Imaginez pouvoir stocker vos Bitcoins directement sous votre peau et payer votre café d’un simple geste de la main. C’est le pari un peu fou que lance VivoKey Technologies avec sa puce à implanter permettant de devenir son propre wallet crypto. Entre avancée technologique et dérive transhumaniste, cette innovation soulève de nombreuses questions.

Un portefeuille crypto greffé dans le corps

L’idée peut sembler tout droit sortie d’un film de science-fiction, mais elle est bien réelle. La startup VivoKey Technologies vient de présenter une puce électronique destinée à être implantée sous la peau et faisant office de wallet pour stocker des crypto-monnaies comme le Bitcoin.

Baptisée VivoKey Apex, cette puce exploite les technologies NFC (paiement sans contact) et RFID (identification par radio-fréquences). Selon la fondatrice et CEO Amal Graafstra, elle permettrait “de stocker du Bitcoin, d’ouvrir une porte ou de payer pour un café”. Le tout de façon totalement intégrée au corps.

Concrètement, la clé privée et la signature des transactions sont générées directement dans la puce, qui communique avec une app sur le smartphone faisant office d’interface. Plusieurs protocoles de portefeuilles sont déjà supportés comme Satochip ou Seedkeeper.

Ces portefeuilles sont des wallets matériels destinés à envoyer de la crypto-monnaie. Votre application mobile est l’interface mais ne possède aucune clé privée.

Amal Graafstra, CEO de VivoKey

Une implantation rapide mais pas sans risque

Si le procédé peut faire frémir, l’implantation de la puce est, elle, assez rapide. Il s’agit d’insérer l’appareil sous la peau à l’aide d’une aiguille, à la manière d’une puce pour animaux. Amal Graafstra assure avoir consulté des médecins et que la procédure ne prend que “quelques secondes”.

Malgré tout, les risques et questionnements éthiques sont nombreux. Au-delà du côté effrayant d’avoir un corps étranger implanté, se posent des problèmes de santé liés aux ondes radio émises, mais aussi des craintes sur la vie privée et le traçage des transactions.

Les inquiétudes autour de VivoKey

  • Effets sur la santé des ondes NFC et RFID
  • Risques d’infection et de rejet liés à l’implantation
  • Craintes sur la vie privée et le traçage des transactions
  • Dérive transhumaniste d’une fusion homme-machine

La fondatrice se veut rassurante en indiquant que la puce n’est pas un “tracker” et qu’elle est retirable à tout moment. Selon elle, l’utilité d’un “portefeuille très sécurisé” directement intégré l’emporterait sur les risques. Mais beaucoup y verront surtout un gadget dangereux et une étape de plus vers une société transhumaniste.

Un progrès nécessaire ou une folie malsaine ?

Au final, cette puce crypto sous-cutanée cristallise le débat récurrent sur le sens du progrès technologique. Faut-il franchir toutes les limites au nom de la praticité et de l’efficacité ? Ou au contraire se méfier des innovations qui peuvent altérer notre nature humaine ?

Pour Amal Graafstra, la motivation initiale était “une pure paresse”, vouloir ouvrir une porte sans clé. Un argument bien léger face aux lourds questionnements soulevés. Cela démontre que le progrès ne peut se faire sans conscience et sans réflexion sur ses impacts.

En attendant, VivoKey compte commercialiser son implant pour les plus téméraires ou les plus geeks des crypto-enthousiastes. Avec un positionnement sans doute “premium” au vu de son caractère intrusif. Mais il n’est pas certain que le Graal d’un portefeuille Bitcoin implantable fasse beaucoup d’émules. Parfois, il est bon que la technologie connaisse des limites, en particulier quand le corps humain est en jeu.

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