Face à une demande croissante pour les cryptomonnaies au Ghana, la banque centrale du pays vient de publier des directives préliminaires visant à réguler les fournisseurs de services d’actifs virtuels (VASP). Une étape clé pour ce pays d’Afrique de l’Ouest qui cherche à encadrer un secteur en plein essor.
Les crypto gagnent du terrain au Ghana
Comme beaucoup de nations africaines, le Ghana a vu un engouement grandissant pour les crypto ces dernières années. Poussés par une population jeune et connectée, ainsi que par des défis économiques, de plus en plus de Ghanéens se tournent vers des actifs comme le Bitcoin pour se protéger de l’inflation.
Cette tendance n’a pas échappé à la Banque du Ghana, qui note dans son projet de réglementation une “augmentation exponentielle de la demande” pour les cryptomonnaies. La multiplication des VASP, facilitant l’accès à ces actifs, a aussi motivé l’institution à agir.
Un cadre strict pour les VASP
Pour réguler ce marché émergent, la banque centrale propose plusieurs mesures clés :
- Enregistrement obligatoire des VASP auprès de la Banque du Ghana ou de la SEC
- Respect des règles anti-blanchiment et anti-financement du terrorisme
- Déclaration des transactions suspectes au Centre de renseignement financier
- Évaluations régulières des risques
- Conformité avec la “Travel Rule” du GAFI sur le partage d’informations
Les entités ne s’enregistrant pas dans les délais seraient considérées comme illégales. Les banques ne pourraient traiter les transactions que des VASP dûment enregistrés, sans pouvoir elles-mêmes offrir de services de garde de crypto.
Un “bac à sable” avant le déploiement
Avant une mise en œuvre complète, la Banque du Ghana prévoit une phase de test sous forme de “bac à sable réglementaire” avec un groupe restreint de VASP. Les projets de directives sont actuellement soumis à consultation publique jusqu’au 31 août 2024.
Vers un Cedi numérique
Parallèlement, la banque centrale travaille sur son propre projet de monnaie numérique, le eCedi. Elle a noué un partenariat avec l’entreprise allemande Giesecke+Devrient pour développer l’infrastructure sous-jacente.
Avec ces initiatives, le Ghana s’engage résolument dans la voie de l’innovation financière, tout en cherchant à en maîtriser les risques. Un équilibre délicat que de plus en plus de pays cherchent à trouver face à l’essor fulgurant des cryptomonnaies.