L’après-midi du 3 juillet, à Hong Kong, un enfant de 3 ans fait ses courses avec sa mère au centre commercial Tseung Kwan O Plaza. Soudain, un inconnu s’empare de l’enfant et s’enfuit, le laissant à peine le temps de réagir. Malgré l’alerte immédiate, impossible de rattraper les ravisseurs, déjà loin. C’est le début d’un effroyable cas de kidnapping lié aux crypto-monnaies.
660 000 USDT de rançon exigés sur Telegram
Peu après l’enlèvement, les criminels diffusent des photos de l’enfant sur les réseaux sociaux. Le message est clair : pas de police si les parents veulent revoir leur fils vivant. Pour communiquer, les ravisseurs demandent à la mère d’installer Telegram et d’acheter des USDT, le stablecoin adossé au dollar, sur une plateforme d’échange OTC. Ils lui fournissent une adresse de wallet où transférer la modique somme de 660 000 USDT, soit environ 611 000 euros.
Une intervention rapide de la police
Heureusement, les autorités de Hong Kong réagissent promptement. Grâce aux images de vidéosurveillance partagées en ligne, l’inspecteur O Ji et son équipe parviennent à identifier et localiser les suspects. À 5h25 du matin, ils lancent l’assaut et secourent le bambin, sain et sauf. Deux femmes sont arrêtées et le dossier transmis au bureau d’investigation des crimes organisés.
Si cet enlèvement a connu un dénouement heureux, il met en lumière l’utilisation croissante des crypto-monnaies dans le crime organisé. L’anonymat et la décentralisation offerts par des actifs comme le bitcoin ou les stablecoins en font des outils de prédilection pour les malfaiteurs. Demande de rançon, financement illicite, blanchiment… Les exemples ne manquent pas, de la Russie aux Philippines en passant par la Corée du Sud et désormais Hong Kong.
Autres cas récents de crimes liés aux cryptos :
- France : plusieurs enlèvements et actes de torture en 2023 pour extorquer des crypto-monnaies
- Philippines : deux Chinois kidnappés et tués en juin, rançon de 2 millions $ réclamée en stablecoins
- Hausse des fraudes et vols de cryptos en Russie et Corée du Sud
Face à ce fléau, les forces de l’ordre s’organisent. Interpol a créé une unité spéciale dédiée à la lutte contre la criminalité liée aux crypto-monnaies. De leur côté, les régulateurs tentent de renforcer l’encadrement de ces actifs et les obligations des plateformes d’échange, avec un succès mitigé pour l’instant.
Une chose est sûre : avec l’adoption grandissante des monnaies numériques, les criminels continueront de chercher à en tirer profit. Aux autorités et à l’écosystème crypto de trouver les parades pour protéger les utilisateurs. L’affaire de Hong Kong nous rappelle tristement l’urgence d’agir.