Le monde des cryptomonnaies est une nouvelle fois secoué par un scandale retentissant. John Bigatton, le promoteur national australien du tristement célèbre projet BitConnect, vient d’être reconnu coupable par le tribunal de Sydney pour avoir fourni des conseils financiers sans licence appropriée entre fin 2017 et début 2018. Une condamnation qui met en lumière les dérives de certains acteurs peu scrupuleux, prêts à tout pour s’enrichir sur le dos des investisseurs.
BitConnect, une arnaque à grande échelle
Lancé en 2016, BitConnect se présentait comme une plateforme d’échange de cryptomonnaies révolutionnaire. Son fonctionnement était simple : les utilisateurs pouvaient échanger des Bitcoins contre des BitConnect Coins, la monnaie maison, afin de participer à de soi-disant opportunités d’investissement miracles. John Bigatton, chargé de promouvoir le projet en Australie, n’hésitait pas à vanter les mérites de BitConnect lors de séminaires et sur les réseaux sociaux.
Selon l’Australian Securities and Investments Commission (ASIC), le régulateur financier australien, Bigatton aurait même affirmé lors de deux séminaires que BitConnect était plus rentable que n’importe quel dépôt à terme, et que les BitConnect Coins atteindraient au moins 1000 dollars l’unité. Des promesses alléchantes, mais totalement mensongères.
Un schéma Ponzi déguisé
Car en réalité, BitConnect n’était rien d’autre qu’un vaste schéma Ponzi, une arnaque pyramidale où les premiers investisseurs sont rémunérés par l’argent des nouveaux entrants. Un château de cartes qui s’est finalement effondré début 2018, laissant des milliers d’investisseurs floués et désemparés.
La condamnation de John Bigatton par la justice australienne est donc une victoire importante pour les régulateurs et les investisseurs lésés. Bien que relâché avec une simple « reconnaissance de bonne conduite pendant trois ans », le promoteur a dû plaider coupable pour avoir fourni des services financiers sans licence appropriée.
L’importance d’un conseil financier réglementé
Cette affaire souligne l’importance cruciale d’un conseil financier encadré et réglementé, particulièrement dans le domaine complexe et volatil des cryptomonnaies. Comme le rappelle Sarah Court, vice-présidente de l’ASIC :
Fournir des conseils financiers sans licence prive les investisseurs australiens de protections clés et sape la confiance dans le secteur des services financiers.
Un fondateur en fuite
Pendant ce temps, Satish Kumbhani, le fondateur indien de BitConnect, reste introuvable depuis son inculpation par un tribunal américain en 2022 pour avoir orchestré cette arnaque internationale de 2,4 milliards de dollars. Selon un document judiciaire, il aurait quitté l’Inde pour une destination inconnue.
Une indemnisation partielle des victimes
Néanmoins, il y a une lueur d’espoir pour les victimes de BitConnect. En janvier 2023, un tribunal fédéral de San Diego a statué que plus de 800 investisseurs lésés devraient recevoir une partie des 17 millions de dollars restitués sur les 2,4 milliards escroqués.
Une indemnisation partielle qui ne compense pas les pertes subies, mais qui a le mérite de reconnaître le préjudice subi par ces investisseurs trop crédules. L’affaire BitConnect restera comme un avertissement cinglant pour tous ceux qui seraient tentés de suivre aveuglément les sirènes des gains faciles dans l’univers opaque des cryptomonnaies.
En résumé :
- John Bigatton, promoteur australien de BitConnect, condamné pour conseils financiers illégaux
- BitConnect était en réalité un schéma Ponzi ayant escroqué 2,4 milliards de dollars
- L’affaire souligne l’importance d’un conseil financier réglementé dans le domaine des cryptos
- Le fondateur de BitConnect, Satish Kumbhani, reste introuvable depuis son inculpation
- 800 victimes devraient être partiellement indemnisées à hauteur de 17 millions de dollars