Imaginez un instant : un jeton numérique prometteur, soutenu par une figure politique de renom, qui s’effondre en quelques jours sous le poids d’accusations explosives. C’est l’histoire du LIBRA, un memecoin lancé sur la blockchain Solana qui, loin de révolutionner le monde des cryptomonnaies, a plongé ses investisseurs dans un scandale retentissant. En ce 18 mars 2025, alors que les regards se tournent vers les États-Unis, les créateurs de ce projet controversé se retrouvent sous le feu des projecteurs judiciaires.
Un Lancement Prometteur Tourné au Cauchemar
Tout a commencé à la mi-février 2025, lorsque le LIBRA a fait son apparition sur Solana, une blockchain réputée pour sa rapidité et ses faibles coûts. Porté par une vague d’enthousiasme, ce jeton a rapidement attiré l’attention grâce à un soutien inattendu : celui de Javier Milei, président de l’Argentine. Mais ce qui semblait être une opportunité en or s’est vite transformé en désillusion pour des milliers d’investisseurs.
Les Origines du Projet : Une Idée Signée Hayden Davis
Derrière le LIBRA se cache Hayden Davis, un entrepreneur américain à la tête de Kelsier Ventures. Peu après le lancement, Davis a revendiqué la paternité de ce memecoin, affirmant vouloir en faire un symbole de liberté économique. Mais cette ambition a vite été éclipsée par des révélations troublantes sur la manière dont le projet a été orchestré.
Les acteurs clés du scandale :
- Hayden Davis : Fondateur de Kelsier Ventures et cerveau présumé du projet.
- KIP Protocol : Partenaire technique impliqué dans le lancement.
- Meteora : Plateforme accusée d’avoir facilité une manipulation des prix.
Si le nom de Davis résonne aujourd’hui dans les tribunaux, c’est parce que son projet a été accusé d’avoir été conçu pour enrichir une poignée d’initiés au détriment des petits investisseurs. Une plainte déposée récemment à New York met en lumière des pratiques douteuses qui auraient précipité l’effondrement du LIBRA.
Une Plainte Explosive aux États-Unis
Le 18 mars 2025, le cabinet Burwick Law a annoncé avoir déposé un recours collectif devant la Cour suprême de New York. Cette action en justice vise directement Kelsier Ventures, KIP Protocol et Meteora, accusés d’avoir orchestré un lancement trompeur. Selon les plaignants, ces entités auraient utilisé des tactiques sournoises pour manipuler le marché et duper les acheteurs.
Nous affirmons que Kelsier, KIP et Meteora ont conçu un lancement déloyal du jeton LIBRA, trompant les investisseurs et causant des pertes massives.
Burwick Law
Les accusations sont graves : utilisation de pools de liquidité unilatéraux via Meteora pour gonfler artificiellement le prix, rétention de 85 % des jetons par les initiés, et retraits massifs d’actifs stables après le lancement. Résultat ? Une chute brutale de la valeur du LIBRA, laissant les investisseurs ordinaires sur le carreau.
Javier Milei : Un Soutien Controversé
Au cœur de cette tempête, un nom revient sans cesse : Javier Milei. Le président argentin, connu pour ses positions libérales et son intérêt pour les cryptomonnaies, a publiquement soutenu le LIBRA avant son lancement. Cette implication a-t-elle servi à légitimer un projet douteux ? La plainte américaine le suggère, affirmant que les créateurs ont exploité son influence pour attirer les foules.
En Argentine, l’affaire fait également des vagues. La justice locale enquête sur les liens entre Milei, sa famille et le jeton, tandis qu’un avocat a même requis l’intervention d’Interpol pour localiser Hayden Davis. Entre Buenos Aires et New York, le scandale prend une dimension internationale.
Manipulation et Profits : Les Mécanismes Décortiqués
Pour comprendre comment le LIBRA a pu dérailler aussi rapidement, il faut plonger dans les rouages de son lancement. Selon la plainte, les créateurs auraient mis en place une stratégie savamment orchestrée. D’abord, ils auraient utilisé des pools de liquidité unilatéraux sur Meteora, une pratique qui permet de fixer un prix initial artificiellement élevé.
Ensuite, en verrouillant 85 % des jetons au moment du lancement, les initiés se sont assuré un contrôle total sur l’offre. Une fois le prix gonflé par la frénésie des acheteurs, ils auraient discrètement retiré des millions en actifs stables, provoquant un effondrement inévitable. Une manoeuvre digne d’un film hollywoodien, mais aux conséquences bien réelles.
Les étapes présumées de la manipulation :
- Création de pools unilatéraux pour fixer un prix élevé.
- Blocage de 85 % des jetons pour limiter l’offre.
- Retrait massif d’actifs par les initiés après le pic.
Les Conséquences pour les Investisseurs
Pour les petits porteurs, l’aventure LIBRA s’est soldée par des pertes colossales. Alors que les initiés empochaient des profits juteux, la valeur du jeton s’est écroulée, parfois en l’espace de quelques heures. Un scénario qui rappelle les pires heures des rug pulls, ces arnaques tristement célèbres dans l’univers crypto.
Ce désastre a ravivé les débats sur la régulation des cryptomonnaies. Comment protéger les investisseurs face à des projets aussi opaques ? La réponse reste incertaine, mais l’affaire LIBRA pourrait bien marquer un tournant dans la lutte contre les manipulations de marché.
Une Affaire à Suivre de Près
À l’heure actuelle, l’avenir du recours collectif reste incertain. Si la justice américaine tranche en faveur des plaignants, les créateurs du LIBRA pourraient faire face à des sanctions lourdes. En parallèle, l’enquête argentine pourrait révéler de nouvelles ramifications, notamment sur le rôle exact de Javier Milei.
L’affaire LIBRA montre à quel point le Far West des cryptos reste vulnérable aux abus.
Un analyste anonyme
Pour les observateurs, ce scandale dépasse le simple cas d’un jeton raté. Il interroge la crédibilité des memecoins, la responsabilité des influenceurs politiques et la transparence des projets sur Solana. Une chose est sûre : l’histoire du LIBRA n’a pas fini de faire parler d’elle.