Et si les États-Unis étaient en train de poser les bases d’une révolution silencieuse dans le monde de la finance ? Depuis le 23 janvier 2025, sous l’impulsion du président Donald Trump, le pays s’engage dans une voie audacieuse : des initiatives favorable à la tokenisation. Ces mesures, loin d’être de simples ajustements techniques, pourraient redéfinir la manière dont les institutions financières interagissent avec les cryptomonnaies et la blockchain. Alors, que se passe-t-il vraiment derrière ces annonces ? Accrochez-vous, on plonge dans les détails.

Une Nouvelle Ère pour la Tokenisation aux USA

Le 23 janvier 2025 marque un tournant. Avec un décret présidentiel intitulé “Renforcer le Leadership Américain dans les Technologies Financières Numériques”, Donald Trump a donné le coup d’envoi à une série de réformes ambitieuses. Objectif ? Positionner les États-Unis comme le leader mondial incontesté des actifs numériques. Mais ce n’est pas qu’une question de prestige : c’est une transformation pratique, ancrée dans des changements concrets, notamment dans les règles comptables.

Au cœur de cette révolution, on trouve la création d’un Groupe de Travail sur les Marchés des Actifs Numériques, dirigé par David Sacks, surnommé le “czar de l’IA et des cryptos” à la Maison Blanche. Ajoutez à cela la suppression d’une règle comptable controversée, le SAB 121, par la SEC (Commission Américaine des Valeurs Mobilières), et vous obtenez un cocktail explosif pour libérer le potentiel des banques dans la tokenisation.

SAB 121 : Le Frein qui Sautait

Avant de comprendre pourquoi cette décision change tout, faisons un petit retour en arrière. Le SAB 121, ou Staff Accounting Bulletin 121, a été instauré par la SEC en mars 2022. À l’époque, les faillites bancaires liées aux cryptomonnaies faisaient trembler le secteur, et cette règle visait à protéger les investisseurs en imposant des exigences strictes aux institutions offrant des services de garde d’actifs numériques.

Concrètement, le SAB 121 obligeait les entités à enregistrer une responsabilité et un actif correspondant à la juste valeur marchande (FMV) des cryptomonnaies qu’elles gardaient pour leurs clients. Problème : cette obligation ne s’appliquait pas aux actifs traditionnels comme les titres financiers. Résultat ? Une charge financière énorme pour les banques, qui devaient immobiliser des réserves importantes, même sans posséder elles-mêmes ces actifs.

Le SAB 121 était une entrave majeure pour les banques souhaitant garder des cryptomonnaies. Sa suppression ouvre la voie à la tokenisation.

William Quigley, cofondateur de WAX.io

Et ce n’est pas tout. Le SAB 121 exigeait aussi des disclosures ultra-détaillées : qui détenait les clés cryptographiques ? Qui assurait la sécurité des actifs ? Qui était responsable en cas de perte ou de vol ? Autant de questions qui compliquaient la vie des institutions financières et freinaient leur entrée dans le monde des actifs numériques.

Les principaux problèmes du SAB 121 :

  • Augmentation des réserves obligatoires pour les banques.
  • Disclosures complexes et coûteuses à produire.
  • Absence de définition claire du “gardiennage”.
  • Dissuasion des institutions traditionnelles d’entrer dans la crypto.

SAB 122 : Un Souffle de Liberté

Exit le SAB 121, bienvenue au SAB 122. Cette nouvelle directive, applicable aux périodes annuelles débutant après le 15 décembre 2024, marque un retour à des principes comptables plus souples. Fini le ratio un-pour-un entre actif et passif imposé par son prédécesseur. Désormais, les banques peuvent se fier aux normes GAAP et IFRS pour déclarer les passifs contingents, sans l’entrave d’une règle spécifique aux actifs numériques.

Mais attention, la SEC n’abandonne pas toute vigilance. Les entreprises doivent toujours fournir des informations claires sur les risques liés à la garde des cryptomonnaies. Une approche équilibrée, saluée par des acteurs comme Travis Hill, président par intérim de la FDIC, qui voit dans ces ajustements une opportunité pour les banques de s’impliquer davantage dans le secteur.

Pourquoi les Banques S’y Intéressent-elles ?

Avec la suppression du SAB 121, les portes s’ouvrent en grand pour les institutions financières traditionnelles. Prenons l’exemple de la Bank of New York (BNY), l’un des plus grands dépositaires au monde. Elle a déjà signalé son intention d’étendre ses services de garde aux actifs numériques. L’American Bankers Association, elle aussi, applaudit ces changements, voyant là une chance de moderniser le secteur bancaire.

Et ce n’est pas qu’une question de prestige. La tokenisation permet de transformer des actifs réels – immobilier, actions, obligations – en jetons numériques échangeables sur une blockchain. Pour les banques, c’est une opportunité de diversifier leurs services, d’attirer une clientèle tech-savvy et de rester compétitives dans un monde où la finance décentralisée (DeFi) gagne du terrain.

David Sacks et le Groupe de Travail : Les Architectes du Changement

À la tête de cette transformation, David Sacks joue un rôle clé. Nommé à la tête du Groupe de Travail sur les Marchés des Actifs Numériques, cet ancien entrepreneur tech et investisseur apporte une vision pragmatique. Son objectif ? Simplifier les régulations tout en stimulant l’innovation. Sous sa direction, le groupe collabore avec des figures comme Mark T. Uyeda, président par intérim de la SEC, et Hester Peirce, connue pour ses positions pro-crypto.

Leur mission est ambitieuse : créer un cadre réglementaire clair, loin des approches punitives du passé. Fini le “réguler par l’enforcement”, place à des lignes directrices précises et des processus d’enregistrement accessibles. Une aubaine pour les entreprises qui veulent tokeniser sans craindre les foudres de la SEC.

Etherealize.io : Le Pont vers l’Écosystème Ethereum

Dans ce paysage en mutation, des acteurs comme Etherealize.io se démarquent. Cette startup ambitionne de connecter les institutions financières à l’écosystème Ethereum, l’une des blockchains les plus utilisées au monde. “Nous offrons un accès sécurisé et écologique à un réseau mondial”, explique Vivek Raman, PDG de la société. Une promesse qui résonne avec les objectifs de tokenisation massive portés par les nouvelles politiques américaines.

Ethereum, avec sa capacité à gérer des contrats intelligents, est un terrain fertile pour la tokenisation. Immobilier, œuvres d’art, titres financiers : tout peut être transformé en jetons numériques, échangeables instantanément. Etherealize.io pourrait bien devenir un maillon essentiel de cette chaîne.

Les Chiffres Parlent : Le Boom des Actifs Numériques

Pour saisir l’ampleur du phénomène, jetons un œil aux données du marché au 2 mars 2025. Bitcoin oscille autour de 85 637 $, Ethereum à 2 213 $, et des jetons comme XRP ou Solana affichent des performances solides. Mais au-delà des prix, c’est la montée en puissance des stablecoins comme Tether (USDT), avec une capitalisation dépassant les 142 milliards $, qui illustre l’appétit croissant pour les actifs numériques.

Les cryptomonnaies en chiffres (2 mars 2025) :

  • Bitcoin (BTC) : 85 637 $ (+1,52 %).
  • Ethereum (ETH) : 2 213 $ (+3,03 %).
  • Solana (SOL) : 141,71 $ (+1,91 %).
  • Tether (USDT) : 0,999 $ (stable).

Et Ensuite ? Les Défis à Relever

Ces initiatives sont prometteuses, mais elles ne sont pas sans défis. La sécurité reste une préoccupation majeure : qui protège les actifs tokenisés contre les cyberattaques ? Par ailleurs, la clarté réglementaire demandée par le Groupe de Travail doit encore se concrétiser. Les investisseurs et les banques ont besoin de certitude pour s’engager pleinement.

Enfin, il y a la question de l’adoption mondiale. Si les États-Unis prennent les devants, d’autres pays suivront-ils ? L’Europe, par exemple, avec son cadre MiCA, pourrait entrer en compétition. La course à la suprématie numérique ne fait que commencer.

Conclusion : Vers un Futur Tokenisé

En ce début 2025, les États-Unis envoient un message clair : la tokenisation n’est plus une utopie, mais une réalité en marche. Avec la suppression du SAB 121, l’arrivée du SAB 122 et le dynamisme du Groupe de Travail, les barrières tombent une à une. Banques, startups et investisseurs se préparent à un bouleversement majeur. La question n’est plus “si” cela arrivera, mais “quand” et “jusqu’où”. Restez à l’écoute : le futur de la finance se dessine sous nos yeux.

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Passionné et dévoué, je navigue sans relâche à travers les nouvelles frontières de la blockchain et des cryptomonnaies. Pour explorer les opportunités de partenariat, contactez-nous.

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