Un nouveau scandale secoue l’univers des cryptomonnaies et cette fois-ci, c’est la SEC, le gendarme boursier américain, qui mène la charge. Au cœur de la tourmente, Richard Schueler, plus connu sous le pseudonyme de Richard Heart, le charismatique et controversé fondateur des projets crypto HEX, PulseChain et PulseX. L’homme est accusé par le régulateur d’avoir orchestré une gigantesque fraude, détournant pas moins d’un milliard de dollars des fonds de ses clients pour s’offrir un train de vie fastueux. Voitures de sport, montres de luxe, et surtout, un diamant noir d’exception évalué à plus de 4 millions de dollars. Mais Richard Heart ne l’entend pas de cette oreille et conteste avec véhémence les accusations portées contre lui. Une bataille juridique épique s’annonce.
La SEC accuse Richard Heart d’une fraude massive
C’est en juillet 2023 que la Securities and Exchange Commission a lancé les hostilités, dénonçant ce qui serait l’une des plus importantes fraudes de l’histoire des cryptomonnaies. Selon le régulateur, Richard Schueler aurait abusé de la confiance de ses clients, leur faisant miroiter des rendements mirobolants sur ses projets HEX, PulseChain et PulseX. Le principe ? Convertir leurs Ethers en tokens HEX, censés générer jusqu’à 38% de profit, voire plus. Sauf que dans les faits, les fonds n’auraient jamais été investis, mais directement transférés sur les comptes personnels de Richard Heart pour assouvir sa soif de luxe.
Un diamant noir et des voitures de luxe
La pièce maîtresse des folles dépenses de Richard Heart ? The Enigma, l’un des plus gros et plus rares diamants noirs au monde. Une pierre précieuse de 555,55 carats évaluée à plus de 4 millions de dollars, qu’il se serait offert en 2022. Mais ce n’est pas tout. L’entrepreneur crypto aurait également craqué pour une collection de véhicules de luxe, parmi les plus chers du marché, ainsi que pour des garde-temps d’exception. Un train de vie de nabab entièrement financé, selon la SEC, par l’argent de ses clients floués.
Richard Heart clame son innocence
Face aux graves accusations portées contre lui, Richard Schueler a choisi une défense pour le moins originale. Plutôt que de nier en bloc, il a pris la tangente, arguant depuis sa retraite finlandaise que les autorités américaines n’avaient aucune prise sur lui. Un silence assourdissant de plus de 8 mois, jusqu’à ce que ses avocats ne se manifestent enfin en avril 2024. Leurs arguments ?
- Richard Heart n’a jamais rien promis à ses investisseurs, il ne peut donc y avoir fraude.
- Rien ne prouve que les biens de luxe ont été achetés avec l’argent des clients.
- Résidant à l’étranger, Richard Schueler n’a commis aucun crime sur le sol américain.
- HEX, PulseChain et PulseX ne sont pas des titres financiers mais des technologies décentralisées.
Richard Heart affirme que la SEC viole sa liberté d’expression en utilisant ses commentaires pour les faire passer pour des offres de titres financiers.
Mais la SEC n’en démord pas et, point par point, démonte dans un argumentaire implacable les éléments avancés par la défense. Pour le régulateur, Richard Heart savait pertinemment qu’il n’utilisait pas les bénéfices de ses sociétés mais bien l’argent de ses clients pour financer son opulent mode de vie. Le fait qu’il ait effectué plusieurs apparitions vidéo lors de conférences à Las Vegas en 2022 prouve également, selon la SEC, qu’il a bien agi sur le territoire américain.
Rendez-vous en octobre pour le procès
Malgré la pugnacité de la SEC et la pression qu’elle tente de mettre sur les autorités finlandaises, Richard Schueler reste pour le moment hors d’atteinte. Mais le bras de fer judiciaire ne fait que commencer. Une audience cruciale pour déterminer la suite de la procédure aura lieu le 24 octobre prochain. Les avocats du “crypto gourou” parviendront-ils à convaincre la justice de l’innocence de leur client ? Ou au contraire, la ténacité de la SEC finira-t-elle par payer, envoyant un nouveau signal fort à une industrie encore en quête de respectabilité ? Une chose est sûre : ce procès s’annonce d’ores et déjà comme l’un des plus retentissants de l’histoire des cryptomonnaies. Affaire à suivre, donc.
Ce scandale illustre une fois de plus les dérives qui peuvent survenir lorsque les principes fondateurs des cryptomonnaies, axés sur la transparence et la décentralisation, sont détournés par des personnalités malintentionnées. Alors que le marché vit une phase d’assainissement, avec un cadre réglementaire qui se met progressivement en place, ce type de comportement ne fait que ternir l’image de toute une industrie auprès du grand public et ralentir son adoption massive. Souhaitons que ce procès, quel qu’en soit le verdict, marque un tournant et incite à plus d’éthique et de responsabilité de la part des acteurs du secteur.
Car n’oublions pas que derrière ces affaires sordides, il y a avant tout des milliers d’investisseurs floués, souvent des particuliers qui ont cru aux belles paroles de gourous auto-proclamés. Des épargnants qui ont parfois perdu des sommes considérables, voire l’intégralité de leurs économies, dans l’espoir de rendements faramineux qui n’existaient que sur le papier. C’est pour eux, et pour restaurer la confiance dans le potentiel réel de la technologie blockchain, que la SEC mène aujourd’hui ce combat. Avec l’espoir qu’à l’avenir, les Richard Heart ne soient plus que des ombres du passé d’un écosystème enfin mature et responsable.
