Saviez-vous que des criminels utilisent désormais l’or comme refuge pour blanchir des cryptomonnaies ? Une arrestation retentissante en Thaïlande a récemment mis en lumière un réseau sophistiqué qui a transformé des millions de dollars en lingots d’or. Cette affaire, impliquant un Sud-Coréen de 33 ans, révèle les nouvelles tactiques des escrocs dans l’univers des cryptomonnaies.
Un Coup de Filet Majeur en Thaïlande
Le 23 août 2025, les autorités thaïlandaises ont frappé un grand coup à l’aéroport de Suvarnabhumi. Un homme, identifié comme Han, a été arrêté pour son rôle présumé dans une opération de blanchiment d’argent d’envergure. Ce Sud-Coréen est accusé d’avoir converti plus de 47 millions de dollars en cryptomonnaie USDT en or, en seulement trois mois.
Cette opération n’était pas un simple transfert de fonds. Han aurait agi comme un maillon clé dans un réseau international, reliant des escrocs opérant des centres d’appels frauduleux à des fournisseurs d’or à l’étranger. Une affaire qui montre à quel point les cryptomonnaies, souvent vantées pour leur transparence, peuvent être détournées.
Comment Fonctionnait ce Réseau ?
Le schéma était ingénieux. Les escrocs attiraient leurs victimes avec des promesses de gains rapides grâce à des tâches en ligne simples. Au départ, certains recevaient même de petits paiements pour gagner leur confiance. Puis, la supercherie prenait une autre ampleur : les victimes étaient incitées à investir dans des projets cryptos fictifs, avec des promesses de rendements de 30 à 50 %.
Les escrocs ont exploité la confiance des victimes, leur faisant croire qu’un simple clic pouvait les rendre riches.
Pol Maj Gen Athip Phongsiwapai, commandant de la TCSD
Une fois les fonds collectés, les comptes des victimes étaient gelés, rendant tout retrait impossible. Ces fonds, convertis en USDT, passaient ensuite par les portefeuilles de Han pour être transformés en lingots d’or, rendant leur traçabilité plus complexe.
Le Rôle Central de Han
Han, âgé de 33 ans, n’était pas un simple exécutant. Selon les enquêteurs, il collaborait avec des fournisseurs d’or internationaux et organisait des transactions impliquant au moins 10 kilogrammes d’or par opération. En trois mois, entre janvier et mars 2024, il aurait facilité plus de 30 transactions.
Ce que l’on sait du parcours de Han :
- Il a étudié en Chine pendant six ans.
- Employé par une entreprise sud-coréenne spécialisée dans la conversion d’actifs numériques en commodités physiques.
- Son téléphone contenait des logs de portefeuilles crypto et des preuves de transactions massives.
Son arrestation a permis de récupérer des données cruciales. Son téléphone, saisi à l’aéroport, contenait des accès à de multiples comptes crypto, confirmant son rôle central dans ce réseau.
Un Réseau Plus Large
Han n’était pas seul. Avant son arrestation, la police thaïlandaise avait déjà interpellé dix autres suspects, dont cinq accusés de blanchiment et cinq autres pour gestion de comptes bancaires mules. Ce réseau, actif dès 2024, s’appuyait sur des centres d’appels frauduleux opérant à l’international.
Les enquêteurs estiment que ce système est représentatif d’une tendance croissante : l’utilisation des cryptomonnaies pour blanchir des fonds illicites via des actifs tangibles comme l’or. Cette méthode complique la traçabilité, car l’or, contrairement aux cryptos, ne laisse pas de trace numérique évidente.
Une Lutte Mondiale Contre le Blanchiment
L’affaire thaïlandaise s’inscrit dans un contexte mondial de lutte contre le blanchiment via les cryptomonnaies. En juillet 2025, un tribunal de Pékin a condamné sept personnes dans une affaire de 20 millions de dollars impliquant des fonds détournés via des exchanges offshore. Aux États-Unis, un entrepreneur russe a été inculpé pour un schéma de blanchiment de 500 millions de dollars.
Les criminels exploitent la rapidité des cryptomonnaies, mais les autorités s’adaptent vite.
Analyste anonyme du secteur crypto
Ces cas montrent que les autorités internationales intensifient leurs efforts. Les outils d’analyse blockchain, comme ceux utilisés par la Technology Crime Suppression Division en Thaïlande, permettent de retracer les transactions, même lorsque les criminels tentent de brouiller les pistes.
Pourquoi l’Or ?
L’or est un choix stratégique pour les blanchisseurs. Contrairement aux cryptomonnaies, qui laissent une trace sur la blockchain, l’or peut être transporté et vendu sans enregistrement numérique. De plus, sa valeur universelle en fait un actif de choix pour les réseaux criminels.
Pourquoi l’or attire les criminels :
- Valeur stable : Contrairement aux cryptos, l’or conserve une valeur constante.
- Anonymat : Les transactions physiques échappent aux registres numériques.
- Portabilité : Facile à transporter et à stocker.
Cette affaire met en lumière une faille dans l’écosystème crypto : bien que la blockchain soit transparente, les criminels trouvent des moyens de contourner cette transparence en convertissant leurs fonds en actifs physiques.
Les Défis pour les Autorités
Les autorités thaïlandaises, grâce à leur Technology Crime Suppression Division, ont montré leur capacité à traquer les criminels dans l’espace crypto. Cependant, la nature transfrontalière de ces réseaux pose des défis majeurs. Les collaborations internationales sont essentielles pour démanteler ces organisations.
En outre, l’évolution rapide des technologies crypto complique la tâche. Les criminels adoptent des méthodes comme les bridges ou les mixers pour brouiller les pistes, rendant la traque encore plus complexe.
Que Nous Réserve l’Avenir ?
Cette arrestation n’est qu’un début. Les autorités thaïlandaises explorent de nouvelles pistes trouvées sur les appareils de Han. D’autres arrestations pourraient suivre, et cette affaire pourrait révéler des ramifications encore plus vastes.
Pour les investisseurs, cette histoire rappelle l’importance de la vigilance. Les promesses de rendements élevés sont souvent des pièges. Vérifier la légitimité des plateformes et se méfier des offres trop alléchantes est crucial dans un secteur encore jeune et en évolution.
La cryptomonnaie n’est pas un crime, mais elle attire ceux qui en profitent.
Expert en cybersécurité
En conclusion, cette affaire illustre la double nature des cryptomonnaies : un outil d’innovation, mais aussi une arme pour les criminels. Alors que les autorités affinent leurs méthodes, les utilisateurs doivent redoubler de prudence pour ne pas tomber dans les filets des escrocs.
