Qui aurait cru que l’ancien évangéliste de Bitcoin, surnommé “Bitcoin Jesus”, se retrouverait un jour dans la tourmente judiciaire, au point de supplier le Président des États-Unis pour une grâce ? C’est pourtant la situation inédite dans laquelle se trouve Roger Ver, accusé de fraude fiscale pour un montant colossal de 48 millions de dollars !
Le parcours tumultueux de “Bitcoin Jesus”
Roger Ver a longtemps été l’un des plus ardents défenseurs de Bitcoin, gagnant même le surnom de “Bitcoin Jesus” pour son prosélytisme sans faille. Mais en 2017, coup de théâtre : il renie son “dieu” numérique pour se convertir au Bitcoin Cash, un fork controversé. Un revirement qui a fait grand bruit dans la communauté crypto.
Mais les ennuis ne faisaient que commencer pour celui qui pensait peut-être échapper au fisc américain en renonçant à sa citoyenneté US dès 2014, au profit de la petite île caribéenne de Saint-Kitts-et-Nevis. Peine perdue, l’IRS (le fisc américain) lui réclame aujourd’hui des comptes, et pas qu’un peu : 48 millions de dollars pour être exact, l’accusant de fraude fiscale !
Face à cette épée de Damoclès judiciaire, Roger Ver risque théoriquement jusqu’à 109 ans derrière les barreaux. Un véritable cauchemar qui l’a poussé à implorer la clémence présidentielle auprès de Donald Trump en personne, nouvellement réinvesti à la Maison Blanche.
Elon Musk s’oppose à la grâce de Ver
Mais c’était sans compter sur l’inflexibilité toute particulière d’Elon Musk sur le sujet. Le fantasque milliardaire, devenu récemment conseiller spécial à la tête du Département pour l’Efficacité Gouvernementale, a vertement taclé la demande de grâce de Roger Ver sur son réseau social fétiche, X (anciennement Twitter) :
Une fin de non-recevoir sans appel de la part de Musk, pour qui la nationalité américaine est visiblement un prérequis non négociable au pardon présidentiel. Il faut dire que Donald Trump lui-même avait soufflé le chaud et le froid sur le sujet des cryptomonnaies durant sa campagne, et sa position définitive reste encore incertaine.
109 ans de prison, une peine disproportionnée ?
Si les faits de fraude fiscale étaient avérés, reste que la peine théoriquement encourue par Roger Ver, soit 109 ans de réclusion, a de quoi faire tiquer. Une condamnation à perpétuité de facto, pour un délit certes grave mais non violent, et qui pourrait relever d’une certaine disproportion aux yeux de la loi.
Dès lors, en cas d’extradition vers les États-Unis, Roger Ver pourrait toujours plaider coupable et miser sur la mansuétude de la justice américaine pour réduire sa peine. Une hypothèse crédible, bien que l’establishment financier ne soit guère réputé pour sa tendresse envers les “repentis” de la crypto.
Un épilogue incertain pour “Bitcoin Jesus”
Alors, quel destin pour Roger Ver, cet “apôtre” déchu du Bitcoin ? Si l’horizon semble bien sombre au vu de la position inflexible d’Elon Musk, seul l’avenir nous dira si “Bitcoin Jesus” connaîtra la rédemption, ou s’il croupira de longues années en prison pour avoir renié son Dieu originel et fâché l’Oncle Sam.
Une chose est sûre, cette affaire rocambolesque est symptomatique des montagnes russes réglementaires et judiciaires que connaît encore l’écosystème des cryptomonnaies. Un far west numérique où les fortunes se font et se défont au gré des krachs et des poursuites, et où même les plus fervents évangélistes ne sont pas à l’abri d’une chute aussi brutale que spectaculaire.
Roger Ver en fera-t-il les frais, tel un Icare des temps modernes qui se serait brûlé les ailes à vouloir approcher un peu trop près le soleil du Bitcoin ? Réponse dans les mois ou les années à venir, au fil de ce feuilleton judiciaire qui n’a certainement pas fini de nous surprendre…