Et si les memecoins, ces cryptomonnaies souvent moquées pour leur légèreté, venaient de gagner une bataille décisive ? Le 27 février 2025, la Division des Finances Corporatives de la SEC a secoué le monde de la crypto avec une annonce inattendue : les memecoins ne seraient pas considérés comme des valeurs mobilières. Une décision qui pourrait redéfinir les règles du jeu pour ces jetons nés de l’humour et de la viralité, mais qui soulève aussi des questions brûlantes sur leur avenir.
Une Révolution Signée SEC : Les Memecoins Hors du Cadre des Securities
Longtemps dans le viseur des régulateurs, les cryptomonnaies ont souvent été scrutées à travers le prisme strict des lois financières américaines. Mais cette fois, la SEC semble changer de ton. Dans un communiqué récent, ses experts ont tranché : les memecoins, ces jetons inspirés de mèmes comme Shiba Inu ou Pepe, ne répondent pas aux critères d’une *security* tels que définis par le célèbre test de Howey. Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement ?
Pourquoi les Memecoins Échappent-ils à la Régulation ?
Pour comprendre cette décision, il faut plonger dans les arguments avancés par la SEC. Selon elle, les memecoins ne sont pas des investissements au sens classique du terme. Leur valeur repose davantage sur la spéculation et la demande du marché que sur les efforts structurés d’une équipe dirigeante. En d’autres termes, ils s’apparentent plus à des objets de collection qu’à des actions ou des obligations.
Les memecoins sont achetés pour le divertissement, l’interaction sociale et des raisons culturelles, un peu comme des cartes Pokémon ou des œuvres d’art numériques.
Un responsable de la SEC
Contrairement à une entreprise traditionnelle qui lève des fonds pour développer un projet, les memecoins n’ont pas de structure centralisée promettant des rendements à long terme. Leur succès dépend de l’engouement collectif, souvent alimenté par les réseaux sociaux et les communautés en ligne. C’est cette absence d’**entreprise commune** qui les distingue des securities, selon les critères juridiques américains.
Le Test de Howey : La Clé de la Décision
Le test de Howey, établi en 1946 par la Cour suprême des États-Unis, est la boussole qui guide la SEC pour déterminer si un actif est une valeur mobilière. Pour qu’un actif tombe sous cette catégorie, il doit répondre à quatre critères précis :
Les quatre piliers du test de Howey :
- Un investissement d’argent.
- Dans une entreprise commune.
- Avec une attente de profits.
- Dérivés principalement des efforts d’autrui.
Si les memecoins cochent la première case (un achat avec de l’argent), ils échouent sur les autres. Pas de fonds centralisés, pas de promesses de croissance par une équipe dirigeante : leur valeur fluctue au gré des tendances et des humeurs du marché. Un peu comme un tableau de maître ou une pièce de monnaie rare, leur prix dépend de ce que les gens sont prêts à payer, pas d’un business plan.
Un Changement de Cap pour la SEC ?
Cette annonce marque un tournant par rapport à l’ère Gary Gensler, ancien président de la SEC, qui voyait presque toutes les cryptomonnaies (sauf Bitcoin) comme des securities. Sous sa direction, des géants comme Coinbase ou Ripple ont été poursuivis en justice. Aujourd’hui, avec une direction plus favorable à la crypto, la SEC adopte une posture moins rigide, du moins pour les memecoins.
Pour autant, cette décision ne fait pas l’unanimité. Certains y voient une clarification bienvenue, tandis que d’autres craignent qu’elle n’ouvre la porte à des abus. Car si les memecoins ne sont pas régulés comme des securities, qu’en est-il des escroqueries qui pourraient en découler ?
Les Limites de l’Exception Memecoin
La SEC n’a pas donné un blanc-seing total. Elle précise que cette interprétation ne s’applique qu’aux memecoins correspondant à sa définition : des jetons portés par la hype, sans structure entrepreneuriale. Si un projet se fait passer pour un memecoin pour contourner les règles, il pourrait quand même tomber sous le coup de la loi.
De plus, les fraudes restent dans le collimateur. Même si les memecoins ne sont pas des securities, les pratiques trompeuses (comme les *pump and dump*) pourraient attirer l’attention d’autres régulateurs fédéraux ou étatiques. La vigilance reste donc de mise.
Les escroqueries autour des memecoins ne disparaîtront pas avec cette décision. Elles changeront juste de forme.
Un analyste crypto anonyme
Cette nuance est cruciale. La SEC veut éviter que sa déclaration ne soit perçue comme une invitation à la dérégulation totale. Elle insiste aussi sur le fait que cette position n’a pas de valeur juridique contraignante : c’est une interprétation de ses équipes, pas une règle officielle.
Quel Impact sur le Marché des Memecoins ?
À court terme, cette annonce pourrait doper l’attrait des memecoins. Leur statut de « non-securities » les rend plus accessibles aux créateurs et aux investisseurs, sans les lourdeurs administratives liées à l’enregistrement auprès de la SEC. Des jetons comme Shiba Inu, Pepe ou Bonk pourraient voir leur popularité grimper encore plus.
Mais à plus long terme, l’absence de régulation stricte pourrait aussi accentuer leur volatilité. Sans garde-fous, les memecoins restent des actifs spéculatifs, sensibles aux buzz et aux crashes soudains. Les données du 28 février 2025 montrent d’ailleurs une chute générale des prix : Shiba Inu à 0,0000131 $, Pepe à 0,0000074 $, Bonk à 0,0000122 $. Une tendance qui rappelle leur nature imprévisible.
Exemples de memecoins et leurs variations récentes :
- Shiba Inu : -10,86 % à 0,0000131 $
- Pepe : -14,04 % à 0,0000074 $
- Bonk : -12,57 % à 0,0000122 $
- Dogwifhat : -8,52 % à 0,561244 $
Un Avenir Incertain mais Plein de Potentiel
En définitive, cette décision de la SEC ouvre une nouvelle ère pour les memecoins. Elle les légitime en tant que phénomène culturel et économique, tout en laissant planer des incertitudes sur leur encadrement. Pour les investisseurs, c’est une opportunité de diversification, mais aussi un rappel des risques inhérents à ces jetons fantasques.
Et vous, que pensez-vous de cette annonce ? Les memecoins sont-ils l’avenir de la crypto, ou une bulle prête à éclater ? Une chose est sûre : en 2025, ils n’ont pas fini de faire parler d’eux.