En 2023, les fabricants chinois de précurseurs de drogues illicites ont reçu plus de 26 millions de dollars en cryptomonnaies, selon une étude récente de la société d’analyse blockchain TRM Labs. Un chiffre en hausse de 600% par rapport à l’année précédente, qui soulève de sérieuses inquiétudes quant à l’utilisation croissante des monnaies numériques à des fins criminelles.
Une préférence marquée pour les cryptomonnaies
D’après les données de TRM Labs, environ 60% des paiements reçus par ces fabricants étaient en Bitcoin, suivi de 30% sur la blockchain TRON et 6% sur Ethereum. Malgré cette nette préférence pour les cryptos, les manufacturiers acceptent toujours les devises traditionnelles via des services comme PayPal, MoneyGram ou des virements bancaires.
Cette tendance s’explique par les avantages que présentent les monnaies numériques pour les activités illicites : pseudonymat, transactions rapides et internationales, contournement des régulations… Des atouts qui attirent de plus en plus les acteurs du crime organisé.
L’étude révèle une concentration des ventes
Selon le rapport, 11 fabricants représentent à eux seuls 70% des ventes en cryptomonnaies. Ces précurseurs ciblent principalement les marchés nord-américains et européens, mais visent aussi la Russie pour la méphédrone. Un véritable réseau tentaculaire qui profite des failles des monnaies numériques.
Les faits marquants de l’étude de TRM Labs :
- 600% d’augmentation des dépôts en cryptos vers les fabricants chinois de drogues en 2023
- 60% des paiements effectués en Bitcoin, 30% sur TRON, 6% sur Ethereum
- 11 manufacturiers concentrent 70% des ventes en monnaies numériques
- Canada, Pays-Bas, Australie, Allemagne et États-Unis sont les principales cibles
La Chine pointée du doigt
En avril dernier, un comité du Congrès américain a accusé la Chine de subventionner la production de précurseurs de fentanyl, alimentant ainsi la crise des opioïdes aux États-Unis. Pékin accorderait des remboursements de TVA aux entreprises fabriquant ces substances, à condition qu’elles les exportent hors du pays.
Un système qui encourage la production de cette drogue de synthèse extrêmement puissante et addictive. Comme le souligne Elliptic, une autre société d’analyse blockchain, le fentanyl est 50 fois plus puissant que l’héroïne et constitue la première cause de mortalité chez les 18-45 ans aux États-Unis.
Une tendance inquiétante appelée à se renforcer
Avec une hausse de 600% en un an, il est clair que les criminels voient dans les cryptomonnaies un moyen idéal de blanchir leurs profits et d’échapper aux autorités. Cette tendance ne fera que s’accentuer si une régulation internationale stricte n’est pas mise en place rapidement.
Les récentes révélations sur les fabricants chinois doivent servir d’électrochoc. Il est urgent d’agir pour empêcher que les monnaies numériques ne deviennent le terrain de jeu favori du crime organisé. C’est un enjeu majeur de santé publique et de sécurité à l’échelle mondiale.