En cette veille de Noël 2024, le monde des cryptomonnaies célèbre une étape majeure : le nombre de bitcoins minés vient de franchir le cap des 19,8 millions d’unités. Une avancée significative qui soulève de nombreuses questions sur l’avenir de la plus célèbre des cryptomonnaies. Quelles sont les implications de cette étape clé ? Que se passera-t-il lorsque le dernier bitcoin sera miné ? Pourquoi la rareté du Bitcoin est-elle si importante ? Plongeons ensemble dans les méandres de l’offre limitée du Bitcoin.
Le compte à rebours vers les 21 millions
Depuis sa création en 2009, le Bitcoin a toujours eu une particularité qui le distingue des monnaies traditionnelles : son offre limitée. En effet, le protocole Bitcoin prévoit qu’il n’y aura jamais plus de 21 millions de bitcoins en circulation. Une rareté programmée qui fait partie intégrante de l’ADN du Bitcoin et qui est souvent citée comme l’un de ses principaux atouts.
Mais alors, quand tous les bitcoins seront-ils minés ? Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cela ne se produira pas avant… 2140 ! En effet, le rythme d’émission de nouveaux bitcoins est divisé par deux tous les 210 000 blocs, soit environ tous les 4 ans, lors des fameux « halvings ». Actuellement, chaque bloc miné rapporte 3,125 BTC aux mineurs. Mais en 2140, cette récompense sera inférieure au plus petit dénominateur du Bitcoin, le satoshi (0,00000001 BTC), mettant ainsi fin à la création de nouveaux bitcoins.
L’importance de la rareté du Bitcoin
Si le plafond d’émission du Bitcoin est souvent mis en avant, c’est parce qu’il lui confère un statut particulier, celui d’un actif déflationniste. Contrairement aux monnaies traditionnelles que les banques centrales peuvent imprimer à volonté, provoquant ainsi de l’inflation, l’offre de bitcoins est gravée dans le marbre du code. Une caractéristique qui, selon les partisans du modèle stock-to-flow, serait la clé de sa valorisation à long terme.
Plus les bitcoins se raréfient, plus la valeur de chaque unité est censée augmenter, poussant les détenteurs à les conserver précieusement. Un cercle vertueux qui fait du Bitcoin un actif unique, à mi-chemin entre l’or numérique et une monnaie d’échange. Mais attention, la rareté n’est pas le seul facteur de valorisation. Comme le rappelait récemment une vidéo éducative de BlackRock, d’autres éléments entrent en ligne de compte, comme l’adoption et l’utilité réelle du Bitcoin.
Et si on supprimait le plafond d’émission ?
Face à l’engouement suscité par le Bitcoin, certains se demandent s’il ne serait pas judicieux de supprimer purement et simplement le plafond d’émission des 21 millions. Une hérésie pour les puristes, mais une possibilité théorique qui fait débat. Techniquement, cela nécessiterait de modifier le protocole Bitcoin via un « hard fork », une opération risquée qui diviserait la communauté. Les partisans de cette idée y voient un moyen de démocratiser davantage le Bitcoin, tandis que les opposants craignent de dénaturer son essence même et de lui faire perdre sa valeur.
Les bitcoins perdus, une rareté accrue
Quand on parle de l’offre de bitcoins en circulation, il faut garder à l’esprit que le chiffre réel sera toujours inférieur aux 21 millions théoriques. La raison ? Les bitcoins perdus, c’est-à-dire ceux dont l’accès est devenu impossible, suite à la perte d’une clé privée, à un oubli ou à un décès. On estime qu’entre 3 et 7 millions de bitcoins auraient ainsi disparu à jamais, renforçant encore la rareté des bitcoins restants.
Dans ce contexte, certains sont prêts à payer plus cher pour mettre la main sur des « bitcoins vierges », c’est-à-dire des bitcoins fraîchement minés n’ayant jamais été utilisés. Une traçabilité immaculée qui rassure certains investisseurs soucieux d’éventuels risques juridiques liés à l’historique de leurs bitcoins.
Ce que nous savons – et ce que nous ignorons – sur l’avenir de l’offre en bitcoins :
- Le plafond des 21 millions de bitcoins ne sera atteint qu’en 2140
- La rareté est un argument clé en faveur de la valorisation du Bitcoin
- Supprimer le plafond d’émission nécessiterait un “hard fork” controversé
- Des millions de bitcoins sont considérés comme perdus à jamais
- Certains investisseurs sont prêts à payer plus cher pour des “bitcoins vierges”
Le franchissement du cap des 19,8 millions de bitcoins minés est un rappel de la rareté programmée de la cryptomonnaie star. Une caractéristique qui fait sa force et son originalité, mais qui soulève aussi de nombreuses questions sur son avenir. Une chose est sûre, le compte à rebours vers les 21 millions a commencé et nul ne sait exactement ce qu’il adviendra du Bitcoin lorsque le dernier bloc aura été miné. D’ici là, gageons que la rareté du Bitcoin continuera à alimenter les débats et les spéculations autour de cet actif numérique décidément pas comme les autres.