Les ennuis s’accumulent pour la messagerie Telegram et son fondateur Pavel Durov. Après l’arrestation de son responsable en France au mois d’août, c’est au tour de l’ONU de tirer à boulets rouges sur l’application, l’accusant d’être devenue « un véritable paradis pour les réseaux criminels » dans un rapport au vitriol. Les révélations sur ce qu’il s’y trame font froid dans le dos.

Telegram dans le viseur de l’ONU

L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a publié un rapport accablant sur la messagerie Telegram créée par Pavel Durov. Selon les enquêteurs onusiens, l’application a « permis un changement fondamental dans la façon dont le crime organisé peut mener des activités illicites à grande échelle », offrant un terrain de jeu sans limites aux pires acteurs d’Internet.

Un supermarché pour cybercriminels

Sur Telegram, il est un jeu d’enfant de mettre la main sur des données personnelles piratées en tout genre : coordonnées bancaires, mots de passe, historiques de navigation, numéros de téléphone, données fiscales, documents d’identité ou même résultats médicaux. Le tout accessible au plus grand nombre, sans aucun contrôle.

Mais les malfaiteurs en herbe peuvent aussi y dénicher la panoplie complète du parfait petit escroc des temps modernes :

  • Logiciels de deepfake spécialisés dans la fraude
  • Outils de piratage et de vol de données
  • Services de blanchiment via des échanges de cryptomonnaies sans licence

Cette facilité d’accès à des outils criminels, couplée à l’aspect “tout-en-un” de Telegram, en fait un véritable incubateur à délinquance selon le rapport de l’ONU.

Le fléau des “fermes à escroqueries”

Mais le document révèle quelque chose de bien plus sombre encore. Des mafias d’Asie du Sud-Est, aidées par des policiers corrompus, ont mis en place sur Telegram de véritables “fermes à arnaques”. Parmi elles, le tristement célèbre stratagème du Pig Butchering, forme particulièrement ignoble d’escroquerie alliant cryptomonnaies, manipulation psychologique et traite d’êtres humains.

Cette industrie de l’horreur aurait généré entre 27 et 36 milliards de dollars selon l’ONUDC, utilisant Telegram comme plateforme de prédilection.

Pavel Durov face à la justice

Ces révélations tombent au plus mal pour Pavel Durov, le jeune fondateur de la messagerie. Interpellé en France en août, il est accusé d’avoir « autorisé la diffusion d’images pédopornographiques » en ne modérant pas suffisamment les contenus sur sa plateforme.

Bien que défendu par les partisans de la liberté d’expression, Durov semble de plus en plus isolé au fur et à mesure des révélations sur l’utilisation réelle de son application.

Telegram contraint d’évoluer

Telegram a longtemps revendiqué un chiffrement et une confidentialité sans compromis. Mais face à la pression, la messagerie a dû se résoudre à assouplir sa politique de modération et de partage de données avec les autorités.

Pavel Durov assure que Telegram n’est qu’un outil dont il ne peut contrôler tous les usages. Mais pour l’ONU, cette défense ne tient plus. L’heure est venue pour la messagerie de prendre ses responsabilités.

En bref :

  • Un rapport de l’ONU accuse Telegram d’être un repaire de réseaux criminels.
  • La vente de données piratées et d’outils d’escroquerie y est monnaie courante.
  • Des mafias y ont installé des “fermes à arnaques” très lucratives.
  • Le fondateur Pavel Durov se retrouve sous pression judiciaire.
  • Telegram contraint d’assouplir sa politique de confidentialité.

Alors Telegram, paradis libertaire ou anarchie criminelle ? La polémique fait rage mais une chose est sûre, la messagerie va devoir se réinventer pour échapper à l’étau judiciaire qui se resserre autour d’elle.

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