les acteurs légitimes de l’écosystème se mobilisent pour assainir le secteur. C’est à ce prix que la crypto pourra gagner une vraie légitimité.
Enfin, il est primordial que les investisseurs restent vigilants et ne se laissent pas berner par des promesses trop belles pour être vraies. Avant de confier son argent, il faut toujours se renseigner sur la fiabilité et le sérieux d’un projet. Sinon, c’est la porte ouverte aux mauvaises surprises…