Gouvernance Solana : SIMD-0228 Rejetée, SMID-0123 Adoptée

Et si une simple décision communautaire pouvait redéfinir l’avenir d’une blockchain ? En ce mois de mars 2025, Solana, l’un des réseaux les plus dynamiques du monde des cryptomonnaies, a été le théâtre de débats intenses autour de sa gouvernance. Deux propositions majeures, SIMD-0228 et SMID-0123, ont captivé l’attention des utilisateurs. L’une a été rejetée, l’autre adoptée avec enthousiasme. Que révèlent ces choix sur les priorités de la communauté et l’évolution de Solana ? Plongeons dans cette actualité brûlante pour décrypter ses enjeux.

Gouvernance sur Solana : un tournant décisif

La gouvernance décentralisée est au cœur des blockchains modernes, et Solana ne fait pas exception. Ces derniers mois, les discussions autour des mécanismes économiques du réseau ont pris une ampleur inédite. Alors que le jeton SOL traverse une période de turbulences, marquée par une baisse de sa valeur et un essoufflement de l’engouement pour les memecoins, la communauté a dû trancher sur des propositions qui pourraient façonner son avenir. SIMD-0228 et SMID-0123, bien que distinctes, touchent toutes deux à des aspects fondamentaux : l’inflation et la redistribution des revenus.

SIMD-0228 : une ambition audacieuse qui divise

Imaginez un système où l’émission de nouveaux jetons s’adapte en temps réel aux comportements des utilisateurs. C’est précisément ce que proposait SIMD-0228, une initiative visant à rendre l’inflation du SOL dynamique. Depuis ses débuts, Solana suit une trajectoire d’inflation préétablie : un taux initial de 8 %, diminuant progressivement jusqu’à un plancher de 1,5 %. Une mécanique simple, mais rigide, qui ne tenait pas compte des réalités du marché.

Avec SIMD-0228, l’idée était de briser cette rigidité. La proposition introduisait un modèle basé sur le staking : si moins de la moitié des SOL en circulation étaient mis en jeu, l’inflation augmenterait pour encourager cette pratique. À l’inverse, si plus de 50 % des jetons étaient stakés, elle diminuerait, potentiellement jusqu’à zéro, limitant ainsi la dilution pour les détenteurs. Une approche séduisante sur le papier, mais qui a suscité des réserves.

Malgré son ambition, cette proposition n’a pas convaincu. Lancé en mars 2025, le vote s’est achevé le 14 avec un résultat sans appel : seulement 43,5 % de votes favorables, loin du seuil requis de 66,67 %. Un échec qui soulève des questions. La communauté a-t-elle jugé le mécanisme trop complexe ? Ou craint-elle une instabilité économique ? Les 27 % de votes contre et les 3 % d’abstentions montrent une fracture nette dans les opinions.

« Un modèle dynamique peut stimuler le staking, mais il risque aussi de déstabiliser la predictability qui rassure les investisseurs. »

Un membre anonyme de la communauté Solana

SMID-0123 : les stakers à l’honneur

Pendant que SIMD-0228 sombrait, une autre proposition gagnait les faveurs de la communauté. SMID-0123, validée le même jour avec 74,91 % des voix, marque un tournant dans la gestion des frais sur Solana. Jusqu’ici, les validateurs conservaient l’intégralité des revenus générés par les transactions. Désormais, une partie de ces frais sera redistribuée aux délégateurs, ces utilisateurs qui confient leurs SOL aux validateurs pour sécuriser le réseau.

Cette mesure répond à une demande ancienne : rendre le staking plus attractif et équitable. En intégrant ce mécanisme directement au protocole, Solana renforce l’incitation à participer à la sécurité du réseau tout en valorisant ses utilisateurs les plus engagés. Un choix qui contraste avec l’approche plus spéculative de SIMD-0228.

Un vote révélateur des priorités

Pourquoi une proposition a-t-elle échoué là où l’autre a triomphé ? Le rejet de SIMD-0228 semble indiquer une préférence pour la stabilité. Modifier l’inflation, même de manière intelligente, introduit une part d’incertitude que beaucoup ne sont pas prêts à accepter. À l’inverse, SMID-0123 offre une récompense tangible et immédiate aux stakers, sans bouleverser les fondations économiques du réseau.

Ces décisions interviennent dans un contexte délicat pour Solana. La TVL (valeur totale verrouillée) a chuté de 40 % en un mois, et l’engouement pour les memecoins, qui avait porté le réseau à son apogée, s’essouffle. Le cours du SOL subit lui aussi une pression à la baisse. Dans ce climat, la communauté semble privilégier des mesures concrètes et rassurantes plutôt que des expérimentations risquées.

Les implications pour l’écosystème Solana

Le rejet de SIMD-0228 ne signifie pas la fin des débats sur l’inflation. La question reste ouverte : comment Solana peut-il équilibrer la création de nouveaux jetons sans pénaliser ses détenteurs ? Certains observateurs estiment que des ajustements futurs pourraient voir le jour, mais sous une forme moins radicale. Pour l’heure, le statu quo prévaut, avec une inflation qui poursuit sa lente décroissance.

De son côté, l’adoption de SMID-0123 pourrait redynamiser le staking. En offrant une part des frais aux délégateurs, Solana renforce son attractivité face à des concurrents comme Ethereum ou Avalanche. Cela pourrait également stabiliser le réseau en encourageant une participation accrue, un atout précieux alors que la concurrence dans l’univers des blockchains s’intensifie.

« SMID-0123 est une victoire pour les petits stakers, ceux qui font vivre le réseau au quotidien. »

Un délégateur actif sur Solana

Vers où va Solana ?

À l’aube de cette nouvelle ère, Solana se trouve à un carrefour. Les choix de gouvernance de mars 2025 montrent une communauté pragmatique, attachée à des bénéfices immédiats plutôt qu’à des révolutions structurelles. Mais les défis demeurent : la chute de la TVL, la volatilité du SOL et la nécessité de se réinventer après la vague des memecoins exigent des réponses.

Les mois à venir seront cruciaux. Si SMID-0123 dope le staking, cela pourrait redonner un souffle au réseau. Mais sans innovation sur des fronts comme l’inflation ou l’adoption institutionnelle, Solana risque de perdre du terrain. Une chose est sûre : la voix de la communauté continuera de guider son destin.