Imaginez détenir 50 000 bitcoins, d’une valeur de près de 3 milliards de dollars au cours actuel. C’était la fortune tombée entre les mains de l’État allemand de Saxe, après une saisie sur le site de piratage movie2k. Mais au lieu de profiter pleinement de ce jackpot numérique, l’administration s’est empressée de liquider son trésor en bitcoin, quelques jours seulement avant une remontée spectaculaire des cours. Résultat : 124 millions de dollars se sont envolés en fumée ! La précipitation des autorités cache-t-elle un manque de confiance envers la volatilité du roi des cryptomonnaies ?

Entre saisie record et vente précipitée

Revenons sur cette affaire hors norme. En janvier dernier, la justice allemande met la main sur l’équivalent de 2,13 milliards de dollars en bitcoin, en démantelant la plateforme illégale movie2k. Un butin extraordinaire qui place subitement l’État de Saxe parmi les plus gros détenteurs de cryptomonnaies au monde.

Mais cette manne inattendue semble plus inquiéter les autorités que les réjouir. Craignant une dégringolade des cours, le parquet de Dresde ordonne la vente express des 50 000 bitcoins saisis. Le 13 juillet, l’intégralité du trésor numérique est liquidée, pour un montant de 2,87 milliards de dollars. Soit un joli bénéfice de 740 millions par rapport au cours initial.

Le revers de la médaille

C’était sans compter sur la volatilité légendaire du bitcoin. Quelques jours à peine après la vente, son cours s’envole de plus de 16%, propulsé par la tentative d’assassinat contre Donald Trump. En liquidant si vite son magot numérique, l’État allemand est passé à côté d’un bonus de 124 millions de dollars !

Le timing parfait était presque impossible :

  • En vendant au pic de mars à 74 000$/BTC, le gain aurait été de 1,5 milliard de dollars
  • Mais pour les institutions publiques, spéculer sur les cours est illégal
  • Il fallait sécuriser au plus vite les fonds des procédures judiciaires

Une prudence institutionnelle envers le Bitcoin

Derrière l’empressement à vendre des autorités saxonnes, on devine une méfiance persistante des institutions envers la volatilité des cryptomonnaies. Une position que l’on retrouve aussi aux États-Unis, qui ont liquidé une partie des bitcoins saisis sur Silk Road, même s’ils étudient désormais son potentiel comme réserve stratégique.

Les États sont encore frileux à l’idée de détenir massivement des cryptoactifs dont la valeur peut s’effondrer du jour au lendemain.

La communauté crypto n’a pas manqué de railler ce qu’elle considère comme un manque de clairvoyance, en spammant de dons le wallet du gouvernement allemand. Comme pour lui faire regretter son choix.

Un tournant pour la régulation des cryptos ?

Au-delà de l’anecdote, cette mésaventure soulève des questions sur l’attitude des États face aux cryptoactifs tombant entre leurs mains. Faut-il les conserver précieusement en pariannt sur une explosion des cours à long terme ? Ou les écouler rapidement pour ne pas risquer de tout perdre en cas de krach ?

Cette décision pourrait faire jurisprudence et influencer la façon dont la justice et le fisc traiteront les avoirs en cryptomonnaies à l’avenir. Une chose est sûre, pour beaucoup d’observateurs, l’Allemagne est passée à côté d’une opportunité historique de se positionner à l’avant-garde de la finance décentralisée. Les mêmes saluent le choix de pays comme le Salvador qui ont misé sur le bitcoin en dépit des soubresauts du marché.

En vendant si vite son pactole numérique, l’État allemand n’a pas seulement perdu une belle plus-value potentielle. Il a aussi envoyé un message ambigu sur sa volonté réelle d’embrasser l’économie des cryptos. Une frilosité qui pourrait lui coûter cher dans la compétition mondiale pour attirer les acteurs de ce secteur d’avenir.

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