Imaginez un monde où lancer un modèle d’intelligence artificielle aussi gourmand que Llama 70B ou Stable Diffusion ne coûte plus des milliers de dollars par mois chez AWS ou Azure. Un monde où des milliers de GPU appartenant à des particuliers, des studios ou des datacenters collaborent sans intermédiaire centralisé. Ce futur, qui semblait encore réservé aux papiers de recherche, vient peut-être de faire un bond gigantesque grâce à une annonce faite à Dubaï.
FAR Labs dévoile FAR AI : la révolution de l’inférence décentralisée est lancée
Le 3 décembre 2025, en plein cœur de la Binance Blockchain Week, FAR Labs a organisé un événement ultra-select baptisé Proof of Inference : DePIN & AI Builders Night au Monkey Bar de Dubaï. Devant un parterre d’investisseurs, de fonds, d’opérateurs d’exchanges et de builders infrastructure, Ilman Shazhaev, fondateur de Dizzaract et patron de FAR Labs, a présenté pour la toute première fois FAR AI : une couche d’inférence IA entièrement décentralisée.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’annonce n’est pas passée inaperçue.
Mais qu’est-ce que FAR AI exactement ?
FAR AI est un réseau DePIN (Decentralized Physical Infrastructure Network) spécialisé dans le calcul IA. Concrètement, il connecte des GPU du monde entier (particuliers, studios de jeux, mineurs reconvertis, datacenters sous-utilisés) pour former une seule et unique super-machine capable d’exécuter des tâches d’inférence à très grande échelle.
Pas de serveur central, pas de point de défaillance unique, pas d’abonnement exorbitant chez les géants du cloud. Juste un marché ouvert où l’offre et la demande de puissance de calcul s’équilibrent en temps réel.
« Tout le monde parle d’IA, de gaming et de blockchain comme de secteurs séparés. Mais nous voyons qu’ils ont exactement le même problème : ils ont besoin d’une infrastructure qui scale sans goulots d’étranglement centralisés. FAR AI a été conçu pour être cette couche. »
Ilman Shazhaev, CEO de Dizzaract & FAR Labs
Une architecture « anti-whale » qui change la donne
Ce qui distingue FAR AI de projets similaires (Akash, Render, io.net, etc.), c’est sa volonté affichée de rester vraiment décentralisé. Le protocole repose sur trois piliers :
- Zéro staking obligatoire pour participer : pas besoin de bloquer des dizaines de milliers de dollars pour faire tourner un nœud.
- Mécanismes anti-concentration (« anti-whale ») qui empêchent un acteur de monopoliser la puissance de calcul.
- Répartition équitable des récompenses basée sur la qualité et la disponibilité réelle du matériel.
Résultat : même un gamer avec une RTX 4090 dans son salon peut participer et être rémunéré décemment, sans se faire écraser par des fermes industrielles.
Dizzaract, le géant du gaming MENA derrière le projet
FAR Labs n’est pas né de nulle part. C’est la division deep-tech de Dizzaract, le plus gros studio de jeux vidéo de la région MENA (plus de 80 employés dans 25 pays), soutenu directement par le gouvernement d’Abou Dabi.
Le studio est connu pour :
- Farcana, un shooter TPS play-to-own à succès sur Bitcoin.
- GAMED, une couche d’identité joueur alimentée par IA.
- Un savoir-faire unique en IA adaptative et économies numériques.
C’est justement en cherchant à réduire leurs propres coûts de calcul pour entraîner leurs modèles d’IA gaming que l’équipe a eu l’idée de FAR AI. Ils ont tout simplement décidé d’ouvrir leur infrastructure au monde entier.
Tokenomics : des buybacks et burns dès 2026
Ilman Shazhaev l’a confirmé noir sur blanc : le protocole prévoit des rachats et brûlages de tokens à partir de 2026, financés directement par les revenus générés par la plateforme.
Un signal fort envoyé aux investisseurs : l’équipe croit dur comme fer à l’adoption réelle de FAR AI et est prête à sacrifier une partie de la trésorerie pour soutenir la valeur long terme du token.
Les signaux qui ne trompent pas après l’événement :
- Le nouveau site FAR Labs mis en ligne le soir même.
- Des discussions très avancées avec plusieurs exchanges majeurs (top 10).
- Des fonds régionaux et internationaux qui ont déjà manifesté leur intérêt pour une levée stratégique.
- Une présence confirmée à Bitcoin MENA, Abu Dhabi Finance Week et Solana Breakpoint 2025.
Pourquoi cette annonce pourrait marquer un tournant
Le marché de l’inférence IA est en train d’exploser. Selon les estimations, il devrait dépasser les 200 milliards de dollars d’ici 2027. Aujourd’hui, plus de 90 % de cette valeur est capturée par trois acteurs : AWS, Google Cloud et Microsoft Azure.
FAR AI arrive au moment parfait :
- Les prix du cloud computing IA deviennent prohibitifs pour les startups et les chercheurs indépendants.
- De plus en plus de gamers et de mineurs cherchent à rentabiliser leurs GPU après la fin du bull run mining.
- La méfiance envers les géants américains grandit (coupures arbitraires, censure, dépendance géopolitique).
Si FAR Labs parvient à livrer une expérience aussi fluide que les solutions centralisées tout en restant 5 à 10 fois moins cher, l’adoption pourrait être fulgurante.
Les défis qui restent à relever
Soyons honnêtes : le chemin est encore long.
- Assurer une latence stable avec des GPU répartis aux quatre coins du globe.
- Garantir la sécurité des modèles uploadés (confidentialité, propriété intellectuelle).
- Convaincre les gros clients institutionnels de migrer depuis AWS.
- Éviter les attaques Sybil malgré l’absence de staking lourd.
Mais l’équipe semble consciente de ces enjeux et mise sur son expérience gaming (où la latence et la sécurité sont critiques) pour se différencier.
Et maintenant ?
Le site est en ligne, les premières intégrations techniques arrivent, et la communauté commence à se structurer. Reste à voir si FAR AI tiendra ses promesses en 2026, année où les premiers buybacks massifs sont annoncés.
Une chose est sûre : dans un secteur où tout le monde parle d’IA décentralisée depuis des années sans jamais vraiment livrer, FAR Labs vient de passer de la parole aux actes. Et ça, ça fait du bruit.
Affaire à suivre de très près.
