Imaginez un géant qui vacille. Ethereum, cette blockchain qui porte l’essentiel de la finance décentralisée, des NFT et des applications du Web3, semble aujourd’hui fragilisé. Alors que le Bitcoin peine à franchir durablement les 90 000 dollars, le prince des altcoins subit une pression vendeuse continue. Le 19 décembre 2025, le cours d’ETH oscille autour des 3 000 dollars, mais les signaux sont inquiétants. Les institutionnels fuient les ETF au comptant, et les indicateurs techniques montrent une faiblesse persistante. Une nouvelle tempête se prépare-t-elle vraiment ?
Ethereum sous pression : les chiffres qui alertent
Le marché crypto traverse une phase de consolidation douloureuse. Le sentiment général reste ancré dans la peur extrême, ce qui pèse lourdement sur les altcoins. Ethereum n’échappe pas à la règle et affiche des performances mitigées sur différentes échelles de temps.
En 24 heures, ETH gagne environ 4 %, un rebond technique bienvenu après plusieurs journées rouges. Pourtant, sur une semaine, la perte dépasse les 9 %. Sur un mois, la baisse est de 3,5 %, et sur trois mois, elle atteint un sévère 34 %. Ces chiffres traduisent une tendance baissière claire, malgré les tentatives de reprise.
Face au Bitcoin, la situation n’est guère plus reluisante. Le ratio ETH/BTC progresse de 2,6 % sur 24 heures, mais recule de 4,7 % sur une semaine et de plus de 13 % sur trois mois. Ethereum perd du terrain face au roi des cryptos, un signal souvent précurseur de sous-performance des altcoins.
Performances récentes d’Ethereum (au 19 décembre 2025)
- 24 heures (ETH/USDT) : +4,01 %
- Semaine : -9,25 %
- Mois : -3,49 %
- Trois mois : -34,04 %
- Ratio ETH/BTC semaine : -4,65 %
- Ratio ETH/BTC trois mois : -13,21 %
Les ETF Ethereum au comptant : un désamour institutionnel marqué
L’arrivée des ETF Ethereum au comptant aux États-Unis avait suscité un immense espoir. Entre avril et août 2025, les entrées de capitaux avaient soutenu une belle hausse du cours. Mais depuis la fin de l’été, le vent a tourné.
Les données montrent une domination croissante des sorties nettes. Depuis la fin octobre, les flux sont majoritairement négatifs, même lorsque le cours tente de se maintenir au-dessus des 3 000 dollars. Ce désintérêt des grands investisseurs traditionnels prive Ethereum d’un moteur essentiel de croissance.
Sans demande institutionnelle soutenue, le prix peine à trouver un nouveau souffle. Pire, la persistance des sorties pourrait accentuer la pression baissière et pousser ETH vers des niveaux psychologiques beaucoup plus bas.
Les institutionnels ont été le carburant de la hausse printanière d’Ethereum. Leur absence actuelle laisse le champ libre aux vendeurs et fragilise sérieusement la structure haussière.
Analyse technique : un rebond fragile sur un support clé
En unité de temps quotidienne, le chandelier du jour montre un rebond depuis le support horizontal des 2 800 dollars. Ce niveau a déjà prouvé sa solidité à plusieurs reprises ces derniers mois, les acheteurs intervenant systématiquement pour défendre cette zone.
Cependant, la reprise reste timide. Le cours bute immédiatement contre le ruban des moyennes mobiles exponentielles 9 et 18, qui restent orientées à la baisse. Ces EMA agissent comme une résistance dynamique et limitent pour l’instant tout développement haussier significatif.
Le RSI quotidien oscille autour de 50, sans véritable momentum. Pour qu’un rebond durable s’installe, il faudrait voir cet indicateur dépasser clairement les 58 et s’installer en zone haussière.
Scénarios techniques à court et moyen terme
- Scénario haussier : Franchissement des EMA 9/18 et retour vers la résistance à 3 500 $. Validation avec un RSI > 58.
- Scénario neutre : Consolidation entre 2 800 $ et 3 200 $ en attendant un catalyseur.
- Scénario baissier : Perte du support 2 800 $, ouverture vers 2 350 $, puis potentiellement le seuil psychologique des 2 000 $.
Pourquoi les institutionnels délaissent-ils Ethereum ?
Plusieurs facteurs expliquent ce reflux des capitaux traditionnels. Tout d’abord, la performance relative décevante face au Bitcoin. Les investisseurs institutionnels, souvent plus conservateurs, préfèrent se concentrer sur l’actif le plus liquide et le moins risqué en période d’incertitude.
Ensuite, l’absence de catalyseurs majeurs à court terme. Le hard fork Fusaka a été déployé avec succès début décembre, mais ses améliorations techniques (notamment sur les frais et la scalabilité) ne se traduisent pas encore par une adoption massive visible.
Enfin, la concurrence croissante des layers 2 et des blockchains alternatives capte une partie de l’activité. Même si Ethereum reste dominant, la fragmentation de la liquidité joue en sa défaveur auprès des grands fonds.
Les points de vigilance pour les semaines à venir
Le premier élément à surveiller sera évidemment le comportement des ETF. Un retour des entrées nettes positives, même modeste, pourrait redonner confiance et soutenir un rebond plus franc.
Le second concerne l’évolution macroéconomique. Une détente supplémentaire sur l’inflation américaine ou des signes de pivot plus marqué de la Fed pourraient favoriser un retour du risque sur les actifs numériques.
Enfin, l’activité on-chain reste à observer. Si les volumes de transactions et les dépôts en staking reprennent significativement, cela constituerait un signal fondamental positif.
Vers un scénario catastrophe à 2 000 dollars ?
Le seuil psychologique des 2 000 dollars n’est pas anodin. Il correspond à un ancien sommet historique (atteint en 2021) et à un niveau où de nombreux investisseurs ont accumulé. Une cassure confirmerait une nouvelle jambe baissière majeure et pourrait déclencher des liquidations en cascade.
Cependant, l’histoire d’Ethereum montre une résilience remarquable lors des cycles baissiers précédents. Les fondamentaux (adoption DeFi, tokenisation RWA, développement des layers 2) restent solides à long terme.
La question est donc surtout de timing. Les prochains jours autour du support à 2 800 dollars seront décisifs. Une défense réussie pourrait ouvrir la porte à une consolidation salvatrice avant une nouvelle impulsion haussière en 2026.
Dans les marchés baissiers, la patience est souvent la meilleure arme. Ethereum a déjà prouvé qu’il savait rebondir plus fort après chaque tempête.
Conclusion : prudence mais pas panique
Au 19 décembre 2025, Ethereum traverse une zone de turbulence importante. Le manque de soutien institutionnel via les ETF et la faiblesse technique actuelle justifient une grande prudence à court terme.
Cela dit, les fondamentaux de la blockchain restent intacts et les cycles crypto ont toujours réservé des surprises. Les investisseurs patients pourraient voir dans cette correction une opportunité d’accumulation progressive.
Le marché nous dira bientôt si cette tempête n’est qu’un orage passager ou le prélude à une correction plus profonde. En attendant, la vigilance reste de mise.
(Article basé sur les données de marché au 19 décembre 2025. Les analyses présentées ne constituent pas un conseil en investissement.)
