Le monde de la crypto n’en finit pas de nous surprendre. Dernière illustration en date : le projet World Liberty Financial (WLFI), soutenu par nul autre que la famille de l’ancien et potentiellement futur président américain, Donald Trump. Malgré des débuts en demi-teinte, WLFI a réussi un joli coup en engrangeant pas moins d’1 million de dollars de gains grâce à la récente hausse de l’ether (ETH). Mais tout n’est pas si simple. Plongée dans les arcanes de ce projet qui divise.
Un lancement en fanfare, des ambitions revues à la baisse
Lorsque World Liberty Financial a été annoncé, l’objectif affiché était ambitieux : lever pas moins de 300 millions de dollars. Las, face à un enthousiasme plus mesuré qu’escompté de la part des investisseurs, l’équipe a dû revoir ses plans. C’est finalement 30 millions qui ont été visés lors de la vente initiale de jetons.
Au final, ce sont environ 15,3 millions de dollars qui ont été levés, majoritairement en ether, grâce à la vente de 1,02 milliard de jetons WLFI à 0,015$ pièce. Un résultat en deçà des attentes, certes, mais pas si mal au vu du climat général du marché. D’autant que la hausse de 16% de l’ETH a permis de porter cette cagnotte à 16,25 millions de dollars à l’heure où nous écrivons ces lignes.
Le jeton WLFI, un actif en cage ?
Si vous avez investi dans WLFI, ne vous réjouissez pas trop vite. Car pour l’instant, les jetons acquis ne sont ni transférables, ni échangeables. Un choix assumé par l’équipe, qui espère ainsi stabiliser le cours dans ces premiers temps. Mais cela place les investisseurs dans une position inconfortable, obligés de faire confiance et de prendre leur mal en patience.
La société indique qu’un vote de gouvernance pourrait à terme modifier la donne, sans pour autant donner de date précise. Une épée de Damoclès qui pourrait refroidir plus d’un investisseur potentiel, en dépit du soutien affiché de la famille Trump.
Un scepticisme ambiant sur la viabilité du projet
Du côté des observateurs, le scepticisme est de mise. Anthony Scaramucci, ancien conseiller de Trump et fondateur de Skybridge Capital, n’y est pas allé de main morte, qualifiant sans ambages le projet d'”arnaque” sur le réseau social X (anciennement Twitter).
Une prise de position qui n’a pas manqué de faire réagir la communauté crypto, déjà échaudée par de nombreux projets douteux. Le spectre des “shitcoins” et autres “scams” plane indéniablement au-dessus de WLFI, en dépit du soutien de poids dont il bénéficie.
Un pari sur la réélection de Trump ?
Car c’est bien là que réside l’atout majeur de World Liberty Financial : son association étroite avec l’ancien locataire de la Maison Blanche. Durant toute sa campagne, Donald Trump a affiché une position pro-crypto, promettant notamment une régulation plus souple s’il était réélu.
Les promesses crypto de Donald Trump :
- Assouplir les régulations sur les cryptomonnaies
- Faire des États-Unis un leader mondial de l’innovation blockchain
- Favoriser l’adoption des cryptos dans la vie quotidienne des Américains
Une ligne qui séduit indéniablement une partie de l’électorat et de la communauté crypto, lassée des positions jugées trop rigides des régulateurs sous l’administration Biden. WLFI surfe donc sur cette promesse d’un avenir radieux pour les cryptos en cas de retour de Trump au pouvoir.
L’avenir de WLFI en pointillés
Mais cela suffira-t-il à convaincre les investisseurs encore frileux ? Rien n’est moins sûr. Car si l’élection de Trump semble redonner des couleurs au projet, de nombreuses zones d’ombre persistent. À commencer par l’utilité réelle du jeton WLFI, encore très floue à ce stade.
L’équipe promet monts et merveilles, évoquant des partenariats prestigieux et des cas d’usage révolutionnaires. Mais pour l’heure, rien de concret n’a été dévoilé. De quoi nourrir les doutes sur la viabilité à long terme de l’initiative.
Au final, World Liberty Financial apparaît comme un pari risqué. Un pari sur la réélection de Trump, sur sa capacité à tenir ses promesses en matière de crypto, et sur la solidité d’un projet qui soulève encore de nombreuses questions. À chacun de juger si le jeu en vaut la chandelle. Mais une chose est sûre : WLFI n’a pas fini de faire parler de lui dans les mois à venir. Pour le meilleur ou pour le pire.