La re-confirmation de Caroline Crenshaw au poste de commissaire de la SEC soulève une vague d’opposition au sein de la communauté blockchain. Alors que le Sénat américain s’apprête à se prononcer sur son sort le 18 décembre prochain, les voix s’élèvent pour contester cette nomination qui pourrait avoir un impact significatif sur l’avenir de la régulation des cryptomonnaies aux États-Unis.
Un front commun contre Crenshaw
La Blockchain Association, en partenariat avec le DeFi Education Fund, a adressé une lettre commune au Sénat pour s’opposer à la prolongation du mandat de Caroline Crenshaw en tant que responsable de la SEC. Dans un tweet du 9 décembre, quelques jours avant le vote crucial, l’association a accusé la commissaire d’avoir “sapé le mandat clair du Congrès d’établir des politiques réglementaires judicieuses pour les crypto-monnaies”.
Nommée à l’unanimité en 2020, Caroline Crenshaw a régulièrement pris des positions anti-crypto aux côtés du président Gary Gensler et de son collègue commissaire Jaime Lizárraga. Un trio démocrate qui s’est notamment illustré en s’opposant à l’approbation d’ETF Bitcoin au comptant, pourtant plébiscités par Wall Street avec plus de 109 milliards de dollars d’actifs en à peine un an.
Incompatibilité avec la nouvelle donne politique
Pour la Blockchain Association, la vision de Crenshaw serait en décalage avec le 119th Congress qui doit entrer en fonction en janvier 2023. Son maintien à la SEC pourrait créer des frictions avec le prochain président pressenti, Paul Atkins, un fervent défenseur de la crypto et partisan d’une régulation raisonnée des actifs numériques.
Ce choix de Donald Trump pour diriger le gendarme boursier doit encore être validé par le Sénat. Mais de nombreux observateurs voient déjà en lui le prochain “Crypto Dad”, surnom donné à l’ancien président de la SEC Jay Clayton pour son approche bienveillante envers l’industrie des cryptomonnaies.
La communauté crypto se mobilise
Du côté des acteurs de l’écosystème blockchain, la mobilisation s’organise pour tenter de faire barrage à la re-confirmation de Caroline Crenshaw. Brian Armstrong, le PDG de Coinbase, a appelé la communauté à suivre de près le vote du Sénat, avertissant que son issue pourrait conditionner le soutien futur de l’industrie aux politiciens.
Tweet de Brian Armstrong, PDG de Coinbase :
“Caroline Crenshaw était un échec en tant que commissaire de la SEC et devrait être évincée. Elle a essayé de bloquer les ETF Bitcoin et était pire que Gensler sur certains points (ce que je ne pensais pas possible). Le Comité bancaire du Sénat devrait prendre note – la communauté crypto observe…”
Si elle est re-confirmée le 18 décembre prochain, Caroline Crenshaw pourrait siéger à la SEC jusqu’en 2029 et ainsi travailler pendant toute la durée du mandat de Donald Trump. Un scénario que redoute la communauté crypto, inquiète de voir perdurer une approche réglementaire jugée trop restrictive et peu favorable à l’innovation.
Un vote aux enjeux cruciaux
Au-delà du cas Crenshaw, c’est toute la question de la régulation des cryptoactifs qui se joue en filigrane. Avec une SEC dirigée par un président ouvertement pro-crypto comme Paul Atkins, l’industrie blockchain espère voir émerger un cadre réglementaire plus souple et propice à son développement. À l’inverse, le maintien d’une ligne dure incarnée par Caroline Crenshaw pourrait freiner l’essor du secteur et pousser certains acteurs à s’exiler sous des cieux plus cléments.
Les prochains jours s’annoncent donc décisifs pour l’avenir des cryptomonnaies aux États-Unis. Le vote du Sénat sur la re-confirmation de la commissaire Crenshaw sera scruté de près par l’ensemble de l’écosystème, conscient que son issue pourrait marquer un tournant dans la politique réglementaire américaine vis-à-vis des actifs numériques.
- Une fronde anti-Crenshaw s’organise au sein de la communauté blockchain
- Son maintien à la SEC jugé incompatible avec la nouvelle donne politique
- Un vote crucial pour l’avenir de la régulation crypto aux États-Unis