La tokenisation des actifs réels explose. Real estate, or, produits agricoles, crédits privés… Les « Real World Assets » (RWA) se digitalisent à vitesse grand V, promettant liquidité et transparence accrues grâce à la blockchain. Pourtant, malgré le boom apparent du secteur, les investisseurs institutionnels restent encore frileux et peinent à injecter massivement des capitaux dans les projets de tokenisation. Pourquoi un tel décalage ?

Une croissance à trois chiffres qui masque un manque de capitaux frais

Les chiffres donnent le tournis. Au premier trimestre 2024, le rendement des tokens RWA a atteint 213% selon Jason Dehni, entrepreneur spécialisé dans le crédit privé tokenisé. Sur le podium des actifs les plus performants, aux côtés des « meme coins » et des jetons liés à l’intelligence artificielle.

Mais derrière cette success story, l’analyse de Jason Dehni révèle un point faible majeur : le manque criant de capitaux issus du monde « traditionnel ». Entreprises, banques, fonds d’investissement… « Ces injections de liquidités sont indispensables pour continuer à développer l’écosystème », insiste-t-il. En l’absence de tels flux, le secteur tourne un peu en vase clos.

Une tendance à « l’insularité » dans les projets Web3

Les entreprises blockchain ont tendance à chercher des financements au sein-même de la cryptosphère, plutôt que de s’ouvrir à l’économie « réelle ». Un entre-soi qui peut s’avérer contre-productif à long terme, limitant l’échelle et la portée des projets.

Des secteurs encore hermétiques à la tokenisation

Par ailleurs, certains domaines emblématiques des RWA, comme l’immobilier locatif, présentent des défis de taille. Paiement des loyers, taxes foncières, travaux… Digitaliser et décentraliser ces flux s’avère complexe et peut rebuter les investisseurs traditionnels.

Le défi de l’expérience utilisateur

Autre frein souligné par Jason Dehni : la qualité souvent médiocre des interfaces actuelles de tokenisation. Sur une échelle de 1 à 10, il leur attribue une note de 4 et appelle à des améliorations notables pour attirer le grand public et les institutionnels. Certains grands noms de la finance traditionnelle comme Hamilton Lane montrent cependant la voie.

Vers un marché à 2000 milliards de dollars en 2030 ?

Malgré ces obstacles, le potentiel reste immense. Selon le cabinet McKinsey, le marché de la tokenisation pourrait représenter plus de 2000 milliards de dollars à l’horizon 2030. De quoi motiver les différents acteurs à surmonter les barrières techniques et réglementaires !

L’injection de capitaux institutionnels est la clé pour libérer tout le potentiel des “Real World Assets” et construire une économie tokenisée à grande échelle

Jason Dehni, Fondateur CredBull

Pour réussir son pari, le Web3 devra réussir son ouverture au monde de la finance et s’atteler à bâtir des interfaces grand public conviviales et sécurisées. C’est à ce prix que les milliards de la tokenisation pourront irriguer l’économie réelle !

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