En Chine, les autorités ne laissent rien au hasard lorsqu’il s’agit de leur monnaie numérique de banque centrale (MNBC), le yuan numérique. Alors que ce dernier gagne en popularité, la justice chinoise n’hésite pas à sévir contre ceux qui tenteraient de l’utiliser à des fins illicites, comme le blanchiment d’argent. Un signal fort envoyé par le pays pour protéger ce qui représente l’avenir de sa souveraineté monétaire.

La justice frappe fort contre le blanchiment de yuans numériques

Récemment, dans la ville de Shaoxing, un gang criminel a été condamné pour avoir blanchi l’équivalent de 27 580 dollars en yuans numériques en seulement quatre jours. Les trois membres ont écopé de peines allant de 7 à 16 mois de prison. Leur mode opératoire ? Proposer à des commerçants locaux des commissions allant jusqu’à 1,5% pour encaisser des e-CNY contre des espèces, le tout coordonné via des outils de chat depuis l’étranger.

Mais ce n’est pas un cas isolé. En janvier dernier, à Shanghai, huit personnes ont aussi été reconnues coupables d’avoir blanchi 1,379 million de dollars de cette façon. La Chine, qui a fait de son yuan numérique une priorité nationale, entend bien contrôler strictement son utilisation.

Le yuan numérique, un outil de surveillance massive

Car si le yuan numérique a été conçu pour concurrencer les systèmes de paiement internationaux dominés par le dollar, il permet surtout aux autorités chinoises de mieux contrôler et tracer les flux monétaires dans le pays. Avec lui, chaque transaction devient potentiellement surveillée.

La Chine embrasse pleinement son yuan numérique, plus centralisé que jamais, alors qu’elle affiche une hostilité notoire contre les cryptomonnaies décentralisées comme le Bitcoin.

Cette volonté de garder la mainmise sur sa MNBC explique la sévérité dont fait preuve la justice chinoise envers ceux qui chercheraient à contourner les règles. Pékin ne laissera personne menacer ce projet d’envergure, destiné à terme à être déployé auprès de sa population de plus d’1,4 milliard d’habitants.

La Chine, pionnière mondiale des MNBC

Avec ce yuan numérique, sur lequel elle travaille depuis 2014, la Chine a pris une longueur d’avance considérable en matière de MNBC. Le pays multiplie les programmes pilotes, intégrant même désormais Hong Kong.

Cette détermination à imposer rapidement sa monnaie digitale souveraine avec un contrôle renforcé laisse entrevoir ce que pourrait être l’avenir de la monnaie dans un monde toujours plus numérique. Un futur où les libertés individuelles pourraient être mises à mal, au nom de la lutte contre les activités illégales. La Chine semble en tout cas déterminée à écrire les règles de ce nouvel ordre monétaire numérique en avance sur le reste du monde.

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