C’est avec un immense soulagement que Tigran Gambaryan, cadre de Binance, a enfin pu quitter le sol nigérian après huit longs mois d’une détention éprouvante à la prison de Kuje. Une véritable libération pour celui qui était arrivé dans le pays pour simplement répondre aux questions de la justice locale concernant les activités de Binance au Nigéria, avant de se retrouver enfermé dans des conditions extrêmement difficiles qui ont mis sa santé en péril.
Une détention qui a failli tourner au drame
Lorsque Tigran Gambaryan a posé le pied au Nigéria en février dernier, il ne s’attendait sûrement pas à y rester pendant de si longs mois. Le responsable de la conformité de Binance venait en effet répondre aux interrogations des autorités nigérianes concernant de possibles faits de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale impliquant l’exchange. Mais ce qui devait être une simple audition s’est transformé en véritable cauchemar.
Rapidement incarcéré à la prison de Kuje, réputée pour ses conditions de détention très rudes, M. Gambaryan a vu son état de santé se dégrader au fil des semaines. Sa famille a rapporté qu’il souffrait de violentes crises de paludisme, d’une pneumonie et de diverses affections liées à son incarcération. Une situation extrêmement préoccupante qui a conduit la diplomatie américaine à s’activer en coulisses pour obtenir sa libération.
Le soulagement des proches et de Binance
C’est donc un immense soulagement pour son épouse Yuki Gambaryan et tous ses proches. Dans une déclaration à la presse, Mme Gambaryan a confié :
« C’est un immense soulagement que ce jour soit enfin arrivé. Les huit derniers mois ont été un cauchemar éveillé. Je remercie d’ailleurs le gouvernement des États-Unis pour ses efforts afin d’obtenir la libération de mon mari. »
Le patron de Binance, Richard Teng, a lui aussi tenu à exprimer son soulagement suite à cette heureuse issue :
« Nous sommes profondément soulagés et reconnaissants que Tigran Gambaryan ait finalement été libéré après avoir subi près de huit mois de détention au Nigéria. »
Binance n’est pas tiré d’affaire pour autant
Si c’est la fin d’une épreuve pour Tigran Gambaryan qui va pouvoir recevoir les soins médicaux dont il a besoin aux États-Unis, l’affaire est loin d’être terminée pour Binance. L’entreprise fait toujours l’objet de deux procédures judiciaires au Nigéria pour des soupçons de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale.
Les autorités locales semblent déterminées à aller au bout des investigations concernant les activités de l’exchange dans le pays. Comme l’a souligné le procureur en charge du dossier, le statut de Binance dans cette affaire a plus d’impact que celui de M. Gambaryan en tant qu’employé.
La justice nigériane a néanmoins pris en compte des « raisons internationales et diplomatiques » pour accepter de libérer le cadre de Binance. Une façon de reconnaître à demi-mot le rôle joué par la pression américaine dans ce dénouement.
Qui pour représenter Binance au Nigéria maintenant ?
Se pose maintenant la question de savoir qui acceptera de se rendre au Nigéria pour représenter Binance dans la suite de la procédure. Après le calvaire vécu par Tigran Gambaryan, il y a fort à parier que les volontaires ne se bousculeront pas au portillon.
Cette affaire illustre en tout cas les risques auxquels s’exposent les acteurs majeurs des cryptomonnaies en opérant dans certains pays où le cadre réglementaire n’est pas encore mature et stabilisé. Un état de fait qui pousse de plus en plus d’exchanges à se montrer extrêmement prudents dans leurs expansions internationales.
Espérons que le cas de Tigran Gambaryan serve de piqûre de rappel et contribue à faire avancer les choses vers une meilleure coopération entre les acteurs de l’écosystème crypto et les autorités locales. Car ce n’est qu’à travers le dialogue et la compréhension mutuelle que l’industrie des cryptomonnaies pourra véritablement se développer sereinement à l’échelle mondiale.
