L’univers des cryptomonnaies n’en finit pas de nous surprendre, et la dernière affaire en date nous emmène directement sous le soleil de Cuba. Un vent de suspicion souffle en effet sur le ministère des Affaires étrangères cubain, dont le compte X (ex-Twitter) vient d’être suspendu suite à des accusations pour le moins inhabituelles : la promotion et le “rug pull” de plusieurs memecoins basés sur la blockchain Solana. Une histoire rocambolesque qui soulève de nombreuses questions.
L’incroyable engouement autour des tokens CUBA
Tout commence lundi dernier, lorsque le compte X du ministère des Affaires étrangères de Cuba semble soudainement faire la promotion d’un mystérieux token baptisé “CUBA”. Cette apparente approbation officielle déclenche immédiatement un vent de spéculation, dans un contexte de frénésie autour des memecoins, notamment ceux liés à Donald Trump qui ont le vent en poupe ces derniers temps.
En quelques heures à peine, le token CUBA atteint la capitalisation vertigineuse de 30 millions de dollars. Mais l’euphorie est de courte durée : le cours s’effondre brutalement peu après, laissant de nombreux investisseurs sur le carreau. Et ce n’est que le début des ennuis…
Un lancement en série de tokens douteux
Dans les 24 heures qui suivent, deux autres tokens font leur apparition : “Cuba Coin 2.0” et “Justice for Cuba Coin”. Comme leur prédécesseur, ils connaissent un démarrage fulgurant suivi d’un crash tout aussi spectaculaire. Les soupçons d’un “rug pull” savamment orchestré commencent à se faire jour.
Pour couronner le tout, des captures d’écran circulant en ligne montrent même l’existence d’un quatrième larron, sobrement intitulé “CUBA 4.0”. De quoi alimenter les spéculations sur une possible implication de hackers dans cette étrange affaire.
Mea culpa et espace “Sorry from $CUBA”
Face au tollé grandissant, le compte X du ministère reconnaît brièvement rencontrer des “difficultés” avant de disparaître purement et simplement. Un espace audio intitulé “Sorry from $CUBA”, hébergé par le compte, voit alors le jour. On y entend une personne prétendant représenter le gouvernement cubain présenter ses excuses.
Mais le mea culpa tourne court. Selon le site Protos, l’hôte se serait soudain exclamé “Here we gooo, come on let’s go, a million MC!” avant que l’espace ne soit supprimé à son tour. Un bien curieux revirement.
Un lourd bilan et de nombreuses zones d’ombre
Au final, les chiffres donnent le tournis. Selon DEX Screener, le token CUBA initial a généré 158,7 millions de dollars de volume d’échanges et conserve une capitalisation de 2,1 millions. Un joli pactole qui risque de laisser un goût amer à de nombreux investisseurs.
De son côté, le gouvernement cubain reste pour l’heure muré dans le silence, n’ayant publié aucun communiqué officiel. Le compte X du ministère des Affaires étrangères, lui, demeure inaccessible, laissant la situation dans un flou artistique des plus total.
Une chose est sûre : cette rocambolesque affaire de rug pull made in Cuba risque de laisser des traces. Elle rappelle à quel point l’univers des cryptomonnaies, et en particulier celui des memecoins, reste un far west où il est bon de garder son sens critique en éveil. Même lorsque c’est un gouvernement qui semble donner le “LA” – ou plutôt, le “CUBA”.