Quand une tornade financière brave tous les obstacles réglementaires, cela donne Tornado Cash. Le célèbre mixer Ethereum, permettant d’anonymiser les transactions, continue de tourner à plein régime en cette année 2024. Et ce, malgré la pression maximale exercée par les régulateurs américains et européens pour tenter de le stopper depuis maintenant 2 ans.

Tornado Cash engrange près de 2 milliards $ en 6 mois

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon les données on-chain de Flipside Crypto, les utilisateurs ont déposé environ 1,9 milliard de dollars dans Tornado Cash depuis janvier 2024. Un montant colossal, dépassant même les volumes enregistrés sur l’ensemble de l’année précédente !

Pourtant, les attaques contre le protocole n’ont pas manqué. Aux Pays-Bas, le développeur Alexey Pertsev a même été jeté en prison. Tandis qu’aux États-Unis, l’OFAC (Office of Foreign Assets Control) a placé Tornado Cash sur liste noire et multiplié les sanctions.

Mais rien n’y fait, le code du mixer étant open source, il s’avère très difficile à censurer. Les volumes actuels, bien qu’inférieurs à ceux pré-sanctions, témoignent d’un regain d’intérêt notable pour cet outil d’anonymisation.

L’ETH, monnaie reine de Tornado Cash

Sans surprise, c’est l’Ether qui représente l’écrasante majorité des flux sur Tornado Cash. Les stablecoins centralisés comme l’USDT et l’USDC ayant rapidement été blacklistés par leurs émetteurs (Tether et Circle) dès la mise au ban du protocole.

Le stablecoin décentralisé DAI tente bien de résister, mais ses volumes restent anecdotiques en comparaison de ceux en ETH. Preuve que sans une réelle décentralisation, difficile d’échapper à la censure…

La décentralisation comme meilleur rempart

Les États-Unis et l’UE, en voulant mettre fin à l’anonymat pour la « bonne cause », ouvrent en réalité la porte au viol ultime de la vie privée.

C’est l’enseignement principal de la saga Tornado Cash. À moins d’instaurer des dictatures liberticides à l’échelle mondiale, il y aura toujours des utilisateurs de ce type d’outils. Car fondamentalement, les blockchains comme Ethereum ou Bitcoin sont des réseaux décentralisés, donc très difficilement censurables.

Ainsi, même si les développeurs venaient à être arrêtés, le code open source de Tornado Cash continuerait certainement à fonctionner. Tout comme d’autres protocoles similaires apparaîtraient sans doute pour prendre le relais.

Les leçons à retenir :

  • Malgré sanctions et arrestations, Tornado Cash est toujours très utilisé
  • Près de 2 milliards $ y ont transité depuis début 2024
  • L’ETH est la crypto la plus usitée, loin devant les stablecoins censurés
  • La décentralisation des blockchains les rend très résistantes à la censure

En définitive, le cas Tornado Cash illustre parfaitement les limites des tentatives de régulation des cryptomonnaies. Leur nature profondément décentralisée semble pour l’instant les rendre imperméables aux assauts des États. Une réalité qui risque de compliquer grandement la tâche des régulateurs dans les années à venir…

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