Les élections de mi-mandat aux États-Unis ont livré leur verdict, et il semblerait que les cryptomonnaies fassent partie des grands gagnants de ce scrutin. C’est en tout cas ce que laisse entendre Brian Armstrong, le CEO de Coinbase, qui s’est ouvertement réjoui des victoires de candidats ouvertement favorables à l’industrie des actifs numériques.
Trump et Moreno, deux victoires symboliques pour les cryptos
Parmi les heureux élus salués par le patron de la plus grande plateforme d’échange de cryptomonnaies aux États-Unis, deux noms ressortent particulièrement : Donald Trump et Bernie Moreno. L’ancien président, qui a retrouvé le chemin de la Maison Blanche, avait fait de sa volonté de faire des USA le “leader mondial des actifs numériques” un des axes forts de sa campagne. De son côté, l’entrepreneur Moreno, novice en politique, a réussi à déloger le sénateur démocrate sortant dans l’Ohio en misant notamment sur les thèmes de la liberté financière et de l’innovation technologique chères aux partisans des cryptos.
Pour Brian Armstrong, ces deux victoires envoient un signal clair : être « anti-crypto » n’est pas bon électoralement parlant. Les Américains seraient donc prêts à soutenir des candidats capables de porter une vision progressiste et ambitieuse pour le secteur, malgré le climat économique morose et les récents scandales qui ont terni son image.
Coinbase muscle son lobbying avec le super PAC Fairshake
Mais la plateforme d’échange ne compte pas s’arrêter là et entend bien capitaliser sur cette dynamique pour peser encore davantage dans le débat politique. Brian Armstrong a ainsi révélé que le super PAC (comité d’action politique) Fairshake, créé par Coinbase et la société de capital-risque a16z, avait déjà levé la coquette somme de 78 millions de dollars en vue des prochaines échéances électorales de 2026.
L’objectif affiché est clair : soutenir financièrement les candidats prêts à défendre une législation « raisonnable » qui permettrait à la fois de protéger les consommateurs et de favoriser l’essor de l’industrie crypto sur le sol américain. Une stratégie offensive qui témoigne de la volonté des géants du secteur de ne plus subir les décisions réglementaires mais bien d’en être des acteurs à part entière.
Une victoire en demi-teinte pour les pro-cryptos
Si l’optimisme est donc de mise du côté de Coinbase, certains observateurs appellent toutefois à nuancer l’ampleur de cette « vague crypto ». Plusieurs candidats ouvertement favorables aux actifs numériques ont en effet mordu la poussière, à l’image de John Deaton, battu par la sénatrice Elizabeth Warren dans le Massachusetts, connue pour son opposition virulente au secteur.
De même, malgré la présence d’un président ouvertement pro-crypto à la Maison Blanche, la marge de manœuvre de l’administration Trump pourrait s’avérer limitée face à un Congrès qui reste partagé sur la question. Les prochains mois s’annoncent donc cruciaux et riches en tractations pour tenter de faire avancer la cause des cryptomonnaies à Washington, alors que la SEC continue de durcir le ton, comme en témoigne le procès en cours contre Coinbase.
Malgré ces incertitudes, une chose est sûre : en affichant ouvertement son soutien aux candidats pro-crypto, quitte à se lancer dans un lobbying assumé, Coinbase entend bien peser de tout son poids dans la bataille réglementaire et politique à venir. Avec en ligne de mire l’ambition de faire des États-Unis « le berceau mondial de l’industrie crypto ». Un véritable bras de fer s’annonce donc entre les partisans d’une régulation souple et les tenants d’un encadrement strict du secteur. Les prochaines élections, en 2024 et 2026, pourraient bien être décisives pour l’avenir des cryptomonnaies en Amérique.
Les points à retenir :
- Le CEO de Coinbase Brian Armstrong se félicite de la victoire de candidats pro-crypto comme Donald Trump et Bernie Moreno aux élections américaines
- Le super PAC Fairshake, créé par Coinbase et a16z, a levé 78 millions de dollars pour soutenir les candidats favorables aux cryptos
- Malgré ces victoires symboliques, la bataille réglementaire s’annonce serrée face aux partisans d’un encadrement strict du secteur.