Imaginez un monde où vos paiements internationaux se règlent en quelques secondes, 365 jours par an, sans passer par les lenteurs légendaires des réseaux bancaires traditionnels. Ce monde n’est plus une utopie : il vient de faire un pas de géant dans la région CEMEA grâce à une alliance inattendue entre Visa et Aquanow.
Visa accélère l’adoption des stablecoins dans les marchés émergents
Le 28 novembre 2025, Visa a officiellement annoncé l’extension de ses capacités de règlement en stablecoins à la zone Central and Eastern Europe, Middle East and Africa (CEMEA) grâce à un partenariat stratégique avec Aquanow, une infrastructure crypto canadienne reconnue pour sa robustesse institutionnelle.
Cette annonce n’est pas un simple communiqué de presse de plus. Elle marque un tournant concret dans la convergence entre finance traditionnelle et actifs numériques, surtout dans des régions où les coûts et les délais des transferts transfrontaliers freinent encore lourdement le commerce.
Que change concrètement ce partenariat ?
Désormais, les institutions financières partenaires de Visa dans plus de 70 pays de la zone CEMEA peuvent régler leurs transactions en stablecoins (principalement USDC dans un premier temps) directement sur le réseau Visa, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
Adieu les week-ends bloqués, les jours fériés interminables et les frais de correspondance bancaire qui s’accumulent. Bonjour la liquidité instantanée et la réduction drastique des coûts opérationnels.
Les avantages immédiats pour les institutions :
- Règlement disponible 365 jours par an, même les jours non ouvrés
- Réduction significative des frais de traitement transfrontaliers
- Visibilité en temps réel sur les flux de trésorerie
- Accès direct à la liquidité des stablecoins sans intermédiaire supplémentaire
- Compatibilité avec les systèmes comptables existants
Aquanow, le partenaire technique qui change la donne
Aquanow n’est pas un inconnu dans l’écosystème. Cette plateforme d’infrastructure digitale, basée à Vancouver, gère déjà plus de 2 milliards de dollars de volume mensuel pour des institutions dans plus de 50 juridictions.
« Le réseau Visa a toujours été une référence en matière de mouvement d’argent sécurisé et efficace. En combinant notre expertise en actifs numériques avec leur portée mondiale, nous ouvrons de nouvelles portes aux institutions pour participer à l’économie digitale avec la vitesse et la transparence d’internet. »
Phil Sham, CEO d’Aquanow
Ce qui rend Aquanow particulièrement intéressant, c’est sa capacité à offrir des rampes on/off fiat ultra-liquides dans des devises souvent négligées par les grands acteurs : dirham émirati, riyal saoudien, livre égyptienne, rand sud-africain, etc. Un atout majeur pour la région CEMEA.
Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes
Depuis le lancement de son pilote stablecoin en 2023 avec Crypto.com et Circle, Visa a déjà atteint un volume annualisé de règlement de 2,5 milliards de dollars en stablecoins. L’extension CEMEA devrait faire exploser ce chiffre.
Pour mettre cela en perspective : cela représente déjà plus que le volume total traité par certains réseaux blockchain de couche 1 entiers sur une année complète.
Pourquoi la région CEMEA est-elle stratégique ?
La zone CEMEA concentre certains des marchés à plus forte croissance pour les paiements digitaux :
- Le Moyen-Orient voit exploser l’adoption des cryptomonnaies (Émirats, Arabie Saoudite, Bahreïn)
- L’Afrique subsaharienne souffre encore de coûts de transfert exorbitants (jusqu’à 8-10% pour les remittances)
- L’Europe de l’Est connaît une adoption massive des solutions fintech
En offrant une solution qui combine la confiance de la marque Visa avec la vitesse des stablecoins, l’alliance Visa-Aquanow s’attaque directement à ces douleurs historiques.
Et les régulateurs dans tout ça ?
Contrairement aux idées reçues, cette expansion se fait dans un cadre réglementaire de plus en plus clair. Plusieurs pays de la région ont déjà adopté des lois favorables :
- Les Émirats Arabes Unis avec la VARA à Dubaï
- L’Arabie Saoudite qui autorise désormais les paiements en actifs numériques pour les institutions
- Le Nigeria et l’Afrique du Sud qui normalisent progressivement les stablecoins
Visa joue clairement la carte de la conformité maximale, un argument de poids pour convaincre les banques traditionnelles encore frileuses.
Ce que cela signifie pour l’avenir des stablecoins
Cette annonce va bien au-delà d’un simple partenariat technique. Elle valide plusieurs tendances lourdes :
Les grandes conclusions à retenir :
- Les stablecoins ne sont plus une expérience : ils deviennent une infrastructure de paiement institutionnelle
- Les réseaux de cartes traditionnels (Visa, Mastercard) sont en train de muter en ponts vers la blockchain
- Les régions émergentes pourraient dépasser l’Occident dans l’adoption des paiements en cryptomonnaies
- La compétition entre infrastructures (Visa + Aquanow, Mastercard + Ripple, etc.) va s’intensifier
On assiste en direct à la naissance d’un nouveau système financier hybride, où les stablecoins deviennent le carburant des paiements du XXIe siècle.
Et pour les particuliers, ça change quoi ?
À court terme, pas grand-chose directement. Ce déploiement concerne avant tout les flux B2B et institutionnels.
Mais à moyen terme ? Quand votre banque locale en Égypte, au Kenya ou en Pologne commencera à utiliser ces rails pour gérer sa trésorerie, les frais de vos transferts internationaux, cartes prépayées ou même salaires pourraient fondre comme neige au soleil.
Comme toujours avec les innovations de paiement : ça commence en coulisses, ça finit dans votre poche.
L’alliance Visa-Aquanow annoncée ce 28 novembre 2025 n’est pas seulement une nouvelle technique. C’est la preuve que les stablecoins sont en train de passer du statut d’expérimentation geek à celui d’infrastructure critique mondiale. Et cette fois, c’est dans les marchés émergents que l’histoire s’accélère le plus vite.
La question n’est plus de savoir si les institutions adopteront les stablecoins. Elle est de savoir qui sera assez rapide pour prendre le train en marche.
