Alors que l’élection présidentielle américaine de 2024 se profile à l’horizon, un nouveau facteur semble s’inviter dans le débat : les cryptomonnaies. Selon une récente étude de la plateforme d’échange Gemini, les positions des candidats sur le secteur crypto pourraient bien influencer de manière décisive le vote d’une part significative de l’électorat. Une première dans l’histoire politique du pays.
La crypto, un enjeu électoral grandissant
D’après les données de l’étude “State of Crypto 2024” publiée par Gemini, environ 20% des Américains possèderaient aujourd’hui des cryptomonnaies. Si ce chiffre peut sembler modeste, c’est surtout l’importance que ces détenteurs accordent à la question crypto dans leur choix électoral qui interpelle. En effet, parmi ces 20%, ils sont 73% à déclarer que leur vote sera déterminé en grande partie par les positions de leur candidat sur les enjeux liés au secteur.
Pour la première fois, la cryptomonnaie devient donc un sujet de campagne à part entière lors d’une élection présidentielle américaine. Finie l’époque où la crypto n’intéressait qu’une poignée de geeks et de spéculateurs. Désormais, c’est un enjeu politique et sociétal majeur qui s’invite dans le débat public.
Des électeurs crypto exigeants
Mais que veulent exactement ces électeurs crypto ? Selon l’étude de Gemini, ils sont en quête d’un cadre réglementaire clair et favorable à l’innovation. Parmi les non-détenteurs de crypto, 38% affirment avoir été découragés d’investir en raison de l’incertitude réglementaire actuelle.
Cependant, les avis divergent sur la nature précise des règles à mettre en place. Si une majorité s’accorde sur la nécessité d’une régulation, les visions s’affrontent entre partisans d’une approche souple laissant le champ libre aux acteurs du secteur et défenseurs d’un encadrement strict pour protéger les consommateurs et limiter les risques systémiques.
Trump et Harris à la conquête de l’électorat crypto
Face à cet électorat courtisé, les principaux candidats présumés à la présidentielle 2024, Donald Trump côté républicain et Kamala Harris côté démocrate, multiplient déjà les signes en direction de la communauté crypto.
Le camp Trump mise clairement sur une ligne pro-business et pro-innovation, n’hésitant pas à déclarer que les cryptomonnaies représentent “un tournant pour la liberté” et s’engageant à créer un environnement favorable à leur développement. Une stratégie séduction illustrée par la présence remarquée de l’ancien président à la conférence Bitcoin 2024.
De son côté, le camp Harris se veut plus prudent, insistant sur la nécessité de protéger les citoyens et le système financier. Pour autant, la vice-présidente démocrate a récemment déclaré vouloir “encourager l’innovation crypto dans un cadre responsable”. Un équilibre délicat à trouver qui traduit toute la complexité de l’enjeu politique et la volonté de ne pas se couper de cet électorat courtisé.
Les chiffres clés de l’étude Gemini “State of Crypto 2024”
- 20% des Américains possèdent des cryptomonnaies.
- 73% des détenteurs de crypto voteront en fonction des positions de leur candidat sur le sujet.
- 38% des non-détenteurs ont été découragés d’investir à cause de l’incertitude réglementaire.
- 50% des sondés estiment qu’il faut plus de régulation dans le secteur crypto.
Quelle influence sur le scrutin ?
Difficile à ce stade de mesurer précisément l’impact qu’aura la question crypto dans les urnes. Si les chiffres de l’étude Gemini sont à prendre avec précaution, ils témoignent néanmoins d’une tendance de fond. Pour une frange non négligeable de l’électorat, les positions sur les cryptomonnaies seront un critère de choix déterminant.
Dans un contexte géopolitique où la course à l’innovation numérique fait rage entre grandes puissances, les États-Unis semblent avoir pris conscience de l’importance stratégique de la crypto. Il est probable que le sujet s’installe durablement dans le débat politique américain, bien au-delà de l’élection de 2024.
Une chose est sûre : entre nécessité de réguler et volonté de favoriser l’innovation, entre protection des citoyens et défense de la liberté d’entreprendre, les candidats devront trouver le bon équilibre. Car au-delà des promesses de campagne, c’est la capacité à définir une stratégie crypto claire et cohérente qui sera jugée par les électeurs concernés. Le pari est risqué, mais il pourrait être payant électoralement. Réponse dans les urnes, en novembre 2024.