Imaginez un monde où les tokens que vous stakez sur Ethereum pourraient simultanément sécuriser et bénéficier à tout un écosystème de protocoles et services. C’est précisément ce que propose le restaking, un concept innovant apparu en juin 2023 avec le lancement d’EigenLayer sur la blockchain Ethereum. Depuis, d’autres acteurs comme Karak Network et Symbiotic ont rejoint le mouvement, apportant chacun leur pierre à l’édifice de cette nouvelle ère du staking.
Staking et Liquid Staking : Les fondations du Restaking
Pour bien comprendre le restaking, il est essentiel de revenir aux bases du staking et du liquid staking. Avec le passage d’Ethereum au Proof of Stake en septembre 2022, les détenteurs d’ETH ont pu participer à la sécurisation du réseau en stakant leurs tokens. Cependant, ces ETH stakés étaient immobilisés, rendant le processus relativement illiquide.
C’est là qu’intervient le liquid staking. Des protocoles comme Lido ou Rocket Pool émettent des jetons représentant les dépôts en staking, les rendant ainsi liquides et utilisables sur d’autres protocoles DeFi. En un an, Lido est devenu le leader incontesté avec 28 milliards de dollars de TVL.
Restaking : Maximiser l’utilisation des tokens stakés
Le restaking va encore plus loin en permettant de réutiliser les tokens déjà stakés pour sécuriser d’autres services ou protocoles, sans nécessiter de nouveaux investissements. Cette approche offre plusieurs avantages :
- Efficacité du capital : pas besoin de staker des tokens supplémentaires
- Sécurité améliorée : les nouveaux protocoles bénéficient d’un pool de tokens déjà stakés et vérifiés
- Récompenses accrues : les utilisateurs génèrent des revenus en sécurisant plusieurs services simultanément
Liquid Restaking : Rendre le Restaking plus accessible
Comme pour le staking, le restaking a rapidement vu émerger des solutions de liquid restaking. Des protocoles comme EigenLayer, Karak ou Symbiotic émettent des jetons Liquid Restaking Tokens (LRT) représentant les dépôts en restaking, apportant ainsi plus de liquidité et de flexibilité.
Active Validator Sets : Les mercenaires du Restaking
Pour permettre le restaking, les protocoles s’appuient sur des groupes de validateurs appelés Active Validator Sets (AVS). Ces validateurs sont capables de sécuriser non seulement la blockchain d’origine, mais aussi d’autres chaînes en échange d’incitations supplémentaires. On peut les voir comme des mercenaires prêts à offrir leurs services au plus offrant.
EigenLayer : Le géant qui a tout déclenché
Lancé en juin 2023, EigenLayer est le pionnier du restaking sur Ethereum. Grâce à son avance, le protocole a atteint les 20 milliards de dollars de TVL à son pic, devenant le 2e plus gros protocole DeFi. En avril 2024, EigenLayer a été déployé sur le mainnet avec son premier AVS, EigenDA.
Karak Network : La polyvalence avant tout
Arrivé en décembre 2023, Karak Network se démarque en permettant le restaking de divers actifs en plus de l’ETH, comme les stablecoins, le wBTC ou encore les LRT. Multi-chaînes, Karak opère aussi sur Arbitrum, BNB Chain, Blast et Mantle. Le protocole mène actuellement une campagne de points en vue de son airdrop.
Symbiotic : La nouvelle star montante
Lancé mi-juin 2024, Symbiotic a connu un démarrage fulgurant avec 1 milliard de dollars déposés en seulement 2 semaines. Soutenu par les fondateurs de Lido et Paradigm, le protocole se différencie par son approche progressive via le bootstraping des liquidités.
Au-delà d’Ethereum : Restaking sur Bitcoin et Solana
Le restaking ne se limite pas à Ethereum. Pell Network l’a introduit sur Bitcoin, tandis que Solayer l’a déployé sur Solana. Deux initiatives prometteuses qui pourraient prendre de l’ampleur avec l’émergence des layers 2.
Indéniablement, le restaking s’impose comme un rouage essentiel de la sécurisation des blockchains du futur. Alors qu’EigenLayer règne en maître, la concurrence s’intensifie avec l’arrivée de challengers innovants comme Karak et Symbiotic. Une chose est sûre, cette industrie naissante n’a pas fini de nous surprendre !