Web3, la nouvelle génération d’internet basée sur la blockchain, est souvent présentée comme un outil de démocratisation et d’inclusion économique. Pourtant, une étude récente du Crypto Council for Innovation (CCI) montre que les inégalités d’accès au financement persistent pour les fondateurs issus des communautés noires et latinos. Ces disparités, bien ancrées dans l’écosystème des startups, se répètent malgré les promesses d’équité de Web3.

Un fossé qui se creuse en période de crise

Selon les données compilées par le CCI, si le financement global des startups a chuté de 36% en 2022 en raison de l’inflation et de la hausse des taux, les entreprises dirigées par des fondateurs noirs ont subi une baisse encore plus brutale de 45%. La plus forte baisse sur une décennie pour ces entrepreneurs.

Bien que les startups menées par des fondateurs noirs et latinos aient levé significativement plus en 2022 ($16,5 milliards) qu’en 2017 ($1 milliard), cette somme ne représente que 0,5% du total levé dans l’industrie web3 l’an dernier. Une part dérisoire comparée aux 7,1% de 2017.

Ce que révèle l’étude du CCI:

  • Baisse de 45% du financement pour les startups de fondateurs noirs en 2022, contre -36% en moyenne
  • Part des levées par fondateurs noirs et latinos : 7,1% en 2017, seulement 0,5% en 2022
  • Perception accrue du “risque” de ces profils par les investisseurs en période de crise

En période de crise, la perception par les investisseurs des fondateurs noirs et latinos comme intrinsèquement plus risqués exacerbe les disparités existantes dans l’allocation du capital.

Crypto Council for Innovation

Des secteurs d’avenir pourtant investis par ces fondateurs

Ironiquement, les entreprises fondées par des entrepreneurs noirs et latinos “démontrent constamment leur valeur, même en période de crise”, souligne le rapport. Pourtant, ces groupes sont “les premiers à être lésés lorsque les financements se tarissent”.

La Fintech et le stockage de données, deux domaines clés de Web3 dans lesquels les développeurs noirs et latinos sont très actifs, devraient pourtant connaître une croissance explosive de plus de 44% dans la décennie. Ces fondateurs “répondent à des besoins de marché réels qui ont pu passer inaperçus auprès des investisseurs et autres acteurs”, pointe le CCI.

Un problème d’accès et de compréhension

Mónica Talán, fondatrice de CryptoConéxion, témoigne : “Je n’ai pas rencontré beaucoup de femmes ou de latinos construisant des projets Web3 aux États-Unis. L’accès au capital y est simplement plus difficile pour les latinos.” Elle pointe aussi “un manque de compréhension des différents types de financement disponibles pour les fondateurs”.

Si Web3 veut tenir ses promesses d’inclusion et de démocratisation, un travail de fond reste à mener pour éliminer les biais et inégalités hérités des modèles précédents. Ouvrir l’accès à cette nouvelle économie à tous les talents, quelle que soit leur origine, sera clé pour libérer son plein potentiel d’innovation.

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