En cette année électorale 2024, le candidat Donald Trump a multiplié les clins d’œil appuyés au secteur des cryptomonnaies. De quoi susciter l’enthousiasme d’un écosystème en quête de porte-parole politique. La promesse d’une élection synonyme de retour haussier pour le Bitcoin et d’un remboursement de la colossale dette américaine grâce à la technologie blockchain ont de quoi séduire. Cependant, le récent lancement poussif du jeton WLFI lié à son projet DeFi familial “World Liberty Financial” interroge sur la réalité de cet engagement crypto.
Donald Trump, l’étendard d’un secteur crypto en mal de reconnaissance
En l’espace de quelques mois, le bouillonnant Donald Trump s’est imposé comme la figure de proue d’un écosystème crypto américain avide de reconnaissance politique. Ses multiples déclarations enthousiastes envers les cryptomonnaies et la finance décentralisée ont été accueillies comme une bouffée d’air frais par les acteurs du secteur. L’ancien locataire de la Maison Blanche n’a ainsi pas hésité à affirmer :
Un positionnement qui semble porter ses fruits, au vu de l’enthousiasme suscité sur la plateforme de paris électoraux Polymarket. La perspective d’une nouvelle présidence Trump associée à un marché haussier pour le Bitcoin fait saliver plus d’un investisseur crypto. Pourtant, la réalité des urnes pourrait s’avérer plus nuancée.
World Liberty Financial : un projet DeFi familial et présidentiel
Pour démontrer son engagement concret auprès de l’écosystème crypto américain, Donald Trump a misé sur la création d’un protocole DeFi au sein duquel sa famille est impliquée : World Liberty Financial. Objectif affiché, soutenir la campagne via un modèle décentralisé et communautaire. Fer de lance de ce dispositif : le jeton WLFI.
L’ancien président espérait ainsi lever pas moins de 300 millions de dollars via la vente de ce token dédié. Cependant, l’opération, ouverte il y a 48h, s’avère pour l’instant un fiasco. À peine 4% de la quantité de jetons WLFI disponible aurait trouvé preneur selon les premiers éléments disponibles.
Un jeton WLFI bridé par la SEC
Cet échec cuisant pourrait en partie s’expliquer par les restrictions imposées par le gendarme financier américain, la SEC, sur le jeton WLFI. Annoncé comme “non-transférable” et réservé aux seuls “investisseurs accrédités“, il semblait dès le départ bien compliqué pour le token de la famille Trump de convaincre les foules. Loin des ambitions affichées de s’adresser “aux gens ordinaires”.
Les restrictions sur le jeton WLFI en un coup d’œil :
- Jeton non-transférable
- Vente réservée aux investisseurs accrédités
- Bridé par les régulations de la SEC
Résultat, sur un objectif initial de 300 millions de dollars, le projet crypto présidentiel n’aurait pour l’instant récolté que 12 petits millions de dollars. Un revers cinglant qui interroge sur la capacité réelle de Donald Trump à faire le lien entre la Blockchain Nation émergente et le monde politique traditionnel.
De la rhétorique aux actes, le défi crypto de Donald Trump
Au-delà de la déconvenue financière, c’est bien la crédibilité de l’ancien président comme héraut de la cryptosphère qui semble mise à mal. Comment prétendre défendre et développer le secteur si son propre projet ne parvient pas à convaincre les investisseurs, même les plus convaincus ?
La route est encore longue pour faire des cryptomonnaies un enjeu électoral de premier plan. Et les promesses, aussi alléchantes soient-elles, devront nécessairement s’accompagner d’engagements concrets et durables. En attendant, le fiasco annoncé du jeton WLFI vient rappeler que la convergence entre crypto et politique n’en est qu’à ses balbutiements. La Maison Blanche n’est pas encore prête à troquer ses billets verts pour des tokens !