Avez-vous déjà imaginé un monde où un simple scan de votre iris pourrait vous identifier en ligne, tout en vous offrant des cryptomonnaies en récompense ? C’est la promesse audacieuse de Worldcoin, le projet porté par Sam Altman, cofondateur d’OpenAI. Mais au Brésil, cette vision futuriste se heurte à un mur : l’Autorité nationale de protection des données (ANPD) vient de confirmer, ce 27 mars 2025, son interdiction des compensations liées au World ID. Pourquoi un tel refus ? Entre protection de la vie privée et lutte contre les dérives technologiques, cette décision soulève des questions brûlantes sur l’avenir de l’identité numérique.
Une Interdiction Qui Fait des Vagues
Le Brésil n’a pas tergiversé. Après une enquête lancée en novembre dernier, l’ANPD a décidé de maintenir sa position : pas de récompenses financières, que ce soit en Worldcoin (WLD) ou sous une autre forme, pour les utilisateurs qui acceptent de livrer leurs données biométriques via un scan d’iris. Cette fermeté n’est pas anodine. Elle reflète une méfiance croissante envers les projets qui flirtent avec des informations aussi sensibles que l’identité humaine.
Pourquoi le Brésil Dit Non
Au cœur de cette interdiction, une préoccupation majeure : la **confidentialité des données**. L’ANPD craint que les incitations financières ne faussent le consentement des utilisateurs. Imaginez : on vous propose quelques jetons numériques contre un scan de vos yeux. Accepteriez-vous aussi facilement si l’argent n’était pas en jeu ? Pour les autorités brésiliennes, cette pratique crée un déséquilibre éthique, rendant le “oui” des participants douteux.
Les récompenses financières pourraient compromettre la liberté de choix des citoyens face à la collecte de leurs données biométriques sensibles.
Extrait reformulé de l’annonce de l’ANPD, 25 mars 2025
Ce n’est pas tout. Les données biométriques, comme les empreintes d’iris, ne sont pas de simples mots de passe que l’on peut changer. Une fois collectées, elles restent à jamais associées à vous. Si elles tombent entre de mauvaises mains – piratage ou mauvaise gestion –, les conséquences pourraient être désastreuses. Le Brésil préfère donc jouer la carte de la prudence.
Worldcoin : Une Ambition Controversée
Pour comprendre cette polémique, plongeons dans l’essence même de Worldcoin. L’idée est séduisante : créer un **World ID**, un passeport numérique unique basé sur un scan d’iris, pour authentifier les humains dans un monde envahi par les bots et les intelligences artificielles. Tools For Humanity, l’entreprise derrière ce projet, veut ainsi répondre à une problématique moderne : comment prouver que vous êtes bien un être humain, et non une IA ou un faux compte ?
Les promesses de Worldcoin en bref :
- Lutter contre les deepfakes et les attaques de type Sybil.
- Offrir une identité numérique universelle et sécurisée.
- Récompenser les participants avec des jetons WLD.
Mais cette ambition a un revers. Si le concept peut séduire dans un monde où 15 % des comptes sur des plateformes comme X seraient des bots (selon une étude récente), la méthode employée – collecter des données aussi intimes que l’iris – fait grincer des dents. Le Brésil n’est pas seul dans cette méfiance ; d’autres pays scrutent le projet avec suspicion.
Un Contexte Mondial Tendé
Pendant que le Brésil ferme ses portes, d’autres nations explorent l’identité numérique sous un angle différent. La montée des **deepfakes IA** et des escroqueries en ligne, amplifiées par l’intelligence artificielle générative, pousse certains marchés à chercher des solutions. Par exemple, une étude de Chainalysis a révélé que les arnaques crypto sont devenues plus sophistiquées grâce à la création d’identités fictives par IA. Worldcoin se présente comme une réponse à ce chaos numérique.
Pourtant, tous ne suivent pas cette voie. Des alternatives émergent, comme celle de Billions Network, qui mise sur une vérification **à connaissance nulle** (technologie Circom) sans recours aux données biométriques. Testée par des géants comme HSBC et Deutsche Bank, cette approche pourrait séduire les régulateurs frileux. Le contraste avec Worldcoin est frappant : là où l’un scanne vos yeux, l’autre protège votre anonymat.
Les Enjeux de la Vie Privée
La collecte de données biométriques est un terrain miné. Au Brésil, l’ANPD ne se contente pas de protéger les citoyens contre une exploitation immédiate ; elle anticipe les risques à long terme. Que se passerait-il si les serveurs de Worldcoin étaient piratés ? Ou si les données étaient revendues à des tiers ? Ces scénarios, bien que hypothétiques, pèsent lourd dans la balance.
Une fois vos données biométriques compromises, il n’y a pas de retour en arrière possible.
Un expert en cybersécurité, anonyme
À l’inverse, les défenseurs de Worldcoin arguent que leur système est sécurisé et que les scans sont cryptés. Mais cette promesse suffit-elle à rassurer ? Dans un pays comme le Brésil, où la protection des données est devenue une priorité nationale, la réponse est clairement non.
L’Expansion Malgré les Obstacles
Si le Brésil reste inflexible, Worldcoin ne baisse pas les bras. Sur les réseaux sociaux, l’équipe fait savoir que son projet continue de s’étendre ailleurs. Des pays moins regardants sur la vie privée adoptent progressivement le World ID pour contrer la prolifération des bots et des fraudes en ligne. Cette dichotomie illustre un débat global : jusqu’où peut-on aller pour sécuriser le numérique sans sacrifier nos libertés ?
Où en est Worldcoin aujourd’hui ?
- Interdit au Brésil pour ses pratiques de compensation.
- En croissance dans les marchés favorables à l’identité numérique.
- Sous le radar des régulateurs mondiaux.
Cette expansion en dents de scie montre que le projet de Sam Altman divise autant qu’il fascine. Entre innovation et controverse, Worldcoin marche sur un fil tendu.
Vers un Futur Sans Compromis ?
Le cas brésilien n’est peut-être que le début. À mesure que les technologies d’identité numérique évoluent, les régulateurs devront trouver un équilibre entre innovation et protection. Des solutions comme celle de Billions Network, qui évitent les données sensibles, pourraient tracer une voie alternative. Mais pour l’instant, Worldcoin reste au centre des débats, symbole d’un futur aussi prometteur qu’inquiétant.
Et vous, que pensez-vous ? Seriez-vous prêt à scanner vos yeux pour une poignée de cryptomonnaies, ou préférez-vous garder vos données à l’abri des regards indiscrets ? Une chose est sûre : l’histoire de Worldcoin est loin d’être terminée.