La communauté crypto est en effervescence. Après des mois d’attente, Scroll, le 6ème plus grand protocole Layer 2 sur Ethereum, vient d’annoncer le lancement tant attendu de son token natif SCR. Une nouvelle qui aurait dû réjouir, mais qui soulève finalement une vague de critiques. Au coeur du débat : la répartition des tokens, jugée injuste par de nombreux utilisateurs. Retour sur cette polémique qui secoue l’écosystème.
Les détails de l’airdrop qui fâchent
Scroll a révélé son plan de distribution pour le token SCR tant convoité. Sur une offre totale d’un milliard de tokens, 15% sont alloués à deux airdrops. Le premier, prévu pour le 22 octobre, distribuera 7% des tokens, tandis que le second, dans 12 à 18 mois, en attribuera 8%. Jusque là, rien d’anormal. C’est en creusant dans les détails que le bât blesse.
Une répartition qui passe mal
Outre les 15% dédiés aux airdrops, voici comment se répartissent les tokens SCR :
- 17% pour les investisseurs
- 25% pour l’écosystème et la croissance
- 10% pour le trésor de la DAO Scroll
- 10% pour la Fondation Scroll
- 23% pour les contributeurs
Si cette distribution peut sembler équitable de prime abord, de nombreux utilisateurs de la première heure se sentent lésés. En effet, cela fait près de deux ans qu’ils interagissent avec Scroll, effectuant des transactions, déployant des contrats, payant des frais… Autant d’actions qui ont contribué à l’essor du protocole. Ils s’attendaient à être récompensés en conséquence.
Le launchpool Binance qui passe mal
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase ? L’annonce par Binance d’un “launchpool” offrant 5,5% de l’offre totale aux utilisateurs de la plateforme. Une initiative perçue comme une gifle par les early adopters, qui voient des “baleines” arriver au dernier moment et rafler une part significative des tokens grâce à leur puissance financière.
Un succès malgré la controverse
Pourtant, au delà de la polémique, Scroll affiche une santé insolente. Avec une valeur totale verrouillée (TVL) de 1,18 milliard de dollars, le protocole se classe 6ème parmi les Layer 2 d’Ethereum. Sa TVL a explosé de 647% depuis le lancement de son programme de points en avril. De quoi relativiser l’impact de la controverse.
Les clés pour comprendre la polémique autour de l’airdrop Scroll :
- 15% des tokens SCR alloués aux airdrops, jugé insuffisant par certains
- Des early adopters qui se sentent lésés malgré leur engagement de longue date
- Un launchpool Binance qui permet aux “baleines” de rafler une part importante des tokens
- Un protocole Scroll qui affiche malgré tout une excellente santé
Les leçons du passé
Certains observateurs craignent de voir se répéter le scénario vécu par d’autres projets Layer 2 comme ZKSync ou Starknet. Après l’euphorie des airdrops, ces protocoles avaient subi de forts retraits de liquidités et une chute de leur utilisation pendant des mois.
Fort heureusement, Scroll semble avoir tiré les leçons du passé. En prévoyant un second airdrop dans les 12 à 18 mois, le protocole espère fidéliser ses utilisateurs sur le long terme et éviter une fuite massive des liquidités post-airdrop.
Perspectives d’avenir pour Scroll
Malgré la polémique, Scroll a de solides arguments pour s’imposer comme un acteur majeur de l’écosystème des Layer 2 sur Ethereum. Le protocole utilise la technologie zkEVM rollup, promettant des transactions rapides et peu coûteuses. Son token SCR jouera un rôle crucial dans la gouvernance et la décentralisation du réseau.
L’avenir nous dira si Scroll parviendra à convaincre les développeurs et les utilisateurs sur le long terme. La concurrence est rude, avec des projets comme Arbitrum, Optimism ou ZKSync qui tentent aussi de se faire une place au soleil. Le succès de Scroll dépendra de sa capacité à tenir ses promesses en termes de performance et à créer un écosystème dynamique et innovant.
Une chose est sûre : malgré les critiques, le lancement du token SCR marque une étape importante pour Scroll. Le protocole a désormais les cartes en main pour tracer sa route vers la décentralisation et s’imposer comme un pilier de l’infrastructure blockchain Ethereum. À suivre de près dans les prochains mois !